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ENTRETIEN AVEC… … Alassane Ndour (Troyes, L1 française): Je ne suis pas grillé

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ENTRETIEN AVEC… … Alassane Ndour (Troyes, L1 française): Je ne suis pas grillé

On l’a débusqué de son repaire troyen alors que le «Sénégal du foot» se posait encore de questions sur son compte. Alassane Ndour, blessé de longue date, n’a pas joué la moindre minute en Ligue 1 fançaise avec Troyes cette saison. Mais le Lion, au passé fastueux, semble se refaire à la vie et à son quotidien de footballeur professionnel depuis quelques semaines. Il croit avoir fini de manger son pain noir et croit à des lendemains plus consistants. Explications.

Alassane, vous ne jouez plus avec votre club de Troyes depuis bientôt une année. Qu’est-ce qui se passe ?

Oui, oui c’est vrai que ça fait longtemps que je n’ai pas joué. Je crois exactement que ça fait 8 mois que je suis sur la touche. J’ai eu une fissure au genou et mon cartilage s’est déchiré aussi. Cela a mis du temps à se recoller, mais maintenant il y a du mieux et ça fait trois semaines que j’ai repris les entraînements. Tout rentre dans l’ordre même s’il me faut un peu de temps pour revenir à ma meilleure forme.

Comment avez-vous vécu cette situation sur le plan moral ?

(Il soupire) C’est très, très difficile. Ce n’est pas du tout facile de voir ses copains jouer et de ne pas pouvoir jouer comme eux. C’était très, très long et ce n’est jamais facile à vivre. Mais cela fait partie de la carrière du footballeur et il faut l’accepter, car c’est des hauts et des bas. Je me suis blessé au mauvais moment, mais j’ai su remonter tout ça avec un moral de fer. Dans ces moments, il faut positiver, c’est tout.

 

N’est-ce pas inquiétant à votre âge (24 ans) de ne pas jouer régulièrement au haut niveau ?

Pas du tout, pas du tout ! Non, je ne m’inquiète pas, mais je préfère au contraire positiver. Il faut être en bonne santé pour jouer au football et j’ai tout fait pour revenir à mon niveau. Je ne suis pas du tout inquiet et je veux juste rebondir. Je suis confiant.

Vous n’avez pas été épargné par les blessures dans votre parcours. Est-ce la seule source de vos ennuis sportifs ?

Ben oui, c’est clair et je pense qu’il n’y a que les blessures qui m’ont empêché jusque-là de jouer. Au moment de signer à Troyes, le discours des dirigeants et de l’entraîneur m’avait bien plu. C’était aussi une question de santé et de bonne forme. Après, je me suis blessé au cours d’un match, mais ça personne n’y peut rien. Cela fait partie du haut niveau et quand ça arrive tu ne peux rien faire. Maintenant c’est vrai que mes blessures à répétition m’ont beaucoup handicapé. Mais j’espère que bientôt il y aura des bons moments.

En quittant Saint-Etienne, votre club formateur, vous rêviez de vous imposer en Ligue 1 française. Aujourd’hui n’est-ce pas frustrant de ne pas vivre tout cela à fond ?

Oui et non. C’est frustrant un tout petit peu quand même de voir les copains courir sans pouvoir en faire autant. Je ne suis pas inquiet en retour sur ma personne ni sur mes performances. Ma situation était gênante et j’étais toujours sur la touche entre les mains des docteurs à me soigner. Pour le moral d’un compétiteur, ce n’est jamais évident. Mais Alhamdoulilah (Dieu merci) aujourd’hui, je suis de nouveau en bonne santé et je compte revenir dans le coup prochainement. Je ne sais pas encore quand je vais rejouer en L1 mais j’avance doucement et je m’entraîne régulièrement avec les pros. Quand je serais apte à rejouer un match, je foncerai.

Après St Etienne ou vous ne vous êtes pas vraiment imposé, aujourd’hui vous peinez aussi à Troyes. Est-ce un problème de compétitivité ou de malchance ?

C’est plutôt un problème de malchance, je pense. Aussi, si je n’avais pas le niveau, je crois que je n’en serais pas là. C’est tout juste de la malchance, des coups durs et des blessures à répétition. Mais comme on dit, après la pluie le beau temps…Je ne m’inquiète pas, cela va revenir.

Que pense votre entraîneur à Troyes, Jean-Marc Furlan, de votre situation ?

