Vendredi 19 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Top Banner
Sport

Daouda FAYE (Ministre des sports) : ‘Tous les malentendus avec la Fédération ont été dissipés’

Single Post
Daouda FAYE (Ministre des sports) : ‘Tous les malentendus avec la Fédération ont été dissipés’

La Fédération sénégalaise de football et le ministère des Sports sont bien partis pour prendre un nouveau départ dans leurs relations. C'est la conviction du ministre des Sports qui annonce qu'ils ont dissipé tous les malentendus qui existaient entre eux. El Hadj Daouda Faye s'est également prononcé, dans l'entretien qu'il nous a accordé, sur le match de ce samedi entre le Sénégal et la Tanzanie avant de dresser un état des lieux du football local et d'apporter des éclairages sur la réforme du football.

Wal Fadjri : On vous dit en perpétuel conflit, surtout avec la Fédération sénégalaise de football. Où en êtes-vous avec ces relations conflictuelles ?

El Hadji Daouda Faye : Je ne suis pas un homme de conflit. Et il n'y a pas eu de conflit entre la Fédération sénégalaise de football et le ministère des Sports. Ce que la presse a qualifié de conflit, n'en est pas un. Et aucun de ceux qui ont écrit sur cela, ne vous dira de quel genre de conflit il s'agit. Que s'est-il passé ? Il y a parfois dans la marche d'une entreprise, de l'œuvre humaine devrais-je dire, des divergences de points de vue et d'approches. Et à partir de ce moment, il faut avoir le courage de s'arrêter, de discuter et de trouver un consensus, pour avancer. Le problème des statuts s'est posé et, dans une concertation avec la participation de la Caf et de la Fifa qui a des idées dans ce domaine, nous avons travaillé pour harmoniser nos positions. C'est dans ce cadre qu'il faut intégrer nos divergences, et il fallait en discuter autour d'une table pour trouver des réponses. Et à ce jour, nous n'avons pas varié d'un iota. Nous poursuivons le travail, et sous peu les conclusions seront déposées. En attendant, tous les malentendus qui existaient entre nous ont été dissipés.

Wal Fadjri : Des informations ont fait récemment état d'une rencontre tripartite entre vous, la Fsf et les joueurs de l'équipe nationale, pour remettre les choses au point. Qu'en est-il ?

El Hadji Daouda Faye : Je n'ai jamais été convié à une rencontre du genre. Peut-être que c'est au niveau de la fédération avec les joueurs ou avec l'encadrement technique qu'il y a eu cette rencontre. Mais pas à ma connaissance, je n'ai pas pris part à une réunion de cette nature, encore moins mes services. Surtout que l'Etat ne peut pas s'immiscer dans les affaires intérieures de la fédération. Il faut s'adresser à la fédération, pour avoir des informations en détail sur cette rencontre. Il est vrai que, l'autre jour, nous sommes allés réconforter les ‘Lions’ au nom du chef de l'Etat et du gouvernement. Mieux, nous avons aidé par une subvention la fédération pour qu'elle fasse face au paiement des arriérés de primes des joueurs du match Sénégal-Côte d'Ivoire ainsi que les primes contre le Bénin et au remboursement des billets d'avion. Tout est rentré dans l'ordre sur ce point. C'est un nouveau départ que nous prenons là et il sera facilité par le tableau de bord qui sera issu de la rencontre tripartite entre la Fsf, la Fifa et le ministère, dans le cadre des relations que nous devons avoir pour le football.

Wal Fadjri : Mais où en êtes-vous avec le salaire des entraîneurs ?

El Hadji Daouda Faye : Il n'y a pas de problème de salaire pour les entraîneurs. Il faut leur poser la question. C'est toujours la presse qui alimente des faits qui n'existent pas. Le seul problème des entraîneurs qui touchent leur salaire régulièrement depuis longtemps et dont ils m'ont informé hier, porte sur les retenues opérées sur leur salaire. Ainsi, on leur prélève des impôts trop élevés, alors que, dans le contrat, il est stipulé le salaire net. Ce que nous allons voir avec les autorités compétentes. Le seul cas qui reste à solutionner, c'est celui de Jules François Bocandé. Son contrat est arrivé en dernier lieu et fait son circuit administratif normal. C'est tout.

Wal Fadjri : Le match entre le Sénégal et la Tanzanie, c'est pour ce samedi. Comment appréhendez-vous cette rencontre à quelques heures du coup d'envoi ?

El Hadji Daouda Faye : Les joueurs ont promis la victoire, les techniciens de même, et le peuple ne demande que cela. Pour les accompagner, l'Etat s'est investi pour les mettre dans les conditions idéales de réussir leur pari. Il n'y a pas eu un seul point de défaillance à notre niveau. Nous leur avons apporté notre soutien, aussi bien logistique, financier qu'humain. C'est notre vœu à tous, de franchir le cap de la Tanzanie dans la plus pure sportivité. Mais il faudrait aussi que les gens sachent qu'il n'y a pas que la victoire en sport. Le sport rime avec défaite et match nul. C'est la loi du sport. On ne peut pas trop leur demander d'autant que le football sénégalais a fait de grands pas en avant. De 2004 à nos jours, nous avons quand même progressé.

