Emmuré dans un long silence depuis la nomination de Diagna Ndiaye à la tête du football national, Jules Bocandé, premier joueur noir à être meilleur buteur du championnat de France, et non moins ex-capitaine des Lions, sort de sa réserve. S'il trouve en Diagna Ndiaye un sportif de haut niveau, il n'a pas manqué de lui conseiller de bien voir son entourage s'il veut marqué son passage au sein du football. De même, entre autres sujets abordés, Jules Bocandé a dénoncé le copinage qui, selon lui, tue le football sénégalais ; et plaide pour le « cooptage » de Mbaye Ndoye au sein de la future instance ; ce dernier ayant accumulé beaucoup d'expérience dans l'attelage du football.
« Diagna Ndiaye, comme patron du foot sénégalais, c'est une bonne chose, car connaissant le sport de haut niveau, mais pourvu qu'il soit bien entouré ». Tels sont les propos prononcés par la figure emblématique du foot sénégalais et non moins chargé de mission au sein de la Tanière , joint au téléphone hier. Soulignant que Diagna Ndiaye en tant que tel ne sera pas la cause du probléme avant d'indexer son futur entourage. « Il peut beaucoup apporter au football mais c'est son entourage qui me laisse perplexe, il lui faut le soutien de professionnels », remarque Jules Bocandé. Précisant que le football de haut niveau est une autre « dimension ». Pour lui, les échecs des Lions du football sont surtout dus à la méconnaissance des dirigeants du sport de haut niveau. C'est pourquoi, argue t-il, j'ai beaucoup d'estime pour El Hadj Malick Sy « Souris » et Lamine Diack. Enfonçant le clou, l'ancien meilleur buteur du championnat français dénonce le copinage dans le football, par la faute de gens qui ne le connaissent pas, et qui le banalisent. « Le copinage tue le football sénégalais », soutient-il. De même, il pense que les prédécesseurs de Diagna à la tête de la fédération sénégalaise de football n'étaient pas des professionnels. « Je n'ai rien contre ces derniers, mais quand il n'y rien à croquer, et qu'on vous dit de partir, il faut partir », martèle-t-il. Plaidant la cause de Mbaye Ndoye, Jules Bocandé croit mordicus que Mbaye Ndoye a été lâché par son entourage, et qu'il devrait intégrer le comité de normalisation pour avoir accumulé de l'expérience depuis la présidence de El Hadj Malick Sy « Souris ». « Il peut avoir de bon conseillers en la personne de Mbaye Ndoye et de Cheikh Seck, car le foot de haut niveau ne se gère pas comme des ouvriers », a réitéré le coach des Lions lors de l'expédition de Tunisie en 1994, en duo avec Boubacar Sarr Locotte. Précisant que même si le joueur est un ouvrier, qu'il est un « ouvrier de luxe ». Abordant la question des éliminatoires combinées Can et coupe du Monde qui se profilent à l'horizon, Bocandé prône le maintien de Lamine Ndiaye à la tête de la Tanière. « Il a fait ses preuves en tant que joueur et en tant qu'entraîneur au Cotton sport de Garoua », a-t-il révélé. Expliquant que sa préoccupation concerne plutôt les moyens qui devraient lui être alloués pour mener à bien sa mission, « l'entraîneur local ne jouit pas de tous le respect et on ne lui donne pas suffisamment les moyens comme le coach étranger, et pourtant Lamine possède les même diplômes qu'eux ». Il a réaffirmé avec vigueur la place que doit tenir les anciens internationaux dans la galaxie du football. « Le football est notre profession, pendant que certains usaient leurs pantalons sur les bancs, on se défonçait à taper le ballon matin et soir, ils ne peuvent pas mieux nous connaître notre métier », a dénoncé avec force Jules Bocandé. Soulignant que Kalusha Bwalya est devenu président de la fédération zambienne de football grâce à son vécu.
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