C’est quelqu’un qui m’a beaucoup soutenu quand j’étais blessé et qui continue de le faire. Durant ma rééducation, il m’emmenait souvent aux soins et il m’a même accompagné à Saint-Raphaël dans le sud de la France où je me refaisais une santé. Il me soutient beaucoup et il me comprend car il a confiance en moi. Il me dit toujours d’être patient même si c’est à moi de faire les efforts nécessaires pour revenir à mon meilleur niveau. Je ne veux pas le décevoir.

Avez-vous des contacts avec d’autres clubs français ou d’Europe ?

Non, sinon que l’année dernière durant le mercato, j’avais reçu des coups de fil de quelques clubs qui me voulaient, mais le projet de Troyes de monter alors en L1 française me plaisait et je suis resté pour vivre cette aventure. J’avais résigné pour deux ans et ça me va.

Que vous a-t-il manqué pour faire une tout autre carrière ?

Ben justement je crois que c’est la santé. J’ai eu pas mal de pépins depuis Saint-Etienne et je pense que c’est la principale raison. Je n’ai pas changé ou régressé et je connais la compétition. Après des problèmes aux adducteurs, maintenant c’est le genou qui met du temps à se cicatriser. Ce sont les seules raisons de mon retard sur ma carrière.

On vous reproche votre dilettantisme. Croyez-vous avoir tout mis en œuvre pour réussir une carrière au haut niveau ?

Je ne crois pas être quelqu’un de dilettant. C’est toujours les gens qui ne me connaissent pas bien qui jugent ainsi. Mais demandez à mes différents entraîneurs, je suis sûr qu’ils ne vous diront pas la même chose. Maintenant j’accepte les avis de tout un chacun, parce que je suis un homme public. C’est tout juste une question de chance et de santé qui se pose. Je n’ai pas demandé à être blessé ni à subir ces impairs. C’est la vie qui est comme ça et je l’accepte.

Cela fait longtemps que vous n’avez pas été sélectionné en Equipe nationale du Sénégal. Avec le recul comment avez-vous vécu cette période d’absence après avoir participé à une Coupe du monde en 2002 ?

C’est encore et toujours frustrant de voir les potes jouer et participer aux grandes compétitions et faire les éliminatoires. C’est d’autant plus frustrant que tu te dis que tu devrais y être et que tu peux en faire autant. Je me disais que j’y étais par le passé et que là des problèmes de santé m’en empêchent. Mais en même temps, ça me donne envie de revenir dans le coup et ça me rend plus fort.

Le fait d’avoir participé très jeune à une Coupe du monde ne vous a-t-il pas un peu blasé ?

Non, ça ne m’a pas blasé du tout. Moi, j’ai toujours envie d’aller plus haut et de toujours gagner. C’est ma philosophie et je ne me suis pas du tout enflammé. Je ne me suis pas du tout lassé et je ne me suis pas senti suffisant.

Ne vous êtes-vous pas relâché après ?

Là aussi je ne me suis pas relâché. Quand j’ai quitté St Etienne, c’était plus à cause d’un problème personnel avec mon entraîneur de l’époque (Fred Antonnetti) qui ne voulait pas que j’aille à Nantes. C’est parce que j’étais motivé que je voulais quitter St-Etienne et aller à Nantes pour jouer davantage. Après, il y a eu l’épisode West Bromwich Albion (D1 anglaise) et le retour à St-Etienne. Troyes m’a enrôlé après et avant que je ne me blesse, je n’avais jamais baissé les bras. Je suis sur le retour et je vais prouver que je suis toujours motivé.

Que pensez-vous des dernières campagnes des Lions ?

J’ai suivi tous les matches des Lions et je l’ai vécu avec beaucoup de pression. Mais je pense qu’on mesure tous qu’on est passé à côté de quelque chose avec les joueurs et l’équipe de qualité qu’on avait. Je pense qu’on pouvait faire mieux mais en attendant on a été en demi-finale de Coupe d’Afrique. Cela peut être une bonne chose pour la suite et servir d’expérience aux jeunes joueurs de la «tanière». Je trouve qu’il y a de l’espoir pour l’avenir.

Croyez-vous comme d’autres que vous faites partie des «anciens» et qu’il faut donner la place aux plus jeunes ?

Je crois que l’Equipe nationale n’appartient à personne et c’est les meilleurs qui doivent toujours jouer. Maintenant il y a des jeunes qui poussent derrière et je pense qu’ils sont tous bons. Ils sont tous ou presque titulaires dans leurs clubs et c’est révélateur de leur niveau. Ces jeunes ont beaucoup de qualité et après il faut bien les gérer. Il peut y avoir aussi une bonne osmose entre les «anciens» et les jeunes. Personnellement, mon objectif est d’être performant de nouveau avec mon club, avant d’aspirer à la sélection.



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