HENRI KASPERZACK, SELECTIONNEUR NATIONAL : « Un seul objectif, gagner la Can »

Le nouveau sélectionneur national Henry Kasperzack, a effectué hier sa première sortie officielle depuis la signature officielle de son contrat, lundi dernier. Face à la presse, le technicien franco-polonais a décliné les contours de sa mission qui s’étale sur deux années. Il a également ratissé large pour lever un coin du voile sur plusieurs autres aspects comme la formation d’un staff technique où l’on retrouvera en plus de ses adjoints, Lamine Ndiaye et Jules François Bocandé, d’autres responsables rompus à la tâche.

Faire l’impossible pour atteindre l’objectif

Le nouvel entraîneur, très à l’aise face aux journalistes, s’est prêté au jeu de questions-réponses. Il y est allé sans détour pour préciser que même si dans les termes du contrat qui le lie à notre pays, il est clairement stipulé que sans la victoire finale lors des prochaines joutes continentales, son contrat serait rompu et, qu’aucune indemnité ne lui serait versée, il faut quand même procéder comme chez les coureurs de cycliste, c’est-à-dire, par étape. C’est d’ailleurs ce qui l’amène à indiquer qu’il a d’abord en ligne de mire les rencontres de qualification. Ensuite ajoute-t-il, « je vais m’attaquer à la Can pour réaliser l’objectif final ». De ce fait, confie-t-il, « je ferai l’impossible s’il le faut, car mon unique but est de faire progresser le football sénégalais afin qu’il joue un rôle prépondérant tant au plan continental que mondial ». Toutefois, le successeur de Laye Sarr s’est dit persuadé de l’ampleur du travail qui l’attend et de la difficulté qu’il y a, à asseoir une bonne équipe. Cependant, rassure-t-il, « je ne me fais pas de doute car, je considère qu’il y a beaucoup de footballeurs de qualité au Sénégal ». En somme, Kasperzack compte s’appuyer sur sa compétence et son expérience pour l’accomplissement de sa tâche, mais aussi et surtout pour booster le football local avec, bien sûr, l’aide de la direction technique nationale. A l’en croire, le football africain n’a rien à envier à celui des autres horizons car il dispose de nombreux joueurs de talents. Seulement, indique-t-il, « il lui manque une bonne gestion et de la continuité ». C’est cela qu’il se propose d’apporter au Sénégal, pour porter le sport roi vers des niveaux jamais atteints. Pour cela, dit-il, « je reste ouvert à tout le monde pour une collaboration professionnelle et régulière dans le but de rendre la sélection plus conquérante et séduisante.

En phase avec l’objectif qui lui est assigné

Je suis en phase avec les exigences de remporter la coupe d’Afrique des nations, a notamment déclaré le nouveau coach des Lions, Henry Kasperzack, qui a indiqué qu’il partirait s’il ne gagne pas la prochaine Can. Par ailleurs, Kasperzack, qui en sera à sa cinquième expérience à la tête d’une sélection nationale africaine après celle de la Tunisie, de la Côte d’Ivoire, du Maroc et du Mali, entend cette fois-ci remporter son premier trophée africain avec l’équipe du Sénégal. « J’ai été deuxième avec la Tunisie, troisième avec la Côte d’Ivoire, quatrième avec le Mali et j’espère être premier en Afrique avec les Lions ». Le technicien polonais a toutefois dit qu’il ne veut pas précipiter les choses car « le chemin sera très long » avant que le Sénégal ne puisse vérifier s’il atteint ses objectifs.

Stratégie

Pour mener à bien sa mission, Henry Kasperzack entend mettre en place une bonne stratégie pour mettre tous les atouts autour de la tanière. Il estime qu’un accent particulier sera mis sur le travail technique, tactique physique et les combinaisons, sans oublier aussi les autres volets qui seuls, peuvent conduire au résultat recherché. Ainsi, il prévoit de s’appuyer sur des joueurs dotés d’une bonne force mentale, combatifs, et qui mouillent bien le maillon comme on dit dans le jargon sportif. A ses yeux c’est la seule voie pour atteindre son but.

Pourquoi le choix du Sénégal ?

