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EL HADJI DIOUF FACE AUX LECTEURS " JE VEUX ÊTRE COACH DES LIONS "

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EL HADJI DIOUF FACE AUX LECTEURS " JE VEUX ÊTRE COACH DES LIONS "
C’était une affaire de numéro un ! Pour le numéro 1 de notre nouvelle rubrique «Face aux lecteurs», ce sont les lecteurs du quotidien numéro un qui se sont chargés d’interviewer le numéro un du football sénégalais. Fidèle à sa réputation, El Hadji Diouf a joué le jeu, même s’il en a vu de toutes les couleurs. Parfois balancé dans le vif des sujets dit “sérieux”, Dioufy Fire n’y est pas allé de main morte en abordant le football, la politique ou la religion. Souvent envoyé dans le monde des sujets soft, Bad Boy, s’y est allé à cœur joie : les femmes, les voitures ou le côté “bling-bling”, El Hadji Diouf, face à vous, vous dit tout. Tout ce que vous lui avez demandé !

Cheikh Tidiane Bâ (59 ans) : Parcelles Assainies, Unité 21 : Envisagez-vous de devenir, un jour, coach des Lions ?

Bien sûr. Un jour, j’aimerais bien être entraîneur de cette équipe. Quand je vois des gens comme Maradona à la tête de leur Equipe nationale, ça me fait plaisir, ça me donne des idées et du courage pour suivre leur voie. Les gens ne sont peut-être pas au courant, mais votre question tombe bien. Car je suis en train de faire des examens pour devenir entraîneur plus tard. Et, sur ce plan, il y a mon entraîneur Sam Allardyce (coach de Blackburn) qui me donne des conseils et me soutient. Comme je l’ai dit, entraîner cette Equipe nationale me ferait beaucoup plaisir. Je suis convaincu que si on me donne cette équipe un jour, je pourrais faire quelque chose de bien et ce n’est pas parce que j’ai la grosse tête que je dis cela. C’est parce que j’ai appris beaucoup de choses aux côtés de grands entraîneurs comme Bruno Metsu, Gérard Houiller, Sam Allardyce, Roy Keane… Avec toute mon expérience, je pense que je saurais quoi faire avec les joueurs sénégalais. Et, puisque je n’ai pas eu la chance de gagner la Can en tant que joueur, même si j’ai été finaliste, peut-être qu’un jour, je la gagnerais comme entraîneur et j’y pense.

Quel est, selon vous, le meilleur profil pour le prochain entraîneur du Sénégal?

J’ai toujours écouté les Sénégalais. C’est un débat que je suis parce que ça me concerne, je suis Sénégalais. Il y a des gens qui préfèrent un étranger, d’autres opteraient pour un local, chacun pour des raisons qui lui sont propres. Avec n’importe quel coach, si l’équipe n’est pas assez compétitive, on n’ira nulle part. Les gens parlent souvent du caractère de l’entraîneur, en pensant qu’un coach qui prive les joueurs de liberté est bon, mais le débat est ailleurs. Pour réussir dans le contexte africain, il faut être comme Metsu. Contrairement à ce que les gens pensent, il ne nous laissait pas faire tout ce que l’on voulait, mais il y avait un contrat de confiance qui nous liait. Quand vous êtes tout le temps aux basques de votre fils à lui crier dessus, il arrivera un moment où il ne pourra plus vous écouter ni suivre vos conseils, parce que vous l’avez bourré. Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu avec Metsu ? C’est pourquoi, à chaque fois, avant d’entrer sur un terrain, on se disait qu’il fallait se battre pour lui d’abord, ce gars-là a tout fait pour nous, il faut impérativement qu’on gagne pour lui. On pouvait rigoler tout le temps, mais sur le terrain, il n’y avait pas de sentiments. Je vais vous raconter une anecdote. Avant le match contre la France, Bruno Metsu a eu un différend avec Lamine Diatta. Ce dernier avait boudé la séance d’entraînement. On commençait à paniquer parce que ce n’était pas bon signe, à la veille d’un match aussi capital. Bruno est allé le voir, lui parler comme un père et lui renouveler sa confiance. Le lendemain, Lamine a fait un excellent match. L’entraîneur qu’il nous faut doit non seulement être compétitif, mais surtout, il doit aimer le pays. Parce qu’il y en a qui viennent ici pour se faire de l’argent et rentrer chez eux.

