FINALE AVORTEE CASA JARAAF - FILM DE L'EVENEMENT : Entre maillots et pratiques mystiques

La «finale» de la poule B entre Jaraaf et Casa-Sports a été gâchée hier au stade Demba Diop par une histoire de maillots, selon les sources officielles, de pratiques d'ordre mys­tique pour les sources officieuses. Le ­stade s'est transformé en arène. L'heure était au saupoudrage des dif­férents passages des équipes. Du sel, de l'eau colorée... Tout était réuni pour avoir un combat de lutte avec frappe. Sauf que les acteurs étaient cette fois-ci des footballeurs. Normal ! C'est une finale avant la lettre quand le deuxième et le troisième s'affrontent à quelques journées de la fin du championnat national.

Les arbitres et les titulaires des deux équipes font leur irruption sur la main courante quelques minutes après 17h. Détail qui frappe : les adversaires portent la même couleur dominante, le blanc. Ils se présentent au public comme tel. Daouda Guèye, l'arbitre central, observe un délai d'un quart d'heure comme le prévoit le règlement. Auparavant, 45 minutes avant le coup d'envoi, l'homme en noir avait signifié au capitaine sudiste que son équipe devait changer de maillot puisqu'elle joue à l'extérieur. Les dirigeants, eux, avancent plutôt ne pas disposer du second jeu de maillot (de couleur verte) car ils l'avaient laissé dans le lieu du regroupement sis à Ouest Foire. «On est venu à 16h, mais on a mis du temps devant la porte principale. Les joueurs du Jaraaf sont passés par cette entrée, mais on nous a refusé l'accès», témoigne le capitaine du Casa-Sports, Damao Diatta. Notant du coup que la sécurité mise place par les jaraafmen devant la porte principale a voulu faire un blocus. Une opposition qui provoque des échauffourées. La porte sera finalement défoncée. Un accès pourtant inhabituel car les vestiaires des deux formations ont des issues qui débouchent sur le parking du stade. Les joueurs de Demba Ramata Ndiaye obtiennent du corps arbitral l'autorisation de passer par leur porte.

C'est dans ce contexte de tension que le problème des maillots est venu s'ajouter à la confusion. Le maître du terrain déclare le match forfait quinze minutes plus tard (17h 18) en faveur du Jaraaf. Les sudistes affichent d'autres maillots de couleur verte au moment où le match était déjà plié. Les indiscrétions parlent du désir des dirigeants, pour des raisons mystiques, de jouer avec la couleur blanche. Les sudistes se sentent «floués». Athenas Tendeng, coach adjoint du Casa Sports, brandit comme argument : «Le Jaraaf avait comme couleur de substitution, me semble-t-il, la couleur blanche. C'est pourquoi nous sommes venus avec des maillots blancs que nous portons quand nous jouons à l'extérieur.» «On aurait pu régler à temps ce différend d'ordre administratif avec les arbitres si on avait pas bloqué les joueurs pendant plus de 45 minutes devant la porte principale», peste Athenas Tendeng. Des propos que confirme Damao Diatta qui met en avant le retard accusé «involontairement».

Au final, Jaraaf gagne par forfait et chipe la première place de la poule B à l'Uso (2e, 23 pts).