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CRISE FSF-MINISTERE DES SPORTS - Daouda Faye, ministre des Sports : «La Fifa n’a jamais dit que nos textes n’étaient pas bons»

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CRISE FSF-MINISTERE DES SPORTS - Daouda Faye, ministre des Sports : «La Fifa n’a jamais dit que nos textes n’étaient pas bons»

Depuis son arrivée à la tête du ministère des Sports, les conflits ne manquent pas entre Daouda Faye et certaines fédérations sportives, principalement celle en charge du football. Mais pour «Vava», il ne peut y avoir de conflit entre une institution de l’Etat et une association privée qui est la Fédération sénégalaise de football (Fsf). Sans pour autant fermer la porte au dialogue, il reste ferme sur sa position de maintenir la cooptation et menace de retirer la délégation de pouvoir à la Fsf si elle persiste à tenir sa prochaine Assemblée générale sur la base des nouveaux textes de la Fifa.

On avait cru qu’il allait, pour une fois, voleter au-dessus de la masse bêlante, surfer sans se laisser prendre par les vagues de cette affaire de cooptation qui a davantage agité la relation rarement fluide entre le ministère des Sports et la Fédération Sénégalaise de football. Mais le naturel l’a submergé à Mbour. Et revoilà «Vava» qui tonne, en marge du séminaire international sur la qualité de l’éducation physique et sportive en Afrique organisé par l’Unesco : «Il ne peut pas y avoir de conflit entre une institution de l’Etat et une association privée ! La Fédération sénégalaise de football est une association privée, régie par le code des obligations civiles et commerciales. Autorisée et reconnue sur la base de textes et de statuts de règlements, elle a mandat de représenter le Sénégal au niveau des institutions internationales», a signifié le ministre des Sports, Daouda Faye.

«Vava», qui se préoccupe peu des notes de style, n’est pas aussi homme à piloter un engin réglé par d’autres, ni à se laisser emporter par une «révolution culturelle». Avec lui, foin des agitations médiatiques du mouvement associatif sur l’ère prétendument révolue de la cooptation. Il tient à assumer jusqu’au bout ses prérogatives tutélaires : «S’il y a des modifications, estime le ministre des Sports, la loi oblige l’association nationale à les porter à la connaissance du ministère de tutelle et du ministère de l’Intérieur, puisque ça change des textes qui avaient été au départ. A partir de ce moment, il faut qu’on apprécie», soutient Daouda Faye selon qui, «il ne peut donc y avoir de conflit entre les deux parties, dans la mesure où ils ne sont pas au même niveau de responsabilité». «Nous avons demandé au mouvement associatif de se retrouver autour des ministères des Sports, des Finances, de l’Intérieur, entre autres institutions gouvernementales, parce que le Conseil national du sport (Cns), qui a travaillé autour de tous les textes en vigueur, a proposé des modifications, notamment à ce que les mandats des Comités directeurs soient portés à quatre ans et à deux ans pour ceux des bureaux.»

«CE QUE LA FIFA A DIT…»

«Vava» s’arrête, prend son souffle, laisse languir l’assistance comme s’il voulait aimanter une attention particulière sur ce qu’il va dire : «Le Cns a demandé le maintien de la co-gestion entre l’Etat et le mouvement sportif, dans la mesure où, d’après lui, les moyens nécessaires au fonctionnement des fédérations sportives proviennent essentiellement de l’Etat.» «Il est normal, poursuit-il, que l’Etat puisse être présent dans les organes délibérants. Quand l’Etat est actionnaire dans une entreprise, il est représenté dans les organes délibérants. Aujourd’hui, dans le mouvement associatif, l’Etat est actionnaire, donc il doit avoir des représentants.» L’intonation est ferme, mais le propos laisse subitement entrebâiller une curieuse ouverture : «Il s’agit maintenant de discuter sur la forme. Après la tenue du Cns, nous avons introduit des changements, notamment une modification de la loi 96-059 portant sur la Charte du sport et le décret 76-040 qui réglemente les conditions d’exercice de la gestion des sports au Sénégal. Ce n’est pas seulement les sports, mais on a légiféré pour le sport et la culture qui, elle, n’a pas de problèmes. Nous avons décidé de prendre les recommandations du Cns et de modifier les différents textes. Mais en attendant, comme nous sommes dans un pays organisé, on (le ministère) dit qu’il faut appliquer les textes qui existent jusqu’à ce que les modifications soient effectives.» Est-ce une invite à la discussion pour éviter un clash qui pourrait être fatal au football sénégalais ? Allez savoir.

