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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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Entretien avec la fille du président Wade : Syndiély parle : « La situation au Sénégal est difficile »

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Entretien avec la fille du président Wade : Syndiély parle : « La situation au Sénégal est difficile »

Le rallye auto, c’est son dada, même si elle reste et demeure une passionnée du football et aussi du rugby. Normal que l’entretien que Syndiély Wade a accordé au Quotidien soit consacré, en grande partie, à la course automobile, avec comme prétexte la 19e édition du rallye Aïcha des Gazelles. Un rallye raid 100% féminin, prévu du 18 au 29 mars 2009 sur le désert marocain, et que Syndiély connaît bien. Car, ce sera sa 4e participation, après les 10e, 3e et 5e places, obtenues respectivement en 2005, 2006 et 2008.
Actualité oblige, avec la fille du président de la République, nous avons abordé l’affaire du stade Assane Diouf, les élections locales et le cas Farba Senghor. Au volant avec Syndiély…

Syndiély, vous en serez à votre 4e participation au rallye Aïcha des Gazelles du Maroc. Quel est le sentiment qui vous anime à la veille de ce nouveau départ ?
Je suis contente d’être à nouveau sur le départ du rallye les Gazelles qui approche. Nous partons de la France le 14 mars et le coup d’envoi de la course sera donné le 18 mars. Nous avons un trajet de deux jours en bateau depuis la France. Et puis, le temps de faire toutes les vérifications techniques, administratives et de rallier le sud du Maroc.
On a appris que vous avez changé de coéquipière. Ce ne sera pas Valérie Dot, mais une certaine Jade Handi. Pourquoi ce changement ? 
Tout simplement parce que ma coéquipière Valérie Dot qui est une amie d’enfance, qui a grandi à Dakar, qui a passé toute son enfance au Sénégal, voulait changer de catégorie de véhicule. Elle souhaitait partir en quad. Donc, cette année, elle sera sur le rallye les Gazelles, mais en Koumyk.
Et vous ?
Je serai en 4X4 parce que je tiens à rester en 4X4. C’est la catégorie que je préfère. Je trouve que le Koumyk est un petit peu dangereux notamment sur le terrain au Maroc qui est essentiellement parsemé de cailloux. Il se trouve aussi que c’est une catégorie où il n’y a que cinq concurrentes, alors qu’en automobile, il y en a une centaine.
Qui est votre nouvelle coéquipière ?
C’est une jeune femme que je ne connais pas bien non plus. C’est une aventurière, une très grande sportive. Je trouve qu’elle a une très belle personnalité. C’est une femme combative, qui ne baisse pas les bras. Ce sont toutes les qualités qui sont nécessaires sur un rallye tel que celui des Gazelles.
Le choix aurait-t-il pu être porté sur une autre personne ?
Effectivement ! En fait, il se trouve que l’un de mes partenaires Nissan, m’a suggéré une certaine liste de sportives avec qui je pouvais partir sur les Gazelles. Il y avait dans le lot, une autre fille qui a gagné l’émission télévisuelle de Tf1, Koh Lanta. Elle s’appelle Christelle. Il y avait aussi des skieuses professionnelles et une jeune femme qui a été vice-championne olympique de judo en France. Ce sont que des sportives qui sont des partenaires habituelles de Nissan.
Voulez-vous dire que c’est un choix de Nissan plutôt que le votre ?
Disons les deux. Ce choix me convenait tout à fait. J’ai rencontré aussi la personne lors du rallye. Elle était en quad. Malheureusement, elle n’a pas terminé. Elle a eu un accident. C’est le risque de la course.
Quelles sont les difficultés auxquelles les concurrentes peuvent être confrontées pour cette compétition ?
