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GASTON MBENGUE, PROMOTEUR DE LUTTE « Les Modou Lô, Balla Gaye 2, Lac de Guiers 2 etc. sont des seconds couteaux »

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GASTON MBENGUE, PROMOTEUR DE LUTTE « Les Modou Lô, Balla Gaye 2, Lac de Guiers 2 etc. sont des seconds couteaux »

Bilan du Claf à mi-parcours, drapeau du chef de l’Etat, rapport avec Luc Nicolaï, affiche Modou Lô-Balla Gaye 2… Gaston Mbengue dit tout. Sans concession.

Vous revenez fraîchement de Louga où s’est tenu le Drapeau du chef de l’État. Quelle appréciation en faites-vous ?

Le Drapeau du chef de l’État qui s’est tenu à Louga représentait beaucoup pour moi. Car, j’habite cette ville et je suis dans le milieu de la lutte. Avec le Claf que j’y avais organisé, cette manifestation était lourde de signification pour moi. C’est la première fois que Louga l’organise. Ce n’était pas évident, mais les conditions étaient réunies pour une parfaite réussite. Déjà, le fait d’y organiser le Claf leur a permis d’avoir une idée précise sur les capacités d’organisation de cette ville. Tout le monde a reconnu la réussite. Et, il s’est agi de la meilleure organisation depuis l’instauration du Drapeau du chef de l’État. Tous les défis ont été relevés. La mobilisation et le plateau technique ne souffrent d’aucune contestation. Mieux, il y a eu beaucoup de surprises. Car, ceux qu’on attendait ont été éliminés. Il y a de nouvelles têtes qui règnent sur la lutte sans frappe. J’ai d’ailleurs dit aux membres du staff technique national qu’ils auront des difficultés pour sélectionner les meilleurs lutteurs en Equipe nationale. Le Sénégal est en lutte aujourd’hui ce qu’est le Brésil en football. La preuve, tous les lutteurs qui avaient disputé le tournoi de la Cedeao pour le compte du Sénégal ont fait long feu. C’est dire qu’on peut aujourd’hui avoir dix Equipes nationales.

A mi-parcours, quel bilan du claf ?

Je suis satisfait du déroulement de mon programme. Dieu merci, à part quelques lutteurs blessés, il n’y a aucun problème. Heureusement, le règlement que nous avons établi avait pris en charge cet aspect. Cette saison, nous avons su anticiper sur certaines difficultés qui pouvaient enfreindre le bon déroulement du Claf. Mais, la constante reste la formation ou la révélation de champions. Depuis 2006, le Claf propulse au-devant de la scène des lutteurs inconnus du grand public. A l’époque, il y avait trois ou quatre grands champions qui s’affrontaient et on parlait toujours du combat de l’année ou du siècle. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu et du Claf, les grands champions sont nombreux. Il y a une trentaine de champions. C’est pourquoi aujourd’hui, il n’est plus utile de se disputer pour organiser tel ou tel autre combat. Les bonnes affichent ne se comptent pas sur le bout des doigts. Je ne me bats plus pour l’organisation d’une affiche.

Y a-t-il une différence dans l’organisation du Claf, qui a pris du galon par rapport à la première année ?

En 2006, les lutteurs que j’avais choisis luttaient pour de minables cachets. Ils ne gagnaient pas un million par combat. Je leur avais proposé 20 millions par personne. Et cela a été une erreur, puisque après, j’avais eu beaucoup de problèmes. Ils étaient 12 lutteurs. Aujourd’hui, ils sont devenus des lutteurs confirmés. Il est même difficile maintenant de leur trouver un combat parce qu’ils réclament beaucoup d’argent. Car, ils croient qu’ils sont devenus de très grands champions. Malheureusement pour eux, ils restent une saison sans lutter. C’est le cas de Lac de Guiers 2. Il avait passé une année blanche la saison dernière. J’avais fait les mêmes erreurs la saison dernière, d’autant plus que j’avais mis en place des poules à 10 et à 15 millions. Malgré tout, les difficultés persistaient. C’est pourquoi cette saison, nous avons proposé aux lutteurs 5 millions au départ et les finalistes auront droit au finish à un total de 9 et 10 millions respectivement pour le vaincu et le vainqueur. C’est ça qui maintient l’enjeu.

Qu’est-ce qui explique le retrait des lutteurs après avoir disputé un Claf ?

C’est la lutte qui est comme ça. Les lutteurs pensent qu’après avoir fait les beaux jours du Claf, ils ont atteint les sommets. Les Modou Lô, Balla Gaye 2, Lac de Guiers 2 etc. sont des seconds couteaux. C’est le Claf qui les a rendus célèbres. On  a fait leur promotion et tout pour qu’ils soient connus. Maintenant, ils pensent qu’ils peuvent monter les enchères. Je ne me suicide pas. S’il y a des promoteurs qui veulent payer certains cachets, la voie est libre. Aujourd’hui, 90% des promoteurs sont confrontés à des difficultés. 

