Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Sport

COUP DE GUEULE - Massata Diack sur l’échec de l’organisation de la Can 2010 : «Daouda Faye avait déjà sonné le glas de la candidature sénégalaise»

Single Post
COUP DE GUEULE - Massata Diack sur l’échec de l’organisation de la Can 2010 : «Daouda Faye avait déjà sonné le glas de la candidature sénégalaise»

C’est un Massata Diack dans tous ses états que nous avons joint hier depuis Paris. L’agent marketing de la Fédé de foot a du mal à contenir sa colère suite à l’échec de la candidature sénégalaise pour l’organisation de la Can 2010. Pour Massata, ce camouflet incombe au ministre des Sports qui s’est curieusement dessaisi du dossier en le refoulant aux fédéraux.

Massata, comment avez-vous accueilli l’échec de la candidature du Sénégal pour l’organisation de la Can 2010 ?

Avec beaucoup de déception. Je déplore que notre candidature ne soit pas retenue alors que nous avions l’un des meilleurs dossiers. Je suis vraiment désolé pour le Sénégal. Et surtout que c’est encore des problèmes de personnes.

Il y a un mois de cela quand le ministre des Sports a déclaré que pour la candidature du Sénégal, il a fait ce qu’il avait à faire, et que c’était une affaire de la fédération, j’avais trouvé une telle attitude irresponsable. D’ailleurs, je m’y étais opposé en disant que si telle est la réaction du ministre des Sports, on peut considérer cette candidature comme perdue. Et j’avais lancé cette alerte et cela avait créé une réaction très virulente du ministère qui m’a traité d’ambitieux qui cherchait à piloter le comité de candidature. Alors que je m’offusquais par rapport au manque de suivi du dossier de candidature.

Pourquoi vous ne vous êtes pas déplacé au Caire ?

Je ne suis pas parti au Caire parce que je suis dans ma logique par rapport à ma réaction. Il y a un mois de cela, j’ai dit que le dossier du Sénégal n’a pas connu de suivi. Rappelons les faits : j’ai d’abord été consulté par le ministre des Sports à la suite d’une réunion du comité de pilotage qui a eu lieu vers la mi-octobre 2005. J’étais au Caire, son directeur de Cabinet et le directeur de la Haute compétition m’ont contacté pour préparer un dossier de candidature qu’il fallait déposer avant la date du 31 octobre 2005. Quand je suis revenu à Dakar, ils m’ont fait des offres de service, ils m’ont payé 11,5 millions de francs Cfa. En cinq jours, j’ai bouclé le dossier et je suis reparti au Caire pour le déposer avant la date du 31 octobre. C’était un travail d’expertise, un travail technique.

Alors quand j’ai appris après que c’est à la Fsf de piloter le dossier je n’ai pas compris. Parce que le comité de pilotage depuis le début a été tout le temps domicilié au sein du ministère des Sports. Ce que je déplorais c’est le fait qu’il n’y ait pas de suivi. D’abord, le comité de pilotage n’est pas devenu un comité de candidature alors que tous les pays avaient un comité de candidature. Deuxièmement à la Coupe d’Afrique au Caire tous les pays concernés, sauf le Sénégal, sont venus avec des actions promotionnelles. Alors qu’au Sénégal durant 6 mois on n’a rien fait.

Quand le directeur de Cabinet m’a contacté, je lui ai dit qu’au vu des déclarations du ministre et au vu de sa réaction par rapport à la mienne, je pense qu’ils n’ont pas besoin de me consulter pour aller au Caire parce que le travail pour lequel ils m’avaient contracté a été bel et bien délivré. J’avais d’autres engagements professionnels, j’avais prévu d’être en dehors du Sénégal durant cette période, et il n’était pas possible pour moi d’être au Caire.

Comment expliquez-vous cette indifférence de la tutelle si on sait que l’organisation d’une Can est confiée à un Etat ?

C’est une question qui mérite d’être posée. Surtout que Daouda Faye est bien placé pour savoir le rôle de l’Etat. Il a été président du Comité de candidature de Sénégal 92 et président du Comité d’organisation de cette compétition. Il a eu tout le soutien du gouvernement du Président Abdou Diouf et du Premier ministre Habib Thiam. Le gouvernement du Sénégal avait à l’époque sollicité l’Italie, notamment la Rai pour assurer la couverture télévisuelle. Le président de la République à l’époque l’avait emmené dans la délégation pour aller négocier avec la Rai. Le Président Abdou Diouf l’avait aussi autorisé à vendre des licences de pêche pour financer Sénégal 92. Une initiative qui avait d’ailleurs fait l’objet d’une instruction judiciaire. Et quand j’entends le ministre dire que les gens qui ont des instructions judiciaires en l’air ne doivent pas diriger le football sénégalais, je suis tout à fait surpris.

Donc comme vous l’avez constaté, le ministre avait eu tout le soutien de l’Etat. Nous avons connu une réussite dans l’organisation et Daouda Faye a été félicité par la Caf pour avoir fait une Can bénéficiaire. Donc, il est mal placé pour se retourner maintenant et dire à la fédération de se débrouiller pour la gestion de la candidature. J’ai fustigé son attitude. Aujourd’hui on ne peut plus accepter que des gens nous calomnient. On ne peut pas plus accepter qu’un directeur de Cabinet ou un ministre, quelle que soit sa puissance, quelle que soit ses prérogatives, puisse se permettre d’insulter le mouvement associatif gratuitement, de fustiger la gestion des gens alors qu’ils n’ont pas quelque de chose de meilleur à offrir. C’est un peu lâche de la part du ministre des Sports de dire que c’est la Fédération qui devait gérer ce dossier de candidature. C’est une affaire très sérieuse qui demande l’engagement des Etats. Daouda Faye, en faisant une telle déclaration, avait donc déjà sonné le glas de la candidature sénégalaise

Avec ces conflits et polémiques entre la fédération et la tutelle, il y a de quoi s’inquiéter quant à l’avenir du sport sénégalais ?

Il y a surtout une focalisation du ministère des Sports sur le football, et c’est simplement dû à un problème d’ego. Et c’est l’occasion de lancer un appel au président de la République, car on constate que, malgré tout ce qu’il a fait de bon pour le football et le sport sénégalais, avec plus de 10 ou 15 milliards qui ont été injectés pour les compétitions internationales, on ne sent pas en retour une gratitude venant du mouvement sportif parce qu’on nous met des ministres des Sports qui sont conflictuels.

Je pense qu’aujourd’hui le football sénégalais est en train de subir carrément l’ego de Daouda Faye.

 



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email