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COREE DU SUD -SENEGAL - Retour de Laye Sarr et Amara Traoré pour le 23 mai ? : Le jeu des «patriotes»

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COREE DU SUD -SENEGAL - Retour de Laye Sarr et Amara Traoré pour le 23 mai ? : Le jeu des «patriotes»

Il ne fait plus l’ombre d’un doute, les deux ex-sélectionneurs nationaux, Laye Sarr et Amara Traoré, avaient bel et bien un «projet de jeu». Et il a fallu que le flou soit total à la tête de la sélection pour que les deux coaches, qui avaient été envoyés au trou, retrouvent la scène et ses feux. Et bientôt la «tanière», car selon des sources concordantes, c’est eux qui vont coacher les Lions face à la Corée du Sud.

Qui ose encore croire que le duo n’avait pas de «projet de jeu» ? Sur le pré, l’animation de leur dogmatique «4-4-2» est resté un beau sujet de débat, au moment où le peuple demandait plus d’inspiration dans le jeu et plus d’affirmation devant le but. Mais dans la coulisse, Laye Sarr et Amara Traoré se révèlent de beaux «tacticiens». Vilipendés, voués aux gémonies au lendemain de la Can 2006, voilà le binôme de sélectionneurs sur le point de faire l’unanimité sur la place publique : «La Logique voudrait que ce soit eux qui dirigent la sélection face à la Corée du Sud (match amical du 23 mai prochain).» Une source fédérale acquiesce : «Amara et Laye Sarr sont annoncés pour le 17 mai à Paris (lieu de regroupement de la «tanière»). Selon toute vraisemblance, c’est eux qui vont dépanner pour ce match contre la Corée.»

Entre-temps, leur «science» a profité de l’inconsistance et de l’inconséquence de la classe dirigeante du football sénégalais pour faire son bel effet sur une opinion publique à la reconnaissance rétroactive.

Au lendemain d’une Can égyptienne au bilan controversé, la critique locale avait houspillé leurs compétences, pointé du doigt leur coaching, maladroitement stigmatisé les «limites» des techniciens locaux. Amara Traoré et Laye Sarr ont tout entendu. Des vertes et des pas mûres. Mais, dans le silence de leur retraite, de leurs «blessures» aussi, ils n’ont jamais cessé de manœuvrer. De continuer à coacher dans l’ombre la «tanière» à travers leurs réseaux aux tuyauteries insoupçonnées et leurs disponibilités confondantes. Quitte à passer pour ces sélectionneurs-fantômes que les limiers médiatiques cherchaient à démasquer depuis la confection de la liste des vingt pour le match amical Corée du Sud-Sénégal du mardi 23 mai prochain à Séoul. Obligeant Doudou Sène, directeur administratif de la Fédération sénégalaise de football, à monter hier au créneau pour «officialiser» une info distillée depuis belle lurette dans les colonnes des journaux : «Laye Sarr et Amara Traoré ont fait la pré-sélection et la liste des vingt joueurs qui ont été convoqués pour le match de Séoul.» Ce n’était plus un scoop. Mais plutôt un aveu qui vient confirmer l’embarras et l’inconfort dans lequel le duo a installé les décideurs du football sénégalais.

Le recours par la Fsf aux deux techniciens, dont les contrats sont tombés en péremption depuis le 28 février dernier, sonne comme une reconnaissance aux valeurs et au projet développé par Laye Sarr et Amara Traoré durant leur règne. Un «dépannage» qui vient remettre au-devant de la scène deux techniciens dont la tutelle, le ministère des Sports en décodé, a pourtant publiquement «cherché à organiser leur incompétence» (Amara Traoré). Dont la «tactique», surtout, bien huilée et bien pensée, est en train de payer. En sous-main.

En (ne) rentrant d’Egypte (qu’) avec un «miraculé» (?) statut de demi-finaliste, le binôme était passionnément réclamé à l’autel des sacrifices populaires. Le peuple avait besoin d’un exutoire pour soulager sa peine, Laye Sarr comme Amara avaient la tête de «coupables idéaux». Et les «procureurs» de bazar, éditorialistes faciles ou directeurs de conscience s’étaient alors déchaînés sur les pauvres. «Aucun projet de jeu», «coaching limite-limite», «bilan de miraculés», la chronique débordait de clichés, souvent tout droit sortis du prêt-à-penser.

«SOLDATS». Devant la farandole de critiques, le duo, pas le genre à tendre l’autre joue, rentre la tête. Pas de polémiques futiles, juste des réponses utiles. Avant de «pondre» un bilan technique dont le réflexe de survie a poussé à l’enjoliver aux entournures. Histoire de grappiller la dernière carte de leur crédit férocement entamé.

