COUPES D’AFRIQUE - Ouakam et Gorée éliminés en 16e de finale du trophée de la Caf : Tous à quai !

Le Sénégal n’a plus de représentants en Coupes d’Afrique des clubs. Après l’élimination de l’As Douanes et du Jaraaf au premier tour de la Ligue des Champions, ce week-end c’était au tour de l’Us Ouakam et de l’Us Gorée de connaître le même sort en 16e de finale de la Coupe de la Caf. Les Ouakamois, qui s’étaient inclinés sur le score étriqué d’un but à zéro, on réussit à refaire leur retard avant de craquer lors de la série de tirs aux buts. Quant à l’Us Gorée, Elle a dû regretter le nul vierge concédé à l’aller à Dakar. Pour avoir fait jeu égal avec les Marocains d’Hassania d’Agadir où ils ont été battus (2-3) de justesse, les insulaires n’auront à s’en prendre qu’à eux-mêmes pour n’avoir pas compris que la qualification se joue d’abord à domicile. L’autre lecture qu’il faut tirer de cette élimination groupée de nos clubs, c’est qu’elle met à nue les tares qui minent l’organisation de notre football où le pilotage à vue est devenu une règle. Sinon comprendre la longue trêve qu’a connue le championnat national de D1, privant Ouakamois et Goréens de vrais matches de préparation. A ce rythme et de la manière dont le ministère et la Fédération gèrent la participation de nos clubs dans les compétitions africaines, le Sénégal va encore galérer longtemps avant de goûter aux délices d’un couronnement continental.

CAF RETOUR - Us Ouakam-Efo : 1-0 (tab 3-4) : Tombés avec les armes…

«Ce n’est pas celui qui joue le meilleur football qui gagne. Sur le plan du jeu, l’Us Ouakam était au dessus. Il leur a manqué le dernier geste.» Ces propos, à la fin du match, de l’entraîneur de l’Etoile filante de Ouagadougou, Ousmane Compaoré, traduisent la domination du jeu par les Sénégalais, tombés les armes en main, à la fin. Son collègue d’en face s’est aussi comporté en grand sportif : «Dieu a voulu que l’Etoile filante passe. On les félicite.» Assis sur le banc de touche, l’entraîneur-adjoint de l’Us Ouakam, Assane Sène, a du mal à trouver les mots pour expliquer l’élimination de son équipe, au moment où l’entraîneur titulaire, Al Housseynou Sène avait déjà devancé tout le monde dans les vestiaires pour ne pas croiser le regard de ses joueurs abattus. «Les gosses ont tout donné. Mais le deuxième but n’est pas venu. C’est Dieu qui l’a valu», admet Assane Sène à la limite de la déception. Les larmes au bord des yeux, le bonhomme se retient. Dans une voix tremblante, il s’enfonce de son mieux sur le banc pour trouver les bons mots et déplorer le manque de compétition. «J’ai vu mes joueurs manquer de rythme à un moment donné. Si on avait plus de compétitions, je pense qu’ils n’auraient pas eu certaines blessures», accuse Assane Sène. «Maintenant, il faut motiver les joueurs pour le reste du championnat», projette-t-il. Ce qui ne sera pas une chose facile à comprendre et accepter pour une équipe qui a dominé toute la rencontre et qui a tout donné.

Face à Ouakam, l’Etoile filante a souffert le martyr. Durant les quatre vingt dix minutes, elle a reçu les coups de boutoir de l’équipe sénégalaise. Assaillis de tout bord, les burkinabè qui n’ont pu se défaire de l’étau sénégalais, n’ont dû leur salut qu’à une bonne organisation défensive et une précipitation de l’attaque ouakamoise. «Nous avons subi la loi de l’adversaire sur son terrain en fournissant un bon jeu. L’équipe adverse a mis beaucoup de pression sur nous. Ce qui nous a empêché de développer notre jeu offensif», explique Ousmane Compaoré.

Après la petite victoire (1-0) de l’aller, l’Etoile filante n’avait besoin que d’un nul pour accéder en huitième de finale de la Coupe de la Caf. Une avance que la bande à Erick Dagbei parviendra à conserver jusqu’à la 68e minutes. La minute où tout bascula. Suite à une action menée depuis le flanc gauche de l’Us Ouakam, Meïssa Binta Ndiaye s’appuie sur un coéquipier pour une passe en profondeur. Malheureusement pour les burkinabè, la remise trouve la main du défenseur Fousseni Traoré. L’arbitre malien, Ousmane Karembé, n’hésite pas, il désigne le point de penalty. L’espoir de tout un village, de toute une ville, de tout un pays renaît. Le capitaine Moussa Ndione, d’une frappe déviée par le gardien burkinabè, Souleymane Banao, assure sans trembler. Les pendules sont remises à zéro. Le public exulte, autour des banderoles d’une bonne partie des équipes des championnats nationaux de première, seconde et de division régionale. Les spectateurs poussent les joueurs pour un deuxième but qualificatif en huitièmes de finale. Un but qui se fera attendre, mais qui, malheureusement, ne viendra pas. Au grand bonheur des burkinabè. A égalité dans l’ensemble des deux rencontres, les deux équipes procèdent à l’épreuve fatidique des tirs au but. Un exercice qui profitera aux joueurs de l’Etoile filante plus adroits (4 tirs contre 3). «On a beaucoup douté dans ce match. Nous avons subi tout le jeu. Sur le plan défensif, on était présent, mais on n’avait pas les ressources nécessaires pour aller en attaque. J’ai beaucoup douté», avoue tout heureux l’entraîneur de l’Etoile filante de Ouagadougou. Tandis que, côté ouakamois, on égrène le chapelet des regrets, entre absence de réalisme et manque de compétition. Ainsi va le football sénégalais qui vient à nouveau de voir ses clubs quitter prématurément la scène africaine. Une tradition respectée et qui vient confirmer la poisse qui poursuit notre football. Jusqu’à quand ?

FICHE TECHNIQUE

16e de finale retour Coupe de la Caf

Samedi 17 septembre 2006

Stade Demba Diop

Us Ouakam-Etoile filante : 1-0 (Tab 4-3)

But : Moussa Ndione (68e, Sp)

Arbitres : Ousmane Karembé, Moumouni Berthé et Hamadoun Kola Cissé du Mali Avertissements : Thor Sy, 28e mn, Momar Carvalho, 38emn (Uso), Souleymane Sako, 33e mn (Efo)

LES EQUIPES

Us Ouakam : Pape Latyr Ndiaye, Codé Mbaye Fall, El hadj Moussa Dione (Cap), Tété Diandy, Thor Sy, Mbaye S. Diagne, Abasse Guèye (puis, Jean Olivier Ntap, 82e), Momar Carvalho (puis, Mohamed Ndao, 62e), Didier G. Lebri, Meïssa Bineta Ndiaye, El hadj Mar Ndiaye (puis Cheikh Dieng, 61e).

Entraîneur : Al Ousseynou Sène

Etoile filante : Souleymane Banao, Patrick Dabei (Cap), Fousseni Traoré, Abdramane Ouattara (puis Moussa Konvelbo, 33e), Soungalo Ouattara- Ibrahim Bamba, Noël Linghni, Gervais Sanou (puis Raphael Yabré, 60e), Issouf Ouattara, Sakou Souleymane, Ibrahima Ouattara

Entraîneur : Ousmane Compaoré.