GASTON MBENGUE (PROMOTEUR DE LUTTE) parle du Combat Yekini Tapha Gueye “ils n’ont rien fait pour mériter les montants qu’ils ont reçus”

Yékini a fustigé ouvertement votre attitude lors de son combat face à Moustapha Guèye et est visiblement très affecté par cela. Il a même décidé de ne plus lutter contre son adversaire du 30 juillet dernier. Alors quelle est votre attitude face à une telle déclaration ?

J’ai toujours supporté l’écurie de Fass. Avant que je ne sois un promoteur, j’ai été un supporteur de l’écurie de Fass. Manga II était un lutteur dans l’écurie sérère, aujourd’hui, il est promoteur. La lutte ne dois pas être un moyen de dire n’importe quoi. Même dans son écurie, il y a des problèmes. La confiance n’est plus de mise. Alors, quelle incidence peut bien avoir le fait que je sois avec Moustapha Guèye. Lui-même a dit que tout le monde était avec Moustapha, donc quel tort j’ai fait en étant avec ce dernier. Je suis avec lui, mais cela ne peut influer sur le résultat. D’ailleurs j’ai organisé la plupart des combats de Yékini. J’ai tant soit peu contribuer à sa carrière. J’ai toujours été neutre lors des combats de Moustapha Guèye que j’ai organisés. Je ne me cache pas, je suis de Fass. Il y a une rumeur qui circule pour dire que j’ai payé à Yékini 60 millions. Ce que je peux dire, c’est que j’ai payé 50 millions à Moustapha Guèye puis je lui ai donné gratuitement 15 millions avant le combat. Ce qui fait 65 millions pour lui. Maintenant, si Yékini a des dirigeants ou des supporteurs qui lui donnent de l’argent ce n’est pas mon problème. D’ailleurs, je n’ai aucun problème avec Yékini, il est victime de certaines personnes dans son entourage. Je crois qu’il est mal conseillé. D’ailleurs je suis convaincu que ces gens qui sont dans la lutte et qui squattent les écuries et les champions le quitteront bientôt pour d’autres. Il est mauvais de passer son temps à dire de mauvaises choses sur les gens. Yékini a toujours gagné ses combats, il n’y a jamais eu de bruits. Dieu merci. Mais un nul, il n’a pas à crier sur tous les toits. Je monte mes combats avec mon argent. Il a dit qu’il ne lutterait plus contre Moustapha Guèye, c’est son droit le plus absolu. s’il veut, qu’il dise qu’il ne luttera plus pour le compte de Gaston. En tout cas, j’ai décidé de ne plus m’investir pour organiser un quelconque combat où il serait acteur. Ce que je retiens, c’est que j’ai contribué à sa fabrication. Il est mon jeune frère, malgré les mots durs qu’il a prononcés contre moi.

Vous avez également été opposé à la presse. Qu’en dites-vous avec le recul ?

Les journalistes m’ont attaqué en premier. Mais je voudrais ici et maintenant réitérer mes propos. Je ne retire pas le plus petit mot de ce que j’avais avancé. Je n’accepterai jamais d’être conditionné par qui que ce soit. Je ne suis ni un voleur ni un menteur. Je ne cherche pas de poste. Je ne veux être ni ministre ni député. Il y a des journalistes qui passent leur temps à casser du sucre sur moi. Malheureusement parmi ces gens il y en a qui hier faisaient mes éloges. Je ne chercherai jamais à plaire à des journalistes. Ce que je pense je le dis tout haut. Mon franc-parler est connu de tous alors, je ne m’en départirai jamais. Je travaille avec des sponsors, avec la télévision. Nous sommes en partenariat. Et chacun y trouve son compte.

Dans le fond, c’est le déroulement des événements qui ne les arrangeait pas…

J’avais déjà fait ma programmation, avec des bandes-annonces qui sont passées pendant dix jours à la télévision. Mieux, ils savent que je fais toujours un spectacle suivi de l’événement. Cela a été le cas lors des signatures de contrats, lors des remises de drapeaux ou des points de presse. Ils ont alors voulu que je change le programme pour répondre à leurs sollicitations, j’ai refusé. Alors, ils ont décidé de rentrer. Je leur ai alors souhaité bonne route. Maintenant, il leur appartient d’aller jusqu’au bout de leur logique. S’ils sont conséquents, qu’ils ne viennent plus aux manifestations et aux combats que j’organiserai la saison prochaine. Ainsi, on saura qui aura à perdre dans cette séparation. J’ai abattu un travail colossal au sein de l’arène qui fait qu’aujourd’hui, les radios, les journaux et les télévisions y trouvent leurs comptes. Je fais vivre la lutte, je ne vis pas de la lutte. Je me suis fait tout seul et j’ai plus que contribué au développement de la lutte. Ils ne pourront pas m’empêcher de continuer à participer au développement de la lutte. Je les invite maintenant à revenir à de meilleurs sentiments. Nous sommes tous des Sénégalais et nous sommes des frères. Car, je n’accepterai jamais le chantage ou les conditions de qui que ce soit. Les gens peuvent constater que depuis lors, on m’attaque dans les journaux et dans les radios.