Toute la difficulté des Gazelles, et c’est ce qui est différent d’une course du Dakar, c’est que ce n’est pas une course de vitesse. C’est à vous de faire votre propre route. Sur le Dakar, on nous donne un itinéraire à suivre et qui est très roulant. Sur les Gazelles, c’est à vous de créer votre propre parcours. C’est à vous de le faire sur la base d’une carte détaillée que vous avez de la région. Vous n’avez pas de Gps. L’idée, c’est de faire le moins de kilomètres possible. Donc, vous allez prendre énormément de risques pour aller le plus droit possible, en essayant de franchir les montagnes qui sont devant vous, les dunes, disons tous les obstacles. Quelques fois, vous pouvez prendre le risque de choisir un chemin plus court. Et le pari que vous avez fait aura réussi. D’autres fois, il peut ne pas fonctionner. Et vous allez arriver bredouille au bord d’un obstacle. Vous allez être obligé de faire demi-tour. C’est ce qui est arrivé l’année dernière. On a voulu, sur une étape, choisir une stratégie de course qui nous faisait, si elle fonctionnait, passer en tête de course. Nous avons trouvé une piste qui nous permettait de descendre une falaise de deux cents mètres. Nous étions deux équipages à l’avoir trouvé. Nous arrivons au bord de cette falaise, je descends à pieds pour reconnaître le passage et en bas, il n’y avait pas de piste. Il n’y avait que de gros rochers. On avait mis 15 km pour venir jusque-là. Nous avons dû faire demi-tour. Et du coup, nous avons perdu trop de temps et raté le dernier check point. Nous nous sommes retrouvés avec 200 km de pénalités. Ce qui est quasiment impossible à rattraper. Ce sont des paris que vous faites suivant l’interprétation de la carte que vous avez sous les yeux.
Et pour cette édition, vous attendez-vous à un autre parcours ?
Le parcours varie à chaque fois, mais c’est toujours dans la même région. Je ne sais pas comment sera le parcours cette année, mais je m’attends à des difficultés de franchissement. Je sais qu’ils vont mettre des check points dans des endroits où il y aura des difficultés de franchissement. Il est vrai que lorsque vous arrivez à franchir ces difficultés, c’est fantastique parce que vous prenez un avantage sur vos concurrents. Mais, ces obstacles ne sont pas toujours évidents à franchir.
Vous attendez quoi de votre coéquipière ?
L’une de l’autre, on a le même esprit de compétition, sportif aussi. Toutes les deux, nous ne sommes pas du style à abandonner. Je veux simplement avoir un mental fort. Et puis, bien s’entendre. Je trouve que c’est le plus important.
Malheureusement vous n’avez pas eu le temps de vous connaître. Cela ne risque-t-il pas d’être un handicap ?
Je ne pense pas. Elle a un bon esprit. Ce qui est difficile dans un sport, c’est quand deux personnes n’ont pas le même objectif. Vous ne pouvez pas faire un marathon avec quelqu’un qui veut se promener. Il faut que les objectifs soient les mêmes. Je ne suis pas inquiète. Il y a un début à tout.
Qu’est-ce qui vous lie au rallye Aïcha des Gazelles ?
Je ne sais vraiment pas. Quand j’ai participé à mon premier marathon, je me suis dis, j’en fais un pour voir à quoi cela ressemble. Et puis, on revient à chaque fois. Il y a un challenge. Ensuite, le Maroc est un pays que j’aime beaucoup. Entre les deux pays, le Sénégal et le Maroc, on s’entend super bien. Ce sont deux pays qui se respectent.
Sur les trois participations, vous avez fini d’abord à la 10e place, ensuite 3e, et tout dernièrement à la 5e place. Quel est l’objectif pour la présente édition ?
On a des ambitions sur un rallye. Mais je trouve que dans le sport, il faut faire preuve d’humilité. Surtout en course automobile, parce qu’il y a tellement de paramètres qui rentrent en ligne de compte. Vous essayez de faire du mieux possible, mais vous ne savez jamais ce qui vous attend. Bien entendu, mon objectif, c’est de faire le mieux possible. Mais, je ne vais rien vous promettre parce que je suis quelqu’un d’humble.
On va parler du Dakar. Comment avez-vous vécu l’annulation de l’édition 2008 ?
J’ai assez mal vécu l’annulation du Dakar 2008, comme d’ailleurs la plupart des concurrents qui étaient sur place. C’était comme une douche froide. Au moment où j’ai appris que le Dakar était annulé, ma voiture était déjà astiquée, acceptée. Elle était en parc fermé. J’avais déjà mon bracelet comme quoi j’étais apte à participer à la course. C’était vraiment inattendu. Et quand le Dakar a été annulé, je suis rentrée par la route au Sénégal, en traversant le Maroc, la Mauritanie, enfin la route goudronnée. C’est après que j’ai appris que le Dakar allait en Amérique du Sud. Bien sûr, j’étais déçue. Je suis Sénégalaise. C’est vrai que c’est arrivé il ya un moment, mais le Dakar ne devait jamais quitter le continent. C’était une très grosse déception pour moi.