Wal Fadjri : Et là, vous parlez de l'équipe nationale seulement ?

El Hadji Daouda Faye : L'équipe nationale et même nos équipes locales, puisque notre championnat national est mieux organisé cette année.

Wal Fadjri : Et pourtant, nous avons le football local le plus faible du continent.

El Hadji Daouda Faye : Ecoutez, le problème qui se pose, c'est que nos dirigeants ne planifient pas la carrière d'un footballeur. Mon plus grand regret, c'est la promptitude avec laquelle nos dirigeants vendent leurs joueurs. Ils ont tendance à vendre nos meilleurs footballeurs, dès qu'ils s'affirment dans des rencontres internationales ou dans le championnat national. C'est à ce niveau qu'il faut trouver les réponses, des récriminations posées. Parce qu'on ne peut pas avoir un football local performant, tant que les responsables ne mettent pas des garde-fous pour inciter les footballeurs à se bonifier, à se mettre dans les conditions idéales de sortir, d'être physiquement prêts et mentalement forts, pour aller à la conquête du monde footballistique. C'est ça la réalité. Mais nous avons un football de qualité et de bons footballeurs. Parlant de l'équipe nationale, elle est partie du rang de quart finaliste à la Can 2004 pour passer au rang de demi finaliste à la Can 2006 après avoir été éliminée par le pays organisateur. Cela veut dire que notre football a progressé durant ces deux dernières coupes d'Afrique. Il y a eu aussi l'émergence de joueurs extraordinaires au sortir de notre match contre le Bénin. D'ailleurs, bien avant cette rencontre, les anciens entraîneurs Ablaye Sarr et Amara avaient posé les jalons d'un rajeunissement qui a porté ses fruits. Et c'est sur cette lancée que les nouveaux techniciens de haut niveau recrutés se sont engouffrés, pour nous valoir une palette de choix, au plus haut niveau. Avec la nouvelle cuvée, en symbiose avec les anciens qui gardent jalousement la tanière des ‘Lions’, les résultats ne sont pas mauvais en dehors du faux pas au Burkina Faso, où l'arbitre de touche est venu désigner un pénalty alors que le juge central avait demandé à jouer, ce qui est une première dans l'histoire du football mondial. A part cela, les résultats sont satisfaisants. Il y a plus de victoires que de défaites de notre onze national.

Wal Fadjri : L'équipe nationale joue sa qualification ce samedi. Quel regard portez-vous sur ce match ?

El Hadji Daouda Faye : C'est un match de football, que nous souhaitons gagner. C'est pourquoi l'Etat a mis tous les moyens nécessaires à la disposition de la Fédération sénégalaise de football. Je dis bien tous les moyens, aussi bien logistiques, humains que financiers. C'est un championnat où nous devons gagner tous les matches à domicile. Je souhaite ardemment que nos ‘Lions’gagnent ce match, pour le peuple, pour son président qui est leur premier supporter, mais aussi en solidarité à Khalilou Fadiga qui vient de perdre sa chère maman, qui était membre de l'Amicale des mamans des ‘Lions’ de football du Sénégal.

Wal Fadjri : Quelle est la vision du sport d'El Hadji Daouda Faye ?

El Hadji Daouda Faye : Ma vision du sport, c'est de renforcer le mouvement associatif, sur le plan de la gestion, de la recherche de ressources additionnelles et sur le plan de l'organisation du sport au niveau local. Je suis pour une équité entre le sport local et les compétitions internationales, qui doivent être la finalité de la performance de la discipline nationale.

Wal Fadjri : Est-ce à dire que vous avez un projet consistant à fédérer certaines fédérations, pour une meilleure articulation de la politique sportive nationale ?

El Hadji Daouda Faye : Nécessairement, il faut que certaines fédérations nationales se regroupent, notamment au niveau des arts martiaux où c'est plus visible, et de la lutte également, pour qu'elles soient plus fortes, plus aptes à développer les disciplines et à trouver des ressources additionnelles. C'est le mouvement associatif. Et l'Etat ne vient qu'en appoint et non pas pour fonctionnariser le sport. Nous avons pour mission de déléguer et d'appuyer sous contrôle ces associations.

Wal Fadjri : Quel est la finalité d'une telle initiative ?

El Hadji Daouda Faye : Ce n'est ni un projet, encore moins une initiative nouvelle. Surtout que par le passé, cela existait. Les fédérations associées étaient regroupées et, dans la plupart des cas, elles n'avaient pas besoin de l'aide de l'Etat, puisqu'elles trouvaient avec aisance les ressources additionnelles pour faire fonctionner leurs disciplines respectives, dans le cadre de leur alliance familiale. Je me rappelle que pour aller à la Coupe d'Afrique de Tunisie en 1994 alors que j'étais le président de la fédération de football, nous avions reçu une subvention de 200 millions, et tout le reste avait été autofinancé. Les disciplines se doivent de travailler dans cette direction, comme le rugby qui sollicite rarement l'Etat, de même que le kung fu et le basket qui se débrouille pour trouver ses ressources additionnelles pour l'organisation de la prochaine coupe d'Afrique que notre pays accueille cette année. Il faut que le mouvement associatif, à l'image des navétanes, montre qu'il a des idées novatrices, pour développer notre sport avec des moyens de base, l'Etat venant en appoint.

