Depuis, des mois des déclarations incendiaires rythment les relations entre le ministre des Sports et la Fédération sénégalaise de football. Mais, hier en marge d’une signature de contrat de sponsoring entre le mouvement Navétanes et Alizé, Daouda Faye «Vava» a tendu la main de paix aux Fédéraux.
Une invitation à l’armistice qui pourrait autoriser les deux parties, engagées depuis des mois dans un sulfureux bras de fer autour de l’application par la Fsf des «nouveaux statuts Fifa» (Ndlr : fin de la cooptation ; mandat de 4 ans), de ranger armes et braises, arguments et contre-arguments. En tout cas, «Vava» ne crache plus ses menaces de retrait de délégation de pouvoir ou de représailles de toutes sortes. Plutôt, dans un style et un ton qu’on lui méconnaît, le ministre des Sports jette les ponts de retrouvailles autour des intérêts supérieurs du football sénégalais, tend la main à ses «ennemis» d’hier pour éviter que la crise actuelle aboutisse à une suspension du Sénégal par la Fifa. «Si un désaccord devait aboutir à une suspension du Sénégal, ce n’est pas le gouvernement qui est suspendu, c’est d’abord le football sénégalais, la Fédération et ensuite le pays en pâtit. Parce que le pays a la responsabilité totale. Donc, une suspension n’arrange personne. Il est même honteux que des Sénégalais ne puissent pas s’entendre sur quelque chose, et se laissent arbitrer par les autres», campe Daouda Faye dans son nouveau plumage de «colombe».
Qu’est-ce qui sous-tend la subite mue de «Vava» ? A-t-il peur de brûler dans un feu qu’il a contribué à attiser, redoute-t-il un incendie qui ne cesse de faire des dégâts au grand dam de ses supérieurs hiérarchiques ? Craint-il in fine que Wade, le sélectionneur national, le renvoie aux vestiaires, tant il casse le jeu de son équipe à quelques encablures des échéances de février 2007 ? C’est tout comme. Daouda Faye l’avoue, du bout des lèvres : «Le chef de l’Etat, le Premier ministre nous ont instruits de trouver une solution à cette mésentente qui repose sur des problèmes de droit et d’application et je suis persuadé que nous allons nous entendre et que nous n’irons pas à un arbitrage quelconque.»
A la Fédération de foot, où l’on a souvent subi de plein fouet les coups de «Vava», l’on attend encore avant de jeter les seaux d’eau, histoire d’éteindre l’incendie qui a consumé la relation tutelle-Fédé. Le directeur administratif de la Fsf, Doudou Sène, vautré dans une sage posture, ne semble pas avoir hâte de courir vers la main tendue du ministre des Sports. «C’est une main tendue diffusée par la presse. En fin de compte, il faudra attendre que la Fédération se réunisse pour se déterminer. Comme nous avons des instances qui décident, je ne peux pas parler au nom de la Fédé à cette main tendue du ministre, précise-t-il. En plus, à la Fédé, on avait dit de ne plus essayer de parler de cette affaire jusqu’à ce qu’on trouve une solution définitive.» Mais c’était avant cette invitation à la discussion diffusée publiquement par le ministre des Sports. Et un refus ferme de la Fsf, qui avait déjà boycotté la Task-Force initiée par le premier ministre Macky Sall, pourrait la rendre impopulaire dans un conflit où elle a longtemps eu les faveurs de l’opinion.
En attendant, «Vava», comme pris par une urgence inavouée, ne désespère pas de sauver les restes. Par le biais d’une discussion, d’un débat (enfin) responsable : «On a qu’un seul problème avec la Fédération et il est lié aux statuts, il n’y en pas d’autres. Chacune des parties y a sa propre idée. Si on discute, il est possible de trouver une solution», implore-t-il presque. C’est le nouveau «Vava». Le faiseur de paix. 
C’est une surprise que seuls le football et son caractère insondable peuvent en dégotter. Entre la Fédération sénégalaise de football (Fsf) et le ministère des Sports, l’on avait fini de penser que le feu avait fini de brûler toute velléité de dialogue. Mais, contre toute attente, le drapeau blanc est sorti de la poche où on l’espérait le moins. Celle de Daouda Faye, le ministre des Sports, qui, d’un ton glacial, a mis, hier, beaucoup d’eau sur le feu qui couvait entre lui et les Fédéraux. «Il y a simplement un déficit de communication et je lance encore, du haut de cette tribune, un appel à la Fédération sénégalaise de football pour qu’on discute, qu’on dialogue pour aller de l’avant dans l’intérêt du football», a soufflé «Vava» au complexe dakarois Terrou-Bi, lors de la signature d’un contrat de sponsoring d’un montant de 50 millions de francs Cfa entre l’Orcav de Dakar (Navétanes) et la société de téléphonie mobile Alizé.
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