Qu’est ce qui vous a poussé à prendre la route, alors qu’il y a des menaces d’attentats sur le trajet ?
Je me suis dis, vis-à-vis de mes partenaires, qu’il serait bien d’organiser une journée au Lac Rose avec les sponsors le jour où était prévu l’arrivée du Dakar. Et le seul moyen de le faire, c’était de ramener le véhicule par la route. En bateau, cela n’aurait pas pu se faire. Ça prend beaucoup plus de temps. Je ne pense pas que c’était risqué de prendre la route, même s’il y a eu toute sorte de rumeurs qui courraient comme quoi la frontière entre le Maroc et la Mauritanie, était fermée. Bien évidement, avant de prendre la route, j’ai pris mes précautions. Pour aller jusqu’à Nouadhibou, la route est très longue. Mais je n’ai pas trouvé que c’était risqué de prendre la route.
Les responsables du Dakar ont-ils fait un mauvais choix en annulant le Dakar ?   
Je ne peux pas juger à leur place. Ils ont eu certainement des informations que je n’ai pas. Voilà ! Sur la route, moi, je n’ai eu aucun souci. Maintenant, parler de risque d’attentats, ils devaient avoir leurs sources pour confirmer ce genre d’information. Mais, il faut reconnaître que cette décision d’annulation a pris de court tout le monde. Les concurrents étaient un tout petit peu désemparés. Je trouve qu’en déplaçant le Dakar en Argentine, on a un peu tué le mythe. On aurait pu faire une autre course en Argentine.
Pensez-vous que le Dakar va reprendre un jour son trajet habituel ?
Je n’en sais rien. Je ne suis pas dans les secrets des organisateurs du Dakar. Ils avaient signé pour au moins deux ans en Argentine. Ils viennent d’ailleurs de confirmer qu’ils repartaient en Argentine. Maintenant, il y a des bruits qui courent comme quoi, ils reviendront en Afrique l’année suivante, et qu’ils seraient en train d’explorer du côté de l’Afrique du Sud. Mais il faut se méfier des rumeurs (Rires).
Vous n’avez pas participé au dernier Dakar. Pourquoi ?
Il y a deux raisons qui m’ont poussée à ne pas y participer. La première, c’est qu’il y avait une nouvelle course qui s’appelle l’Africa Race, qui est montée par un ancien du Dakar et qui s’appelle Hubert Auriol et qui venait au Sénégal. Cette course était programmée quasiment à la même date que le Dakar en Argentine. Donc, je me suis dis que je peux difficilement partir en Argentine, alors qu’il y a une course qui arrive au pays.
Malheureusement, cela se s’est passé comme vous le pensiez ?
Effectivement ! Je n’ai participé ni à l’un ni à l’autre, parce qu’on n’avait pas trop d’informations sur l’Africa Race. Il y avait des rumeurs qui couraient comme quoi c’est une course qui n’allait pas se faire parce qu’il n’y avait pas beaucoup de concurrents. Les budgets du Dakar, c’est beaucoup d’argent. On ne peut pas se permettre d’engager des courses sur le Dakar, si on ne réunit pas toutes les conditions dès le départ.
Allez-vous participer au Dakar 2010, qui est prévu toujours en Argentine ?
Je vais voir avec l’Africa Race, s’ils reviennent ou pas. Je pense que c’est une très belle course. Mais ils avaient 25 participants. Ce qui n’est financièrement pas tenable pour eux. Qu’il y ait 25 ou 200 participants, vous avez les mêmes frais fixes. Donc, il faut un minimum de concurrents pour atteindre votre seuil de rentabilité. Si vous ne l’avez pas, financièrement vous ne pouvez pas tenir. Je ne sais pas s’ils seront là, l’année prochaine, ou pas. Maintenant, pour l’Argentine, je crois savoir qu’ils ont eu quelques difficultés avec le parcours. Il y a eu pas mal d’étapes qui ont été raccourcies, d’autres annulées. Je vais regarder tout cela. Et aussi voir du côté de mes partenaires, s’ils sont intéressés ou pas.  
Personnellement, êtes-vous intéressée ?