Wal Fadjri : Est-ce ce qui justifie votre nouvelle démarche dans l'arbitrage budgétaire, avec l'appui du Cnoss ?

El Hadji Daouda Faye : Mais il faut que l'on soit conséquent avec nous-mêmes, si nous voulons être performant. Pour qu'une discipline sportive puisse prétendre au niveau international, il faut d'abord qu'elle soit pratiquée au moins dans six régions du pays où les Sénégalais se retrouvent dans la discipline. Ensuite, il faut que le championnat national soit régulier et, enfin, il faut que nous ayons des chances de monter sur le podium. Voilà les critères qui nous guident dans le choix des disciplines sportives qui demandent à participer aux compétitions internationales, surtout que le budget alloué à cette rubrique au niveau de mon département, a été revu à la baisse. Il n'est plus question d'aller faire du tourisme, mais d'aller à la conquête du podium africain ou international en gagnant des médailles. Dieu merci, le Sénégal a gagné beaucoup de médailles depuis ces deux dernières années. Certaines disciplines ont fait des pas de géant. Comme le basket qui est allé en finale de la coupe d'Afrique ; ce qui est une performance réelle qui a amené notre participation à la Coupe du monde qui n'était pas une priorité pour nous. En outre, l'évolution du football nous a fait découvrir beaucoup de jeunes talents.

Wal Fadjri : La problématique de la gestion du sport par un dirigeant de type nouveau ne se pose-t-elle pas ?

El Hadji Daouda Faye : Le statut des dirigeants a été posé lors du Conseil national du sport. C'est une question qu'il faut approfondir et prendre les textes législatifs nécessaires pour son application. Mais l'autonomie de gestion du mouvement associatif dépend de sa capacité à trouver la moitié à trois quart de ses ressources humaines et financières pour fonctionner. Il ne faut toutefois pas occulter la notion de choix qui importe au mouvement associatif. Il lui est permis de choisir en assemblée générale ses dirigeants.

Wal Fadjri : Qu'en est-il du projet de réforme du football sénégalais dont certains pensent que son renouveau en dépend ?

El Hadji Daouda Faye : Le document de cette réforme est là. Mais tout le monde sait qu'on produit des documents de réforme plusieurs fois. Et chaque fois qu'on a fini de mettre en place un projet de réforme du football sénégalais, l'application a posé problème. Soit on n'en veut pas ou, de dérogation en dérogation, on revient en arrière pour ne plus en parler.

Wal Fadjri : Mais d'aucuns soutiennent que vous avez peur de mettre en application cette réforme. Qu'est-ce qui vous fait hésiter ?

El Hadji Daouda Faye : ll appartient au mouvement associatif de nous dire comment et quand il faut appliquer une réforme. J'ai été l'initiateur de cette réforme en 1994, donc je n'ai pas peur de m'assumer. J'ai eu à le dire avant de venir au ministère des Sports : c'est l'Etat qui propose les grandes lignes, mais c'est à chaque discipline sportive de définir ou de proposer ses réformes.

Wal Fadjri : Le problème des infrastructures se pose avec acuité. Quels sont les projets en cours pour résorber l'énorme déficit ?

El Hadji Daouda Faye : Le chef de l'Etat, Me Abdoulaye Wade, a initié de grands chantiers, qui ont démarré lors de son septennat. Le sport y occupe une grande part, avec la réalisation d'un hippodrome moderne et multifonctionnnel à Thiès, le haras de Kébémer, la réhabilitation du stadium Demba Diop qui accueillera sous peu le championnat d'Afrique féminin, la réfection du stade Demba Diop, de ceux de Ziguinchor, de Kaolack, de Thiès, et de Léopold Sédar Senghor avec l'éclairage, la montre magnétique et des groupes électrogènes. Dans ce cadre, Demba Diop étrenne maintenant son gazon synthétique. Il y a eu aussi la mise en place des conditions de réalisation de onze stades dans toutes les capitales régionales avec la coopération chinoise. Sur ce plan, les travaux vont démarrer incessamment pour Pikine et le stade Elimanel Fall de Diourbel. Il y a également l'arène nationale dont l'identification et la sauvegarde du site qui fait face au stade Léopold Senghor ont été réglées par mes services techniques et l'Etat. Ce sont là autant d'actes posés pour répondre positivement au problème d'infrastructures que vous venez d'évoquer. Le chef de l'Etat a démontré qu'il était le grand bâtisseur de la nation, en multipliant le Budget consolidé d'investissement (Bci), pour donner un nouveau visage au Sénégal. C'est ainsi que le Bci est passé de 200 millions à 3 milliards et demi, et a permis la réalisation de plusieurs plateaux multifonctionnels qui sont déjà opérationnels à travers le pays.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email