Le 1er mars contre la Norvège, au strict lendemain de la fin de leur contrat, les deux ex-coaches nationaux acceptent de relever le challenge hautement risqué d’un match amical mal monté, au lendemain d’une Can sujette à controverses, presque au soir où les joueurs venaient juste de retrouver leurs clubs passablement «irrités». Amara Traoré prend le micro : «Nous sommes des soldats chaque fois que le pays a besoin de nous. Nous serons prêts à le servir.» L’opinion s’émeut devant ce patriotisme exacerbé. L’opération de charme s’ébranle dans un élan irréversible.

Riches de leur indéniable feeling avec des Lions actuels qu’ils ont, pour la plupart, bizutés dans la «tanière», Amara et Laye Sarr composent de bric et de broc une sélection qui prend au dépourvu les «Vikings» norvégiens (2-1). Au pas de la «tanière», au moment de faire un dernier signe de la main à une maisonnée qu’il a fréquentée depuis 1998, Laye Sarr lance une phrase maligne et sibylline : «Comment ne pas avoir envie de continuer ?» En écho, Amara Traoré souffle une réclame : «L’on ne pourra juger notre travail que d’ici quatre ans, pour faire ce travail cela exige nécessairement du temps. Nous sommes porteurs d’un projet.» Après, c’est un long et éloquent silence. Laye Sarr rejoint sa paisible demeure de Mbour, loin des fureurs médiatiques de Dakar où les piles de candidatures de sélectionneurs étrangers continuaient à s’amonceler sur la table du président de la Fédé. Amara Traoré, lui, était retourné jardiner ses anciennes amours à la Linguère. Sautant, par intermittence, sur l’occase médiatique pour placer quelques brindilles de mots et se terrer à nouveau. Pas un mot de trop, pas une phrase de plus. Mettant mal à l’aise, ceux qui s’attendaient à une sortie maladroite de ces coaches nationaux pour les pilonner à vue. Personne n’aura vu venir.

«FIBRE PATRIOTIQUE». Au fil d’un temps passé à gloser sur les «incompréhensions» entre les décideurs (Ministère et Fédé) sur leur succession , Amara Traoré et Laye Sarr réussissent à marquer les esprits par des contre-attaques bien élaborées. Résultat : ils laissent leurs «contempteurs» se discréditer, marquent des points auprès de l’opinion et «body-buildent» l’estime des joueurs. Tour à tour, la «tanière» se défile au parloir. Lamine Diatta : «Ce serait bien de les garder encore.» Ferdinand Coly : «Ils ont fait l’affaire, pourquoi ne pas les garder…» Le cœur de Amara Traoré déborde alors de fierté : «Ils ne disent pas pour nous faire plaisir. Au cours de la Can, des joueurs sont venus nous voir pour nous dire : «Coach, merci j’ai bien travaillé, j’ai progressé.» Car nous, on est allés en Europe détecter des jeunes qu’on a amenés dans l’équipe à petite dose. Tout ce travail-là a été fait en 4 mois. On a voulu assurer la transition. Mais aujourd’hui, on demande du temps, car on a été brisé dans notre élan.» A l’évocation du grand vide sur le banc des Lions à l’approche de l’imminent Corée-Sénégal, il cligne d’un œil malin : «Nous sommes des soldats et le Sénégal est notre pays. Il y a de la fibre patriotique, donc on laisse de côté les autres considérations. Quand c’est un devoir national qui nous appelle, on n’hésite pas. Nous sommes prêts à faire ce match.» La ligne est sensible.

A la Fédé, où l’on peine à trouver un «sorcier blanc», à convaincre les Lions autour de ce match niché en pleines vacances, où l’on a eu peur du «ridicule» (un fédéral), on s’agrippe fermement à cette perche tendue par ces «soldats» prêts à servir partout sous le drapeau du football sénégalais. Dans l’ombre des vestiaires, un deal se noue en catimini. Et le duo met fin à son inaction, planche sur l’avant-match et bricole un vingt pour le prochain «pèlerinage» à Séoul. Une dévotion calculée qui vient remettre bruyamment en selle le binôme et relancer, comme dans son plus beau rêve, le débat sur la réelle opportunité de son maintien à la tête des Lions.

Depuis, Laye Sarr et Amara n’attendent qu’un signe du destin ou plutôt le maintien du statu quo qui prévaut actuellement, à la tête de la sélection, pour sortir de leur «retraite» et conduire vers la lumière porteuse de Séoul le vingt national. Une victoire en terre sud-coréenne donnerait sûrement du grain à moudre à une opinion qui, chose impensable au retour de la Can, se retrouve de plus en plus dans le «projet de jeu» de ces techniciens locaux. Le duo est peut-être en train de gagner son match…retour.

 



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