Je suis intéressée, mais je préfère quand même un parcours en Afrique. Un parcours qui vient sur l’Afrique est moins dangereux que l’Argentine. Certes, l’Argentine c’est un pays magnifique. D’après les échos que j’ai eus, les passages étaient fantastiques. Mais, les soucis que les concurrents avaient, c’est que les pistes étaient la plupart du temps étroites. Il était très difficile de doubler. Il fallait prendre beaucoup de risques. Mais me concernant, pour le moment, tout est en stand by.
Faisons un détour vers le football. Une discipline que vous aimez également. Vous étiez au stade Léopold Senghor, le 11 octobre dernier, lors de l’élimination des Lions de la Can et du Mondial 2010, suite au nul (1-1) concédé devant la Gambie. Comment avez-vous accueilli cette élimination ? 
J’étais très déçue ! Pour avoir accompagné l’Equipe en Corée et au Japon, pendant la Coupe du Monde, quelque part, je trouve qu’on n’a pas su profiter de ce merveilleux parcours de l’Equipe en 2002. C’était l’occasion de donner un véritable boom au football sénégalais. Je trouve que les résultats qu’on a eus en 2002, allaient bien au-delà de la réalité. Sans chercher à vexer qui que ce soit, il y avait un décalage énorme entre la réalité du football au Sénégal et les résultats glanés en Coupe du Monde. C’était quelque chose de fantastique, mais on savait aussi que c’était quelque chose qui ne risquait pas de se reproduire de sitôt. Il y avait donc un travail de fond qui devait être fait. Mais, je constate qu’au niveau du sport sénégalais, on est souvent trop impatient. On veut des résultats trop vite, alors que dans toute chose, il faut du temps pour construire. On veut monter une équipe et avoir des résultats dans six mois. Ce n’est pas possible. Cela existe dans aucun sport, C’est par un travail de fond que vous bâtissez avec les catégories les plus jeunes. Et c’est palier par palier que vous parviendrez à avoir des résultats, des années plus tard. Je pensais vraiment que la Coupe du monde 2002 allait nous permettre de développer et vraiment de tisser les bases du football. Mais malheureusement, rien n’a été fait. 
Pour revenir au match contre la Gambie, qu’est-ce qui n’a pas marché, ce jour-là, selon vous ?
Je ne suis pas technicienne et je n’ai pas la prétention de l’être. Je serai donc bien mal placée pour juger ce qui a marché ou ce qui n’a pas marché.
Pensez-vous qu’il y a, peut-être, eu un problème sur le choix des hommes ?
Je ne sais pas. Et je ne me permettrai pas de porter un jugement là-dessus. Parce que d’abord, ce serait un jugement très prétentieux. Je n’y connais rien au football. J’apprécie des résultats en bonne supportrice. Je vis les matches avec passion, avec tension, mais vraiment je suis très mal placée pour donner des leçons.
Et comment voyez-vous l’avenir de l’Equipe nationale A ?
Dans toute chose, y compris dans le sport, on construit des équipes. Il faut se donner du temps. Je trouve qu’il faudrait porter un peu plus d’attention aux jeunes catégories.
C’est toujours le même discours, orienté vers la petite catégorie. Mais aucun jalon n’est posé dans ce sens. Au contraire, on assiste à des conflits : ministère-fédération, marqués par l’absence des jeunes dans les compétitions internationales, faute de moyens…
Vous avez raison, la relation entre les fédérations et le ministère des Sports est complexe, surtout en Afrique. Les fédérations sont censées être indépendantes. Quand on veut être indépendant, on doit l’être totalement. Cela veut dire que les fédérations doivent aller chercher elles-mêmes leurs moyens de financement de leurs activités. On demande à l’Etat de ne pas se mêler de ce qui ne le regarde pas, et en même temps, on lui demande de faire les chèques sans rien dire. Ça pose problème. Et c’est là où se trouvent les difficultés dans les rapports entre le ministère des Sports et les fédérations. Je suis membre de la fédération de rugby. On a énormément de mal pour financer nos activités. On ne demande quasiment rien à l’Etat. On évite de le faire et les choses se passent bien.
Pour revenir au foot, il y a le débat sur le choix du futur sélectionneur national. Etes-vous pour un technicien local ou un étranger ?
