Les onze footballeurs sénégalais, évoluant dans les championnats marocains (D1 et D2), réclament un droit de regard de la fédération sénégalaise en vue d’avoir une chance d’intégrer la «tanière». Evoluant dans un championnat plus relevé que celui du Sénégal, ils estiment avoir du talent et une expérience intéressante qui pourraient être une véritable valeur ajoutée pour le football sénégalais.
Depuis quatre saisons, le nombre de footballeurs sénégalais au Maroc est resté constant : 11. Il y a eu cette saison quatre départs, compensés par quatre nouvelles arrivées. Onze, c’est peu par rapport au nombre de Sénégalais, il y a de cela plus de six ans. A l’époque, le contingent de footballeurs sénégalais dans le royaume avoisinait, voire dépassait même par moments, la vingtaine. Aujourd’hui, avec la baisse relative de niveau du football marocain, la destination chérifienne est peu prisée par les footballeurs étrangers dont les Sénégalais.
Toutefois, ceux qui y monnaient leur talent estiment que le niveau est toujours bon. Aujourd’hui, évoluent au Maroc Ousmane Diop, Ma Fall (Ittihad de Tanger), Zaïd Mohamed Fall (Ittihad Khemisset), Ahmed Sadio Diallo (Oujda), Fodé Sarr (Tétouan), Fodé Diouf (Us Touraga), Séga Diallo (Hassania d’Agadir), Makhète Ndiaye (WAC), Al Boury Ndao (Chabab Marrakech) et Ousseynou Ndiour (Fus).
Réclament un droit de regard de la fédération sénégalaise à leur endroit, ces expatriés clament qu’ils sont parvenus à se faire une place de choix dans un championnat plus relevé que celui du Sénégal, d’où ils doivent avoir également les moyens d’apporter un plus au football de leur pays.
«Le niveau du football marocain est bon», disent-ils en écho. «La preuve : les performances des clubs. Le Raja est parmi les meilleurs clubs d’Afrique et a été la saison passée demi-finaliste en Ligue des Champions et les FAR sont lauréates de la Coupe de la Confédération», souligne le milieu de terrain de l’Ittihad de Khémisset, Zaïd Mohamed Fall.
Cet ancien défenseur central de l’Us Rail et de la Css souligne la rigueur du championnat Marocain, malgré ce qui se dit. «J’ai fait trois saisons en Tunisie, mais le niveau du championnat marocain est plus élevé. Le football est plus rythmé, plus fermé, les clubs plus structurés et plus professionnels. Nous devons au moins susciter une certaine curiosité à l’égard de la Fédération sénégalaise de football», souligne-t-il. «Qu’on nous suive au moins et teste ceux d’entre nous qui méritent de tenter leur chance en sélection. Je ne parle pas des seniors, mais les juniors et espoirs sénégalais évoluant au Maroc ont le même niveau que ceux qui jouent en Europe et peuvent apporter valablement leur talent et leur expérience aux sélections A’ et autres», ajoute Zaïd Mohamed Fall, aujourd’hui âgé de 24 ans
Même si ces joueurs ne jouissent pas - du moins pas encore—de la même notoriété que Moussa Ndao, ils se battent au quotidien pour sortir du lot, partir vers d’autres horizons et se faire un nom, à l’image des Diouf, Henri, Fadiga et autres Pape Bouba Diop. «Il s’agit de marcher sur les traces de Moussa Ndao et de réussir une bonne carrière. Pour cela, le regard, la convocation et l’estime de sa propre fédération nationale nous apportent un plus», souligne l’attaquant du WAC Makhète Ndiaye, heureux buteur le week-end passé.
Quant à l’ancien «maestro» du Wydad, Moussa Ndao, devenu entraîneur de la Jeanne d’Arc de Dakar, «il reste le plus grand joueur étranger de tous les temps au Maroc. Si le Maroc pouvait lui donner la nationalité, il l’aurait fait. Il sera difficile de faire plus que lui. Il est au Maroc ce que Cantona est à Manchester», souligne l’agent de joueurs Moustapha Ndiaye, qui vit au Maroc depuis plus de dix ans.
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