Leurs trombines illustraient les rubriques ‘Economie’ de la presse. A partir de maintenant, ils seront également présents dans les pages ‘Sports’ des journaux d’informations générales et autres organes spécialisés. Et ça ne sera pas dans le cadre d’une cérémonie de soutien ponctuel à l’équipe nationale de football, sur la route d’une compétition majeure. Ni dans le cadre d’un lancement d’un tournoi de golf au milieu d’une poignée de privilégiés triés sur le volet. Cheikh Tidiane Mbaye, directeur général de la Sonatel, Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (Cnp), et Loum Diagne, directeur du Club Med ont rejoint depuis hier, officiellement, le président du Comité de normalisation du football (Cnf) Diagna Ndiaye, un autre patron d’entreprises.
A ces éléments du privé s’ajoutent trois membres du Ccpc (Augustin Senghor de Gorée, Mbaye Diouf Dia de Touré Kunda et Louis Lamotte de la Css), autant du mouvement navétane (Diaw Dieng, Maxim Diagne et Amadou Kane) et quatre personnes issues d’autres clubs (Nouha Cissé du Casa Sports, Moustapha Diagne de la Douane, Ibrahima Faye de Yakaar et Ababacar Sy de la Linguère). Ils forment les 15 personnalités du Cnf chargées, au bout d’un an, de ‘normaliser’ le football sénégalais avant le retour à une fédération démocratiquement élue, conformément aux recommandations de la Fifa.
Diagna Ndiaye sera ce jeudi à Savana face à la presse pour décliner sa feuille de route. Mais aussi, peut-être, il pourra lever le voile sur les dessous de son casting. Mais, déjà, certaines sources dans son entourage révèlent que si l’administrateur du groupe Mimran a jeté son dévolu sur quelques uns de ses paires, c’est pour mettre tous les atouts de son côté en vue de réussir sa mission. Dans ce dessein, dit-on, Diagna Ndiaye aurait avancé comme condition sine qua non l’enrôlement des patrons de gros portefeuilles.
‘J’ai souvent discuté avec lui (Diagna) à propos des personnes avec qui il voulait travailler après sa nomination en tant que président du comité de normalisation du football. Il m’avait confié vouloir s’entourer de gens crédibles, qui sont à l’abri du besoin, révèle l’un de nos interlocuteurs. Des gens qui ne sont pas intéressés par les maigres ressources que pourrait engendrer le football. Il faut que ces derniers soient mus par le développement du football sénégalais. Qu’ils soient capables d’user de leur carnet d’adresses pour contribuer à la mobilisation de ressources pour le football’.
De ce point de vue, le président du Cnoss est servi : la Sonatel que dirige Cheikh Tidiane Mbaye est le sponsor leader du football. Le Cng de Baïdy Agne regroupe plusieurs entreprises importantes. Sans compter les ouvertures possibles avec la présence du patron du Club Med, Loum Diagne. Ainsi, c’est une vieille doléance du mouvement sportif, longtemps dénonciateur du désintérêt du privé pour le football, qui est satisfaite. ‘On ne peut plus faire le football sans de l’argent. Pour bien gérer le football sénégalais, il faut forcément laisser l’initiative au secteur privé’, faisait remarquer un responsable du football sénégalais lors de la dernière assemblée générale de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), tenue le 5 janvier dernier au Cices. Ce dernier se félicite aujourd’hui de la cooptation des patrons du Cnp, de la Sonatel et du Club Med ‘grâce à l’influence de Diagna Ndiaye qui a su les convaincre à venir s’investir dans le football sénégalais’.
Peser plusieurs milliards s’avère nécessaire dans la gestion du sport. Certes. Mais ce critère est-il suffisant pour garantir des performances ? C’est là où ce beau monde, qui bénéficie d’un a priori positif, est attendu dans un an. Peut-être même avant.
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