Le débat ne doit pas se limiter à la question : est-ce qu’il faut un entraîneur local où étranger. Il doit se limiter au niveau de la compétence. Et, ce serait bien prétentieux de ma part de donner mon opinion sur un sélectionneur. Chacun son job (Rires). Par contre je pense que le choix doit être fait rapidement.
Avez-vous suivi le Championnat d’Afrique des Nations (Chan), en Côte d’Ivoire ?
Je trouve que la qualification de l’équipe locale était fantastique. C’est arrivé, peu de temps après l’élimination des Lions de la Can et du Mondial (2010). C’était une bonne chose. Tout le monde a été très heureux de la qualification des locaux. Je trouve que leur parcours a été remarquable. Je n’ai pas pu suivre tous les matches. J’en ai regardé quelques uns, mais surtout les résumés. Par contre, j’ai suivi les problèmes qu’il y avait avec les primes. 
Et quelle est votre opinion là-dessus ?
Je ne vais pas prendre position pour une partie ou une autre. Mais je pense que les choses doivent être discutées en temps et en heure. On ne doit pas poser les problèmes de primes la veille d’un départ pour une compétition ou arrivés sur place. Cela se discute bien avant, du moment où vous savez que vous êtes qualifiés. Finalement les choses sont rentrées dans l’ordre, c’est ce que tout le monde souhaitait.
Comment voyez-vous l’avenir de ce groupe qui a terminé à la 4e place ?
C’est un groupe d’avenir, qui est sous la responsabilité du Comité de normalisation et de l’Etat. Tout est maintenant dans la manière de gérer un tel groupe et de lui offrir des opportunités. C’est surtout un problème d’organisation.  
On va vers un championnat professionnel. Avez-vous une lecture de ce nouveau défi qui interpelle les responsables du football sénégalais ?
Je trouve que c’est une bonne chose. Mais encore une fois, il va falloir définir la manière de fonctionner entre les deux. Maintenant, si je prends exemple sur le rugby, je dirai que ce sera impossible de le professionnaliser. Les clubs n’ont pas les moyens de payer des salaires. Au football, je ne sais pas si les clubs ont les moyens de démarcher des partenaires, des sponsors. C’est à chaque club de s’organiser et d’avoir une transparence financière vis-à-vis de leurs partenaires en matière de sponsoring. Et, l’Etat se chargera d’appuyer dans le domaine des infrastructures.
Oui, mais au niveau des infrastructures c’est toujours le même problème. Et pire, l’existant tant à disparaître, avec la destruction du stade Assane Diouf. Quel commentaire en faites-vous ?
Le commentaire d’une sportive (rires). Je regrette que le stade Assane Diouf disparaisse. J’aurai vraiment souhaité qu’il soit conservé.
Et en tant que conseillère du Président Wade, vous avez votre mot à dire…
Mais je ne suis pas conseillère aux infrastructures (éclat de rires). 
On va parler de politique. Qu’est-ce qui vous empêche de vous investir, en tant que citoyenne, dans les politiques de jeunes, surtout durant la campagne pour les Locales ?
Vous me demandez de faire de la politique. En tant que citoyenne, je vais vers les gens tous les jours. Je reçois des doléances de sportifs et d’autres associations. Si je peux y répondre, je réponds. Vous n’avez pas besoin d’être dans une période d’élections pour le faire. Pour aider et soutenir les autres, vous pouvez le faire tous les jours, toute l’année. Quand je fais quelque chose, je ne vais pas devant une caméra, accorder une interview pour dire que j’ai fais ceci ou cela. Je ne vais pas aller à la Rts 1 et leur demander de me filmer parce que je suis en train de faire une action pour des gens. Je le fais, c’est tout. Et je ne souhaite pas que cela soit diffusé. La plupart du temps, je demande aux bénéficiaires de ne pas en parler. J’ai envie que ça soit discret. Il y a beaucoup de gens au Sénégal qui fonctionnent de la sorte. A la fédération de rugby, c’est toute l’année qu’on aide pour les déplacements des équipes. Je vais vous dire une chose : le terme parrainage ne me plait pas du tout. Etre parrain ou marraine, ça ne me plait pas du tout. Si vous avez envie d’aider une équipe, qu’est-ce qui vous empêche de le faire dans la discrétion. Est-ce que vous avez besoin d’une publicité pour cela. S’il y a des inondations dans la banlieue et que vous avez envie de les aider à refaire une route à l’intérieur, qu’est ce qui vous empêche de le faire ?
