Pertinent et courageux dans son analyse du combat Balla Bèye 2-Lac de Guiers 2, Mor Fadam n’a pas tari d’éloges à endroit du prodige du Walo qui , après le « Tigre » de Fass, a mis au pas le « Lion » Balla Bèye 2. Deux prestigieux trophées que tout lutteur voudrait voir accrochés à son tableau de chasse.
Pour rien au monde, Mor Fadam, ancienne gloire et directeur technique de l’Ecole de Lutte Mor Fadam ne voulait rater le rendez-vous du week-end. Même s’il reconnaît que « le combat a été rapide », il n’en déplore pas moins l’issue finale. « Je dois avouer que je ne suis pas très convaincu par la décision rendue par l’arbitre. Je doute fort que Balla Bèye ait eu ses quatre appuis au sol. Il me semble que sa jambe gauche n’a pas touché le sol », a-t-il déclaré. Et de poursuivre, « je vais donc recourir aux images de la télévision pour être mieux édifié ».
Concernant le déroulement du combat, Mor Fadam dit que « chaque lutteur à son fort », mais s’empresse d’ajouter « il faut avouer que Balla Bèye 2 doit reconsidérer sa stratégie. Il n’est pas obligé, à mon avis, de faire toujours la même chose. Chaque combat a sa spécificité. Cela commande au lutteur de réfléchir sur la manière de l’aborder et de le mener ». Suffisant pour le convaincre que « Lac de Guiers 2 ne doutait pas un seul instant que son adversaire allait utiliser son arme favorite, voire unique : l’attaque à outrance », a-t- il noté. Moralité : « il s’y est préparé en travaillant à l’enrayer et à pousser son adversaire à la faute. Ainsi, il est arrivé à ses fins en dominant son adversaire. Visiblement, Lac de Guiers était vraiment au top ».
Ceux qui doutent du bagage technique de Lac de Guiers 2 ne sont pas du même avis que Mor Fadam. Le directeur technique de l’Ecole de Lutte du même nom affirme que « si Lac de Guiers 2 n’était pas un technicien, on n’en serait pas là à disserter sur sa victoire ou sa défaite. C’est grâce à sa maîtrise technique qu’il est arrivé à se tirer d’un mauvais pas, à dominer son adversaire et à diriger le combat, même si Balla Bèye 2 a mené l’action d’envergure », a-t-il déclaré.
Au plus fort des commentaires et autres supputations sur le déroulement du combat, l’ancien champion d’Afrique avait son idée. « Je n’ai jamais envisagé de la bagarre dans ce combat. Je l’ai déclaré dans mes différentes interviews d’avant-combat », a-t-il dit. Pourquoi ? « Pour qu’il y ait échange de coups, il faut être deux et je sais que Balla Bèye 2 n’était pas dans cette disposition-là. Il n’avait qu’un seul objectif : charger son adversaire et il l’a fait. Tout comme je vois mal Lac de Guiers 2 engager une bagarre à l’aveuglette. Ce n’est pas sa nature. Il prend toujours le soin de s’entourer du minimum de garantie pour bien ajuster ses coups et frapper au bon moment et au bon endroit. Pour toutes ces raisons, je savais que la bagarre ne pouvait s’inviter au combat », a-t-il conclu. Toutefois, Mor Fadam reste convaincu que la tête de file de l’écurie Haal Pullar, bien que défaite par son jeune adversaire, est encore d’attaque... « Balla Bèye est loin d’être amorti. Il a tout juste 35 ans. Il peut toujours livrer des combats », a-t-il constaté. Au plan technique, il y a eu certes de bonnes choses, « mais la grosse déception est venue de certains combats ayant opposé des ténors à l’image du combat du week-end et de celui Yékin- Gris Bordeaux, même si ce dernier a été un peu plus animé que Balla Bèye-Lac de Guiers 2. Ces chocs annoncés avec grand renfort de publicité ont tenu en haleine le monde de la lutte. Malheureusement, à l’arrivée, la montagne a accouché d’une souris. On peut même parler de fausse note, voire d’un goût d’inachevé. C’est vraiment regrettable », relève Mor Fadam.
Quel peut-être l’avenir de Lac de Guiers 2 après son succès face à Balla Bèye ? « Il a l’embarras du choix pour ses prochaines sorties, que ce soit entre Modou Lô, Eumeu Sène, Gris Bordeaux et tant d’autres. Je peux même dire que, sous un certain angle, il a pris la place de Balla Bèye. Il est devenu incontournable pour tout lutteur qui aspire au sommet car lui, il est y est déjà. Mais qu’il ne s’avise pas à défier Yékini pour l’instant. C’est prématuré et je le lui déconseille ». Le camp du jeune champion est-il de cet avis ? L’avenir nous édifiera.
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