On a l’impression que l’argent ne coule plus à flots dans l’arène.

Les promoteurs n’ont pas les moyens de mettre tout cet argent dans l’organisation de combats. Sinon, tu es exposé à des difficultés souvent insolvables. Tous les clignotants sont au rouge. Les recettes aux guichets ne permettent pas de réaliser des bénéfices. Les sponsors ne couvrent pas toutes les dépenses. Les gens s’offusquent de mon vœu de quitter l’arène parce qu’ils m’appellent le promoteur du peuple. Je ne vais pas privilégier le peuple au détriment de ma famille. Je ne vais pas m’endetter pour organiser des combats de lutte. Car demain, c’est ma famille qui sera exposée. Et ça, je ne le souhaite pas.

«Ma décision est prise. Je vais quitter l’arène.»

Ces arguments font-ils que vous veuillez quitter la lutte ?

Je prends de l’âge. J’ai acquis une certaine expérience et je suis conscient que je ne suis plus en mesure de faire quelque chose que je n’ai pas fait. J’ai fait le tour de la question et j’ai regardé mes comptes. Pour prévenir le futur, j’essaie de redresser ma situation.

C’est dire que vous aller quitter le milieu.

Je souhaite que le Bon Dieu m’aide à quitter ce milieu. Je le souhaite de tout mon cœur. Je veux bien servir mon peuple, mais j’ai une famille.

 À vous entendre parler, on a l’impression que Gaston est otage de la lutte.

Non, je ne suis pas otage de la lutte. Mais la lutte m’a créé beaucoup de problèmes que je me garde de commenter dans la rue ou dans un milieu inapproprié. Je dois prendre mes responsabilités et penser à l’avenir et à celui de ma famille.

Donc vous n’avez pas encore pris la décision de quitter ?

Si j’ai déjà pris la décision ! Mais, il y a la manière. J’ai toujours dit que la lutte était une drogue. C’est comme un salarié qui va directement dans un bar après avoir perçu son salaire.

Finale Claf et Yékini/Gris Bordeaux.

Le 5 juillet, se déroulera la finale du Claf et le combat Yékini / Gris Bordeaux est prévu le 26 juillet. D’ailleurs, c’est aujourd’hui qu’à lieu la signature de contrat pour les deux journées au stadium Marius Ndiaye. Nous avons l’habitude d’organiser ces cérémonies. Il y aura des innovations. De toutes les façons, il n’y a rien à cacher. On a déjà tout fait en la matière. Je maîtrise tout.

Y a-t-il des enjeux pour ces deux dernières journées ?

Il n’y a pas d’enjeux pour moi. Les choses se passeront le plus normalement du monde. Ma décision est prise. Je vais quitter l’arène. Je ne calcule plus rien. J’ai fabriqué des champions. Je suis en mesure de faire éclore des champions à chaque saison. Il n’y a plus de combinaisons.

Modou Lô / Balla Gaye 2

Il paraît qu’il y a un promoteur qui peut mettre 35 millions sur la table. Je lui demande de venir me voir, je signerai des deux mains pour Balla Gaye 2, puisque je suis son parrain. Je lui prodigue des conseils et il m’écoute. D’ailleurs, tous les lutteurs ont des parrains. C’est mon poulain. Je le couve.

Luc Nicolaï ?

On ne peut pas avoir de problèmes. Luc Nicolaï est mon jeune frère. Nous n’avons pas les mêmes préoccupations et chacun emprunte son chemin. On ne se voit presque pas, sinon c’est une fois par an que nos chemins se croisent. Souvent, les gens créent des problèmes là où il n’y en a pas. Nous n’avons aucun différend. La saison dernière, nous avions chacun la volonté d’organiser le combat de Baboye qui voulait que je sois le promoteur. J’avais désisté et je le lui avais dit au téléphone. Finalement, il a eu son affiche. Et il est venu me voir chez moi et m’a remercié et avait fait sur moi des témoignages qui m’avaient beaucoup touché. Il y a toujours des gens qui tournent autour de la lutte et qui essaient de créer la sensation. Quand il m’a fait savoir qu’il allait organiser un combat le 26 juillet prochain, ça ne m’avait pas ébranlé. Mais comme il ne savait pas à quoi s’en tenir, il a agité des positions. Comme aller à Guédiawaye. Peut-être pour faire la promotion de son affiche.

Et aviez-vous réservé le stade Amadou Barry pour contrecarrer son plan ?

Oui. Parce que je voulais lui faire comprendre que, dans toute entreprise, il faut une bonne organisation et une méthode au point. C’est la clé de la réussite. Il ne sert à rien de donner des avances sans régulariser au niveau du Cng. Mieux, il doit s’accompagner de gens capables de lui dire en face certaines vérités.



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