Mouhamed Ndao (7 ans), Cité SHF : Pourquoi on vous déteste en Angleterre et que pensez-vous du sondage qui vous a classé à la 2e place des joueurs les plus détestés d’Angleterre (après Cristiano Ronaldo) ?

J’ai disputé près de 300 matches depuis que je suis venu en Angleterre. J’ai fini par avoir l’habitude des sifflets. Un jour, Gary Speed est venu me dire : «People never hoot bad player» (les gens ne huent pas les mauvais joueurs). Quand le public adverse te conspue, cela veut dire d’abord que tu es un bon joueur. La preuve, le plus détesté, c’est Cristiano Ronaldo, ensuite moi et après, c’est Didier Drogba. Ils savent que je ne me laisse pas faire. Quand je rentre sur le terrain, je fais tout pour que mes supporteurs soient contents de moi et de la même manière, je ferais tout pour que les supporteurs adverses ne soient pas contents. Je ne veux pas qu’ils m’aiment. C’est même une motivation supplémentaire quand je les entends me siffler et je fais tout pour qu’ils se taisent. Même quand je vais au resto avec ma femme, il y a des gens qui cherchent à me créer des ennuis. Mais, d’un côté, j’essaie de relativiser. Je me suis fait une réputation, mais j’assume toujours tous mes actes. Advienne que pourra !

Ibrahima Sarr, Grand Mbao, Cité Résidentielle Ab Gokh : Que comptez-vous faire pour le développement du football sénégalais qui est malade depuis vos prestations héroïques en Coupe du Monde 2002?

Si le football sénégalais est malade, c’est en partie la faute des Sénégalais. Lors de la Coupe du Monde 2002, on avait une très belle équipe et nous, les joueurs, étions soudés comme des frères. Quand on est revenu, les gens ont commencé à nous mettre des bâtons dans les roues, voulant qu’on change à tout prix. Malheureusement, au lieu de changer pour le meilleur, on a changé pour le pire. Ils ont viré Metsu, les gens n’ont rien dit comme s’ils cautionnaient cette histoire. Ensuite, c’était au tour d’Aliou Cissé qui, peut-être, n’était pas le plus talentueux, mais, avec Salif Diao, il constituait l’âme de cette équipe. Puis, ce fut le tour de Khali (Fadiga), ainsi de suite. Regardez Tony Sylva, il reste le meilleur gardien africain, qu’on le veuille ou non. Bouba Diop joue toujours dans le très haut niveau, Diomansy Kamara aussi. Henri Camara, même s’il n’est pas titulaire ces derniers temps, ne peut pas perdre ses qualités du jour au lendemain. Pourquoi devrait-on jeter tous ceux-là ? L’Angleterre ne s’est pas qualifiée à l’Euro 2008 malgré les talentueux joueurs qu’elle avait. Ce n’est pas pour autant que les Anglais ont jeté à la poubelle les joueurs qui ont raté la qualification et ils font un excellent parcours actuellement (éliminatoires mondial 2010). En plus, on a tellement de spécialistes qui défilent à la télévision… Je vois des gens raconter ce qu’ils veulent, mais le football de haut niveau ne peut se faire qu’avec des joueurs et des dirigeants de haut niveau.

Je suis Saint-Louisien d’origine et j’ai entendu dire que vous voulez racheter la Linguère, est-ce vrai ou faux?

Etre actionnaire oui, ça me tente. Faire quelque chose pour le football saint-louisien et le football sénégalais de façon générale et je vais le faire. Je suis jeune et je veux aider au développement de mon pays. Déjà j’ai signé un contrat pour poser des gazons synthétiques partout dans le pays. Je suis en train d’en parler avec le gouvernement sénégalais. La chance que je n’ai pas eue, c’est de jouer dans des terrains dignes de ce nom avant de partir, mais je veux donner cette opportunité aux jeunes qui viendront après.

Cheikh Moussa Sylla, Sicap Liberté 6 : Quel est votre plus beau but en Equipe nationale ? Quel est le but le plus important que vous avez marqué ?

Le plus beau, c’est aussi le plus important. C’est celui que j’ai marqué en éliminatoire de la Coupe du Monde contre le Maroc à Dakar (1-0). Si on faisait match nul, on allait être éliminé. Il était beau, car le ballon part de Ferdinand Coly, qui s’appuie sur Mactar Ndiaye, ce dernier le lance en profondeur et le centre de Ferdi est parfait. Au début, je voulais contrôler le ballon, mais quand il est arrivé, je n’ai pas réfléchi et j’ai frappé direct. C’est ce but qui nous a amenés en Coupe du Monde.