C’est en fait l’émission « Grand place » qui a surpris les journalistes…

J’ai toujours dit que c’est un « Grand place » suivi d’un point de presse. Tes confrères sont pressés. Je pense que la patience est une vertu dans le journalisme. Vous êtes des éducateurs, il y a des comportements que vous ne devez pas avoir. Mais, quand le bouchon est poussé trop loin, je ne recule jamais.

Le combat en a déçu plus d’un, quelle est votre appréciation ?

Je ne suis pas déçu par le combat. Je pense que le gala a été une réussite du point de vue de l’organisation. Seulement les deux lutteurs se sont mal comportés. Les lutteurs doivent avoir les pieds sur terre. Ils n’ont pas de supporteurs, les billets ne se vendent pas bien. Si aujourd’hui, on leur proposait d’être rémunérés avec la vente des billets, ils auraient refusé. Ils ne peuvent permettre aux promoteurs d’encaisser plus de cinq millions mis à part Tyson ou Moustapha Guèye. La preuve, Yékini a dit que tout le monde supportait Moustapha Guèye. Je me débrouille avec mes sponsors et mes relations pour organiser des événements. Et, cela me permet de convaincre mes partenaires pour couvrir les dépenses. Ils n’ont qu’à essayer de monter leurs propres combats et, on comprendra mieux ce que je dis.

On parle depuis un certain temps de dessous-de-table dans l’arène, quelles explications donneriez vous?

Cela n’existe pas. Je donne un exemple concret. Quand je négocie avec un lutteur, je lui dis clairement : je te paie 50 millions en deux tranches. Les 20 millions constituent le cachet qui te lie au Cng, les 30 millions, je les gère moi-même car ce sont mes sponsors qui le prennent en charge. Si tu fais tout ce que je veux pour mon sponsor, je te donne ton dû. Ainsi, avant je te donne les 50% et le reste après les prestations. Cette démarche permet de verrouiller et de protéger les sponsors. Il n’y a pas de magouilles ou de dessous-de-table. Maintenant, si tu veux tu peux donner ton argent gratuitement.

A combien s’élèvent les bénéfice de ce gala ?

Pour ce combat, on a vendu 36 millions aux guichets. Maintenant, pour le reste, je me suis débrouillé avec mes sponsors pour me tirer d’affaire. Maintenant, j’y ai soigné mon image. C’est malheureux, vous n’étiez pas à la conférence. Mais, j’ai exhibé mes preuves. Dans la lutte, on ne peut pas faire beaucoup de bénéfices. Les lutteurs, s’ils étaient conséquents, ils auraient pu faire une ristourne à Gaston pour qu’il organise d’autres combats. Car, ils n’ont rien fait pour mériter les montants qu’ils ont reçus. Je ne peux pas dire exactement ce que j’ai gagné en organisant ce combat. Mais retenez que je ne me plains pas. Je ne dois pas le plus petit sou à qui que ce soit. D’ailleurs, ce n’est pas dans mes habitudes de contracter des dettes après les combats.

Les lutteurs se plaignent des sanctions financières infilgées par le Cng, avez-vous une idée de là où va cet argent ?

L’argent des sanctions est utilisé intégralement par le Cng pour son fonctionnement et pour la préparation de l’équipe nationale. Vous le savez mieux que moi, le ministère ne finance personne. D’ailleurs, il a des problèmes avec toutes les fédérations. La subvention arrive toujours en retard. Il est même arrivé que le Cng contracte une dette de 10 millions auprès du docteur Alioune Sarr.

Quelles sont maintenant les perspectives qui s’offrent à vous pour la saison à venir ?

La saison prochaine, je n’organiserai pas de combats comme par le passé. Je ne monterai que des galas. Je préfère faire 4 galas de cinq combats dans l’année plutôt qu’autre chose. Ce qui fera quarante à cinquante lutteurs. J’ai également envie de faire un mini-championnat. J’ai déjà choisi huit lutteurs pour ça. Le tournoi se fera en trois journées. Et, j’ai mis sur la table 20 millions pour chaque lutteur pour les trois journées. Et, le vainqueur aura une prime de 10 millions. Et, le budget sera de 170 millions, mis à part les grands combats qui vont clôturer les journées.