FOOT- Choix du sélectionneur national : Bacar Dia n'a plus de Chan de manœuvre

La page du Championnat d’Afrique des Nations (Chan) tournée, le dossier du coach de l’Equipe nationale A devrait être dépoussiéré. C’est en tous les cas, le souhait du vice-président du Cnf, Saër Seck, qui l’a réaffirmé à nouveau. Mais, encore faudrait-il que le ministre des Sports fasse preuve de bonne volonté. Il est cependant évident que Bacar Dia, qui avait fait du dilatoire par rapport au lancement du foot professionnel et du choix du sélectionneur national, en prétextant le Chan, n’a plus d’alibi. A moins qu’il ne veuille prolonger la tension entre ministère et Cnf, à l’origine de l’histoire des primes des Lions locaux, en se pressant lentement. Si c’était le cas, c’est encore le football sénégalais, qui se trouve dans un grand trou, qui va en pâtir…

«Un pays qui se respecte ne doit pas laisser vacant le banc de son Equipe nationale» Cette remarque assez pertinente d’un observateur averti, traduit la nécessité pour les Lions du foot d’avoir…enfin un sélectionneur. Normal donc que cette question intéresse au premier chef les membres du Comité de normalisation du football (Cnf), qui dans leur souci de démarrer la phase de reconstruction, après l’élimination des Lions de la Can et du Mondial 2010, envisagent à nouveau de se pencher sur la question du sélectionneur, au lendemain du Championnat d’Afrique des Nations (Chan).
Du coup, le vice-président, Saër Seck, est monté au créneau pour réaffirmer la volonté du Cnf de vider enfin et définitivement ce dossier, et de concert avec la tutelle. Dans la même foulée, le ministère des Sports devrait donner son avis sur le lancement du championnat professionnel. Un autre dossier brûlant que le Cnf vient de boucler avec succès et à l’unanimité de tous les clubs.
En clair, la balle est maintenant du côté de la Zone B. Mais encore faudrait-il que le ministre des Sports se décide… enfin à jouer vraiment le jeu. Car, depuis que le démarrage du foot pro et le choix d’un sélectionneur, sont agités, Bacar Dia fait du dilatoire, en se pressant lentement. La tenue du Chan en Côte-d’Ivoire a été le dernier prétexte brandi par le ministre pour différer son avis sur ces deux sujets brûlants, qui devraient déterminer la nouvelle «gueule» du football sénégalais.
On connaît la suite : ce prétexte sera transformé en conflit et jusqu’à Abidjan, avec cette histoire malheureuse des primes, liée à la décision «aérienne» du patron du sport sénégalais, de dépoussiérer l’arrêté de l’ancien ministre Youssoupha Ndiaye. Une sorte de provocation balancée à la figure du Cnf, mais qui va se terminer en eau de boudin, car s’étant avérée comme du bluff. Pour la simple et bonne raison, le ministère des Sports, sous couvert du président de la République, a bien décaissé de l’argent pour les primes. Même si les Lions locaux, qui ont finalement touchés leurs primes de qualification (400 000 francs chacun) par le biais du Cnf, pouvaient s’attendre à plus d’égards venant de leur ministre.
Aujourd’hui, Bacar Dia, qui, à la surprise générale, s’est presque comporté comme un président de fédération à Abidjan, en multipliant les déclarations tapageuses à la place des membres du Cnf, et en anticipant même sur les dates-Fifa et le prochain plan-programme des Lions locaux, est très attendu sur le choix du sélectionneur.
On comprend l’opération de charme du ministère des Sports dirigée vers les Lions locaux, vomis hier et adulés aujourd’hui. Mais, il ne faudrait pas perdre de vue que la sélection locale et l’Equipe nationale A, ce sont deux choses différentes. Et que, le risque serait gros de vouloir prendre l’option de faire jouer les dates-Fifa par les Lions locaux, comme semble le proposer le ministre Bacar Dia. Ce serait en tous les cas, la meilleure manière de voir certains joueurs professionnels, qui piaffent d’impatience à l’idée de retrouver l’Equipe nationale, s’éloigner de la Tanière. Car aujourd’hui la meilleure manière de capter nos binationaux et les pousser à revêtir le maillot national, c’est qu’ils sentent que les choses bougent au Sénégal, avec la mise en place d’un nouveau staff technique national et l’organisation de matches amicaux, par le respect des dates-Fifa.
L’heure est donc venue de voir un entraîneur sur le banc des Lions. Et qu’on arrête de nous ressasser que le Directeur technique national (Dtn) est là pour jouer les intérimaires. C’est oublier que ce n’est pas son rôle. La fonction première du Dtn doit être vue dans un cadre plus général, au niveau national, avec comme mission la mise en pratique d’un plan quadriennal de développement technique, surtout dans un tel contexte lié à l’avènement du foot pro. Cet autre dossier urgent qui  attend sa validation par l’Etat du Sénégal.