Regrettez-vous de n’avoir pas marqué un but en Coupe du Monde ?

Franchement, non ! Je n’ai pas marqué, mais cela ne m’a pas empêché d’être l’un des meilleurs joueurs de ce tournoi. Pour un musulman, l’événement le plus important, c’est d’aller à La Mecque. Pour un footballeur, le plus important, c’est d’aller à la Coupe du Monde. Ce n’est pas rien d’avoir fait partie des 100 meilleurs joueurs du siècle choisis par Pelé et Maradona et je suis comblé.

Les gens indexent souvent votre caractère trempé, votre réputation de Bad Boy, est-ce un défaut ou une qualité ?

Je crois que les gens ne distinguent pas assez le caractère et l’impolitesse. J’ai du caractère, je ne me laisse pas faire, je ne me laisse pas marcher sur les pieds. C’est peut-être pour ça que les gens disent que je suis impoli. Mais ceux qui me connaissent savent comment je suis. Les autres n’ont pas besoin de me juger. Je suis comme je suis et chacun est comme il est.

El Hadji Abdoul Aziz Ndiaye, Cité Pépinière, Pikine : Vous avez fait l’objet de gros transferts entre Sochaux et Rennes, puis entre Lens et Liverpool, devançant des joueurs comme Drogba ou Eto’o. Aujourd’hui, vous n’avez pas connu le même succès qu’eux en club en réussissant dans les clubs les plus huppés d’Europe, quelles en sont les raisons ?

Chacun a son destin. J’ai entendu parler d’un certain Matar Niang, qui est peut-être le meilleur joueur de l’histoire du Sénégal, pourtant il n’a pas connu de carrière parce qu’il est parti jeune. Didier (Drogba) ou Samuel (Eto’o) suivront leur destin et feront tout ce qu’ils devront faire et moi aussi je suivrai le mien et je me contente de ce que le Bon Dieu m’a donné. Je n’ai pas le temps d’être jaloux et il n’y a pas de raison de l’être.

Saër Seck, Sacré-Coeur 3, villa n° 10423 : Avec l’ouverture prochaine du marché des transferts, avez-vous reçu des propositions concrètes en Angleterre ou dans d’autres pays ou décidez-vous de rester à Blackburn ou quitterez-vous ce club en cas de proposition intéressante ?

Dans le monde du football, on ne sait pas ce qu’on fera du jour au lendemain. La preuve, j’ai signé un contrat de quatre ans avec Sunderland et, au bout de six mois, je suis parti. Aujourd’hui, Blackburn veut faire une excellente saison. Le coach (Allardyce) va acheter de bons joueurs et réussir ce qu’il avait fait avec Bolton. Je sais qu’il est ambitieux. Quand il m’a appelé, je n’ai pas hésité à le rejoindre. Maintenant, bien sûr que j’ai des propositions. On en aura toujours. Mais aujourd’hui, l’Italie ou l’Espagne ne m’intéressent pas. On a vu l’institut Diambars, initié par un franco-sénégalais (Patrick Vieira) qui commence à produire de jeunes footballeurs, est-ce dans vos projets de créer un centre de formation de ce genre ?

Pourquoi pas ? Par contre, je veux être sur place quand je m’engagerai dans un truc de ce genre. Ce que Pat’ (Vieira) a fait, c’est très bien et ça permet de produire de bons joueurs et je leur souhaite de continuer dans de bonnes conditions et de produire des joueurs qui feront le bonheur du Sénégal.

Ngagne DIALLO, Keur Mbaye FALL Extension, Villa N° 179 : Quels conseils donneriez-vous à un jeune footballeur de quartier qui vous demanderait quels sont les défis pour réussir une carrière de footballeur?

Les mêmes conseils que j’ai reçus avant de partir. Je demande aux joueurs qui sont ici de se battre, de jouer et de tout faire pour décrocher des contrats à l’étranger. Pas de jouer pour l’argent, mais pour le plaisir. Quand on joue bien, l’argent viendra après, il ne faut pas en faire une fixation. Quand je jouais dans le championnat national, je ne pensais qu’à une chose : partir. À la Linguère, je gagnais à peine 15 000 francs par mois.