La sortie du nouveau sélectionneur national a eu le mérite d’éclairer la lanterne des Sénégalais qui se posaient des questions sur les rapports entre le technicien et le club polonais du Wisla Cracovie, mais aussi sur les rumeurs qui l’envoyaient à la tête de sa sélection nationale, très tôt éliminée de la Coupe du monde. Mais pour tout tirer tout cela au clair, Kasperzack a confié s’être déchargé de toutes ses responsabilités avant de signer son bail avec l’équipe nationale. Expliquant que même si toutes ces spéculations étaient fondées, il a préféré décliner les offres et tenter une aventure avec les Lions qui, dit-il, « peuvent nous valoir beaucoup de satisfaction ». D’ailleurs, révèle-t-il, « je ne pouvais pas attendre le lundi parce qu’il y avait beaucoup de pression de la part des Polonais car, même le Premier ministre s’était investi pour me prendre comme entraîneur ». Même s’il figure sur la liste des membres de la direction technique nationale de la Pologne, Kasperczack a assuré que son engagement avec le Sénégal l’oblige à mettre tout cela de côté. Avant d’ajouter que ce choix est surtout dicté par le cœur et l’envie car, indique t-il « c’est depuis le départ que j’avais voulu prendre les rênes de cette sélection qui m’avait émerveillé en 2002 lors de son passage en Asie. Il a souligné par ailleurs que ce n’est pas le montant de l’enveloppe financière qui a fait la différence lorsqu’il a été également sollicité par la Pologne pour prendre la tête de son équipe nationale, mais qu’il y a des choses qu’il a senties et qui l’ont poussé à accepter le challenge.

Question des moyens

Cette question très récurrente ne fait pas peur à Henry Kasperzack qui s’est dit persuadé que les autorités vont assurer leur partition en mettant à sa disposition les moyes nécessaires pour rendre efficace son action à la tête de la tanière. D’ailleurs révèle-t-il, « les responsables savent ce qu’il me faut pour réaliser l’objectif qu’ils m’ont assigné ». De ce fait ajoute-t-il, « je ne vais m’occuper que de l’aspect sportif pour lequel une ligne de conduite professionnelle pour faire avancer les choses sera établie ». Précisant qu’il va ratisser large pour avoir une idée nette de tous les footballeurs susceptibles de vêtir le maillot national. D’ailleurs, un programme sera ficelé en ce sens dans les jours à venir pour entrer de plain-pied dans la préparation en direction des éliminatoires.

Le choix de Jules Bocandé

Pour justifier son choix porté sur Jules François Bocandé qui réintègre l’encadrement technique, après l’avoir quitté, il y a de cela quelques années, le Franco-Polonais s’est contenté d’expliquer que l’ancien joueur de Metz constitue une personne-ressource dans le domaine du football en Afrique. Il estime que c’est quelqu’un qui a certes beaucoup donné à son pays mais qui peut encore lui apporter quelque chose. Donc dit-il, « Jules sera sous ma coupole et aura une mission de coordonnateur ou d’organisateur par rapport à nos exigences. Pour lui, personne ne mérite plus la place que l’ancien footballeur du Casa Sports qui s’est beaucoup donné pour le football de son pays dans le passé en plus d’avoir de l’autorité.

Le niveau des joueurs sénégalais

« J’ai toujours eu des contacts avec le football sénégalais que j’admire et que je respecte ». C’est en ces termes que le néo-sélectionneur s’est exprimé pour parler des joueurs de l’équipe nationale qui selon lui, ont beaucoup progressé depuis quelques années. C’est pourquoi renseigne-t-il « j’ai sauté sur l’occasion quand on m’a fait la proposition de les diriger ». Selon Kasperzack, le Sénégal joue l’un des meilleurs football du continent, doté d’une bonne qualité, même s’il a sa touche personnelle à y apporter. Mais très optimiste, le successeur de Laye Sarr pense que les années à venir s’annoncent fastes pour ce football national toujours en quête de son premier trophée continental.

La discipline de groupe

Réputée très rigoureux, le nouvel entraîneur à vraiment du pain sur la planche au regard de certaines habitudes dans la tanière. Mais sans vouloir trop s’appesantir sur cet aspect, il s’est simplement contenté d’expliquer que comme partout dans le monde, la rigueur, la discipline sont des éléments incontournables pour réussir et, de surcroît en sport. Donc précise-t-il « tout le monde se doit d’être correct, rigoureux, organisé sur le terrain comme en dehors ». Cependant, il voudrait installer un bon climat entre lui et ses joueurs, basé sur une relation de partenariat tout en étant professionnel.