Qu’est-ce qui doit être changé ou améliorer au niveau de la politique des jeunes ?
La situation est telle que les jeunes réclament du travail. C’est normal. Mais, il y a un effort qui a été fait au niveau de l’Education en général. Mon opinion, c’est qu’il faudrait développer la formation professionnelle au Sénégal. C’est pour permettre aux jeunes d’avoir un métier. Qu’on s’oriente moins vers une formation généraliste, mais plus vers une formation professionnelle. C’est un secteur qui m’intéresse et je suis convaincue de son importance. La politique des jeunes existe déjà, mais quand je parle développement, c’est pour lui donner une réelle ampleur.
Comprenez-vous que les Sénégalais soient inquiets de la cherté de la vie ?
Bien sûr ! C’est une situation qui est difficile et qui a commencé avec l’augmentation des denrées de première nécessité, les matières premières. Les répercussions pour nous sont considérables. Surtout qu’au Sénégal, une grande partie des produits de première nécessité est importée. Si vous importez du riz, à partir du moment où certains pays asiatiques décident de réduire leur exportation, avec la loi de l’offre et de la demande, quand un produit se fait rare, les prix montent.
Quelles solutions préconisez-vous ? 
Si j’étais la personne qui trouve des solutions pour sauver le monde, je serai très honorée de les livrer (Rires). Bref, je crois qu’il faudrait augmenter la production du riz au Sénégal et aussi diversifier la consommation. Maintenant, dire à un Sénégalais qu’il faut qu’il mange moins de riz, c’est difficile. C’est un problème qui est loin d’être simple et qui n’est pas seulement lié au Sénégal. Partout dans le monde, les cours des denrées montent.
Comment expliquez-vous que l’Etat mette en priorité la construction de routes en lieu et place d’une politique orientée vers la consommation ?
Vous savez, ce sont vraiment des visions de politiques différentes. Vous parlez de faire du social avec le budget. C’est nécessaire, c’est important. Mais le problème d’un pays, c’est de se développer, c’est de créer des em-plois. Et pour cela, la politique du Président Wade, c’est d’attirer les investisseurs. Et pour cela, il y a un minimum. Ce sont les infrastructures, l’électricité…
Et le Sénégalais qui a des problèmes pour manger, peut-il comprendre que l’on construise des corniches à coup de milliards ?
Il faut comprendre l’intérêt de ces investissements. Je pense qu’ils ont vraiment leur utilité.
Et si on parlait de l’ancien ministre de l’Artisanat et des Transports aériens, Farba Senghor, et qui se trouve être également un ami de la famille. Comment expliquez-vous qu’il soit toujours libre après avoir été désigné comme étant le commanditaire du saccage des journaux L’AS et 24 Heures Chrono ?
Je vais vous dire une chose en essayant de ne pas faire dans la langue de bois. J’ai mon opinion personnelle sur cette affaire. Mais c’est un tout petit peu difficile pour moi de me prononcer. Pour la simple et bonne raison que j’ai une fonction officielle à la Présidence de la République et qui ne m’autorise pas à m’exprimer à tort et à travers sur des sujets qui soient politiques ou des sujets qui concernent l’Etat. Si tel n’était pas le cas, j’aurai pu donner mon opinion. Je préfère donc avoir une démarche républicaine avec un devoir de réserve sur certains sujets. En fait, je pense que c’est un sujet qui est trop important pour que je m’exprime à la place des personnes concernées.
Quelle aurait été votre opinion si vous n’aviez pas de fonction officielle à la Présidence ?
(Rires) Mais je ne peux pas vous la dire.
Vous voulez dire qu’il faut laisser la Justice faire son travail ?
Vous essayer de me faire parler. (Eclat de rires)
Souhaiteriez-vous que votre père reste encore longtemps dans la politique ?
Il a consacré toute sa vie à la politique. Qu’il le reste, bien sûr on peut le lui souhaiter. Maintenant, c’est lui qui décide. Moi, je l’ai toujours connu comme cela. Quand je suis née, il venait de fonder son parti. Je ne pense pas que les hommes puissent sortir réellement de la politique. Ils ont consacré toute leur vie à cela.



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