Fatou Ndiaye, Sicap Liberté 3 villa n°2074 : La nouvelle voiture Mercedes que vous avez achetée a fait beaucoup de bruits, les gens ont beaucoup spéculé sur son montant. Combien coûte-t-il exactement ?

Dans ce monde, il n’y a pas beaucoup de voitures qui coûtent les sommes astronomiques avancées ça et là. C’est parce que c’est El Hadji Diouf que les gens annoncent des sommes folles. Par respect aux Sénégalais, je ne vais jamais dire le prix de cette voiture. Le plus important c’est que j’ai travaillé dur pour être heureux, pour vivre une belle vie avec mes parents, ma famille. Pourquoi devrais-je me priver des bonnes choses ? J’ai acheté cette voiture pour me faire plaisir.

Maïmouna Guèye, Patte d’Oie Builders : Après avoir mis fin à votre carrière internationale de cette manière, n’y a-t-il pas un goût d’inachevé, pour n’avoir pas fait tout ce qu’il fallait, par rapport à tout ce que vous méritiez de vivre avec la sélection nationale ?

Franchement, non. J’ai tout donné à cette équipe. Je n’ai jamais triché avec elle. Si, aujourd’hui, j’ai préféré prendre ma retraite internationale, c’est parce qu’il y a dans cette équipe, beaucoup de joueurs qui n’ont pas le niveau. Si l’on continue comme ça, on va sombrer davantage. Et cela me ferait encore plus mal. On peut relever le défi, mais avec des gens qui ont le niveau.

Khoudia Ndiaye, Hamo Téfess, Guédiawaye : Quelle somme dépensez-vous en moyenne par mois pour votre habillement et les fringues que vous portez ?

(Il éclate de rires) Prendre soin de soi fait partie des préceptes de l’Islam. Les wolofs disent que prendre soin de soi est une manière de rendre grâce à Dieu. Ce n’est pas pour rien qu’avant de prier, on doit faire ses ablutions, se débarrasser des impuretés. Et puis, je nous cache pas que moi, j’aime la vie ! Mais, par respect aux Sénégalais, permettez-moi de ne pas parler de somme.

Mamadou Diop, Directeur Général du Groupe Futurs Médias Faites au moins une estimation…

Déjà, j’ai un contrat de 10 ans avec Puma, donc je peux avoir tout ce que je veux porter sans payer le moindre centime.

Khoudia Ndiaye, Hamo Téfess, Guédiawaye : Savez-vous cuisiner et quel est votre plat préféré ?

Je n’ai jamais cuisiné de ma vie ! Quand je vivais ici, les hommes ne cuisinaient pas et quand, je suis parti au centre de formation de Sochaux, on était logé, nourri et blanchi. On a toujours fait ces choses pour moi. Ensuite, j’ai épousé une femme qui s’occupe très bien de moi. À propos de mon plat préféré, c’est le Suppu Kanja (riz blanc à la sauce gombo). À la saint-louisienne ! Bou am lepp (avec tous les ingrédients qu’il faut !)

Quel genre de musique écoutez-vous le plus et qui est votre musicien préféré ?

J’aime la musique sénégalaise, mais aussi le rap et la musique américaine. Avant les matches, je n’écoute que la musique sénégalaise. En Angleterre, avant le match, on a le droit de mettre la musique très fort et de danser. Cinq minutes avant le match, le coach me demande de mettre le mbalax pour mettre de l’ambiance dans les vestiaires. J’écoute tous les musiciens sénégalais sans exception. J’ai de très bons rapports avec eux. Youssou Ndour, Thione Seck et autres sont mes grands frères. Il y a aussi quelqu’un que j’aime beaucoup et qui fait honneur au Sénégal, c’est Akon. Mais je n’oublie pas aussi les Khassaïd !

Ibrahima Faye, Zone A : Avez-vous des ambitions politiques pour le Sénégal ? Si oui lesquels ?

Bien sûr. Je veux être dix mille fois plus responsable quand j’arrêterai le football. Pourquoi ne pas partager l’expérience acquise à l’étranger avec les autres. J’aime la politique et je m’y intéresse. Pourquoi, après ma carrière de football et après avoir entraîné des équipes, ne pas m’investir à la politique ? J’y pense, oui.

Doit-on s’attendre à votre candidature en 2012 alors ?

(Rires) C’est dans l’ordre du possible, on ne sait jamais. Qui aurait cru que j’en serai là un jour ? Mais, Dieu a rendu tout cela possible donc il ne faut jamais présager de rien.