Car, «Vava» s’est aussitôt empressé de rentrer dans le lard des activistes de la Fédé de foot : «Nous avons réussi sur 47 fédérations ; les 46 ont dit que ce qui existe est bon. Du côté du football, on nous dit que la Fifa a dit ceci ou cela. Mais moi, je rappelle simplement que j’ai été, de 1994 à 1996, président de la Fédération sénégalaise de football et j’ai été membre de la commission d’organisation de la confédération africaine de football (Cocaf) pendant quatre ans. Donc, sur ce plan, j’en connais un peu quand même», martèle Daouda Faye. Le défenseur des «intérêts de l’Etat» arme un nouveau tacle en direction des très offensifs fédéraux qui tentent d’échapper à sa vigilance : «La Fifa n’a jamais dit qu’au Sénégal que les textes n’étaient pas bons, argue Daouda Faye. Non ! Parce que le Sénégal a des cadres qui étaient à l’origine de la constitution même de beaucoup d’associations internationales. La Fifa dit aux Etats membres : «Voilà les recommandations, si vous pouvez le faire. Dans tous les cas, il faut vous conformer aux lois en vigueur dans votre pays.»

«UN COOPTE EST UNE PERSONNE RESSOURCE»

A défaut de maîtriser les entrelacs d’un conflit ouvert, le ministre refuse de se perdre dans la sémantique. Il s’échine plutôt d’affiner un terme, «cooptation», lesté, à ses yeux, de trop de préjugés infondés : «Aujourd’hui, on dit cooptation, mais ce n’est pas le problème, puisque la cooptation, c’est un mot. Il y a des personnes ressources qui doivent exister et ça existe encore dans les nouveaux statuts de la fédération et vous voyez qu’ils cooptent dans les associations des médecins, des entraîneurs, des machins (sic), etc. Ceux-là ne sont pas membres de la fédération de football, mais ils sont cooptés. Ils ne peuvent pas y entrer que par voie de cooptation, c’est-à-dire en tant que personnes ressources», rappelle le ministre des Sports. Avant de poursuivre : «Nous demandons qu’on ne nous dise pas que c’est tel et tel qui sont cooptés, mais des personnes ressources. A ce moment, il nous appartiendra de discuter de la qualité de ces personnes qui doivent venir. En tous cas, jusqu’ici, le ministère des Sports a toujours proposé cinq personnes sur 33 membres. Comment cinq personnes, qui ne soient même pas dans le bureau, puissent influencer la marche d’une structure ?», s’interroge Daouda Faye.

Comme pour asseoir davantage son argumentaire, «Vava» s’en va chercher des modèles de co-gestion en Afrique. Il estime ainsi que les Sénégalais doivent se demander pourquoi en Côte d’Ivoire les textes acceptés par la Fifa permettent à la Fédération ivoirienne de football d’élire uniquement le président qui, à son tour, a la prérogative de choisir les autres membres. En Tunisie, selon lui toujours M. Faye, le bureau de la fédération de football est composé de cinq membres désignés par le ministère des Sports, quatre autres membres de la ligue et c’est accepté par la Fifa. Au Togo, poursuit le ministre, la loi dit que c’est un officier supérieur de l’Armée qui dirige la fédération et c’est toujours accepté par la Fifa. Il conclut : «Entre ce qu’ils (les membres de la fédération sénégalaise de football) font dire aux journalistes dans la presse et la réalité, c’est autre chose. Et si je vous dis qu’il n’y a pas de conflit entre la fédération et le ministère, c’est parce qu’il il ne peut pas en avoir.» Qu’y a-t-il donc ?



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