Qu’est-ce que vous seriez devenu si vous n’étiez pas footballeur ?

J’ai commencé comme menuisier ébéniste. J’étais tellement terrible quand j’étais petit que je ne voulais pas aller à l’école. Je ne voulais que jouer au football. Mes parents m’emmenaient passer la journée chez le menuisier. J’ai appris à faire des bancs et à raboter. Donc, j’aurai pu être menuisier à l’heure actuelle.

Qu’aimeriez-vous changer dans votre vie actuelle ?

C’est le fait de ne pas jouer les éliminatoires combinées de la Can et du Mondial 2010. J’ai mal quand je vois les autres équipes jouer. Mais si l’on n’y est pas, c’est parce qu’on ne mérite pas d’y être.

Pape Ibrahima Mbengue, Dvf Bambey : Vous avez pris la décision de mettre un terme à votre carrière internationale, mais vous jouez toujours au haut niveau. Est-il alors possible que vous reveniez sur votre décision et si oui, que faut-il pour que cela soit le cas

? Puisque, pour l’instant, ce n’est pas d’actualité… J’ai quitté parce qu’il y a des choses qui ne me plaisaient pas. Les gens qui sont autour de l’Equipe nationale y sont pour des raisons autres que le bien du football sénégalais. C’est plus politique qu’autre chose. Je parle des gens qui sont à la fédération ou au Comité de normalisation. Actuellement, comme vous dites, je continue à jouer au haut niveau. Il faut mettre des gens qui veulent faire progresser le football sénégalais avant de parler du retour d’El Hadji Ousseynou Diouf ou non.

Avez-vous pensé à tous vos fans en prenant cette décision?

Bien sûr ! Je sais que mes fans ont envie de voir l’Equipe nationale du Sénégalais gagner. Mais une équipe qui gagne, ce ne sont pas seulement les joueurs, c’est un tout. Il faut que les dirigeants soient au top, que les joueurs soient bien gérés, les supporteurs en place… Mes fans veulent voir une équipe qui gagne, pas une équipe qui sombre. Je préfère me retirer avant que mes fans ne disent que je n’ai plus l’amour de ce maillot.

Paco Jackson, Médina : Un jour Drogba m’a dit : «El Hadji est le plus talentueux de nous trois» faisant référence à lui, Eto’o et vous. En voyant où ils en sont, n’avez vous pas de regrets ?

Didier et Samuel sont mes amis. Les gens ont tout fait pour qu’on se chamaille sans succès. Pour moi, le plus talentueux de l’histoire, c’est Maradona, même s’il n’a pas fait ce que Pelé a fait, il est le plus talentueux. On ne fait que suivre son destin.

Est-ce qu’un retour aux commandes de la sélection du duo Laye Sarr – Amara Traoré dont vous êtes très proche peut vous faire revenir ?

Amara et Abdoulaye Sarr sont des grands frères et des amis, je ne peux rien leur refuser. Ils ont beaucoup contribué à ma progression. S’ils revenaient,… pourquoi pas ?

Ou alors faudrait-il attendre une intervention du Khalife Général des Mourides ?

Lui, s’il me demande d’arrêter le football, demain, je raccroche mes godasses pour me rendre immédiatement à Khelcom !

Babacar Farba Sène, Parcelles Assainies, unité 14 : Qui est votre footballeur préféré ?

C’est Maradona. Pour moi, c’est le boss ! C’est un don de Dieu. Lors du dîner des 100 meilleurs joueurs du monde, à Londres, il y avait Pelé, Zidane et les autres, mais quand il est arrivé, tout le monde s’est levé. C’est vraiment le boss.

Quels sont les plus beaux et plus tristes souvenirs d’El Hadji Diouf, le footballeur et de El Hadji Diouf, l’homme ?

Le plus beau de l’homme El Hadji Diouf, c’est quand j’ai emmené ma grand-mère à La Mecque. C’est elle qui s’est toujours occupé de moi. Le plus triste, c’est quand on m’a annoncé le rappel à Dieu de Serigne Saliou Mbacké. En tant que joueur, le plus triste c’est quand on a perdu la finale de la Can 2002 au Mali, alors que la coupe nous tendait les bras. Elle était à nous. Cette finale perdue, je ne l’oublierai jamais. Le plus beau souvenir en tant que joueur, c’est quand, avant la Coupe du Monde, j’ai vu que les Sénégalais être comme des frères et sœurs.

Mame Balla So, Étudiant à l’Ucad – Sicap Mermoz : Qu’est-ce qui vous pousse à vouloir rester en Angleterre alors qu’avec le championnat espagnol par exemple, vous seriez beaucoup plus à l’aise pour exprimer tout votre talent ?

Je n’ai jamais joué dans le championnat espagnol, mais c’est un championnat qui me plait beaucoup. Les gens jouent au ballon. Cependant, le championnat anglais est le meilleur. Là-bas, chaque week-end, c’est la fête. Ça chante, ça danse, sur le terrain, c’est le football total : rigueur, abnégation et finition.

Quel salaire net mensuel percevez-vous réellement actuellement ?

Je n’aime pas parler d’argent. J’ai ce que je mérite, j’ai de quoi vivre et faire plaisir à ma famille.

Diarra Cissé, Pikine route des Niayes : Pourquoi donnez-vous à vos enfants des noms très occidentaux et qui commencent par la lettre K (Kenza - Keyla) ?

Toi, tu sauras, aujourd’hui, que j’ai appris le Coran ! Mon rêve a toujours été de donner à mon fils le nom du Prophète Mouhamed (Psl). Serigne Touba a consacré toute sa vie à œuvrer pour le Saint Prophète (Psl) et il en a récolté les fruits. J’ai donné le nom Kenza à ma fille aînée parce que le Prophète, on l’appelait Al Kenz, qui veut dire le Trésor. En féminisant ce terme, on aurait dit Kenza. Keyla, aussi c’est un nom arabe. J’ai baptisé ma deuxième fille Keyla Diarra Bousso, en hommage à la mère de Serigne Touba.

Avec vos moyens financiers, sur quels domaines avez-vous investi au niveau national ?

J’ai investi sur beaucoup choses, notamment dans l’immobilier, mais je ne dirais pas où. J’ai aussi créé des emplois. J’ai une holding, «Eleven Holding», et un magazine, Eleven Mag’. J’ai aussi des biens en Europe.

Meïssa Dieng, 118 avenue André Peytavin : Après la Premier League, comptez-vous rejouer ailleurs comme en France ou au Qatar?

Pas en France, je n’ai pas très envie de retourner en France. Qatar, Dubaï ou encore aux Etats-Unis, c’est une possibilité plus tard. Je veux terminer ma carrière de haut niveau en Angleterre et pour l’instant, j’ai un contrat qui me lie pour 4 ans avec Blackburn.

À combien s’élève la fortune de Diouf en ce moment ?

Je ne parle pas d’argent par respect pour les gens. Je suis désolé, mais le plus important pour une personne, c’est d’avoir de quoi se nourrir et s’occuper de sa famille.

Maria Dominica Thiam Diédhiou, (Desk People L’Obs.) : Peut-on s’attendre à ce que vous preniez une deuxième femme plus tard ?

Franchement, il ne m’est pas arrivé de penser à une telle chose. Premièrement, je suis très proche de mes enfants et je sais que ça pourrait les déstabiliser. Deuxièmement, je suis heureux avec ma femme et ma famille. En tout cas, ça ne me traverse pas l’esprit de prendre une ñareel, mais, on ne sait jamais.

Ngagne Diagne, (Chroniqueur de lutte L’Obs – Rfm) : Que comptez-vous faire pour que votre ami lutteur ici présent, Thieck, soit plus performant dans l’arène ?

Pratiquement tous les dimanches, je ne vais nulle part, pour suivre la lutte. Je dis souvent à mon ami Paco Jackson que je suis sûr de pouvoir battre Yawou Dial ! Thieck, c’est mon grand frère. S’il plait à Dieu, il deviendra roi des arènes un jour. Il en a les qualités. Je veux le faire venir en Angleterre pour qu’il s’y prépare intensément pendant 4 ou 6 mois de sorte que quand il sera de retour, on va davantage compter avec lui dans l’arène. Il compte beaucoup pour moi et la relation qui nous lie est très forte. Il porte mon maillot avant ses combats, mais je ne lui ai pas exigé cela, c’est parce qu’il m’aime beaucoup et c’est réciproque. Je lui suis très reconnaissant. On ne peut pas payer quelqu’un qui vous dit «si on doit vous faire du mal, on passera par mon cadavre.»



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