Pendant 30 ans, il a accompagné la lutte. Il, c'est Ibrahima Sarr qui a fait valoir ses droits à la retraite il y a maintenant un an. L'ancien Directeur administratif du CNG de lutte sert jusqu'à présent la lutte en tant que responsable administratif du CNG de lutte sert jusqu'à présent la lutte en tant que responsable administratif du centre FILA de Thiès. Toujours discret, l'homme qui fait l'unanimité autour de lui dans le landerneau de la lutte, parle peu et bien. Mais, depuis sa retraite, aucune déclaration de M. Sarr dans la presse. Pour preuve, disait-il, il s'est barricadé pour écrire un livre sur la lutte. En attendant, Sunu Lamb, lui arrache quelques secrets qu'il a gardés dans son nguimb d'or. C'est parti avec Ibrahima Sarr à bâton rompu. Entretie
Ibrahima Sarr, depuis quand vous n'êtes plus Directeur administratif du CNG et quelle fonction exercez-vous dans cette structure ?
Je suis à la retraite depuis un an. Disons que c'est une retraite active, parce que je continue toujours à militer au niveau du sport notamment au niveau du Comité national de gestion de la lutte où j'assure le rôle de conseiller. À ce titre, j'assiste tous les lundis aux réunions du bureau du CNG. Et quand il y a un problème qui se pose et qui a besoin peut-être d'un éclairage, je me mets à la disposition du CNG et à une certaine composante de la lutte.
Est-ce que de loin vous avez une vision personnelle de la lutte ?
Je refuse d'avoir une vision personnelle de la lutte. Parce l'Afrique se caractérise par une vie communautaire. Donc, il ne faut pas individualiser les problèmes. Surtout que depuis le mois d'octobre dernier, je gère au nom du CNG le Centre FILA de Thiès qui est un centre d'excellence et qui regroupe beaucoup de nationalités. Nous avons dans le groupe, des Sénégalais, des Camerounais, des Malgaches, des Namibiens, etc. Ce centre-là est placé sous la tutelle du CNG depuis le mois d'octobre, à l'occasion du Conseil d'administration que le président de la confédération internationale de lutte a présidé à Dakar. Depuis octobre, j'essaye de me mouvoir au niveau de ce centre et je crois que depuis que ce centre est sous la responsabilité du CNG, il se sent mieux quant à la gestion administrative et encore mieux quant aux résultats des lutteurs. Je crois que les derniers Championnats d'Afrique qui se sont tenus à Dakar illustrent parfaitement la gestion, disons, rigoureuse que le CNG exerce à travers ma personne au niveau de ce centre FILA de Thiès.
Donc avec votre expertise, est-ce à dire que le CNG ou le centre FILA ne regrette rien de cette collaboration ?
Oh, non, non, non! Vous savez dans la vie, il faut toujours mettre ses expériences et ses compétences au service, disons, de la communauté. À l'occasion du Conseil d'administration de la FILA (Fédération internationale de lutte associée, noir) qui s'est tenue au mois d'octobre, le président avait dit que le CNG a une expérience qui lui permet de gérer un centre d'excellence. Vous savez avant octobre, ce centre d'excellence était sous la responsabilité du directeur du CNEPS de Thiès. Alors, le président de la FILA a estimé que c'était une incongruité. Selon lui, il y avait une structure nationale au Sénégal qui gérait la lutte et qu'il appartenait à elle de gérer ce centre ¬là. Surtout que cette structure est connue à travers le monde par sa rigueur, par l'intégrité de ses dirigeants. Forte de ces paramètres, la FILA a donc confié la gestion de ce centre FILA au CNG, à travers ma personne. Je ne dois pas tirer la couverture sur moi, mais je pense que je ne ménage aucun effort pour la réussite de la mission qui m'a été assignée.
Aujourd'hui, on a un Roi des arènes, Yakhya Diop Yékini, qui est encore indétrônable. Selon vous, quel est le secret de cet athlète ?
Je ne peux pas vous dire le secret de Yékini. C'est à lui par exemple de dire que mon secret, c'est ça. Mais en tout cas, ce que je reconnais en lui, pour être sorti avec lui à plusieurs reprises, ce que je remarque chez ce garçon-là, c'est d'abord, le sérieux, la discipline c'est-à-dire une bonne hygiène de vie. Il a également le talent. Il y a quelques années, au moment où il avait des difficultés pour trouver un combat, je lui avais dit: «Mbeur» et lui il me répond affectueusement «gentle tons». Alors je lui disais, «gentle fils, lamb-j sa lokho lay moudié. Parce que tu as des qualités que les autres n'ont pas. Tu as le sens du travail, une bonne hygiène de vie et un talent inné, un don de Dieu. Donc, vues toutes ses qualités, gentle fils, tôt ou tard tu régneras dans l'arène». Dieu a fait qu'à l'arrivée, ce que je lui disais s'est vérifié. Je l'avais taquiné une fois, parce qu'il était invité à une émission. Je lui disais: «tu as oublié un détail qui est important, il me disait: lequel ? Je lui dis: tu es le premier licencié du CNG de la lutte. Tu as la licence numéro 1 et Dieu a fait qu'actuellement tu es le lutteur n°1 de l'arène. On dit que le hasard n'existe pas. Tu as vu ce que je viens de te souligner. Licencié numéro 1, premier en lutte avec frappe. Tu as vu ce que Dieu a fait». Il a rigolé. Tellement ce lutteur-là est professionnel dans tout ce qu'il fait. Chaque fois qu'on partait en compétition internationale, je lui disais : «Yékini, tu as vu ton adversaire ?» il me répond: «tons va dormir tranquille, je l'ai étudié, il ne pourra rien contre moi». Donc, Yékini est quelqu'un qui étudie ses adversaires et quand il est en face de lui, il sait par où passer. Donc, ça peut faire partie peut-être de ses secrets mais ce n'est pas un problème mystique. Il faut que les gens mettent de côté, cette histoire. Ce n'est pas ça. Il est meilleur, c'est le meilleur.
Est-ce que ça veut dire qu'aujourd'hui si Yékini doit affronter Balla Gaye 2, il sait d'avance qu'il va le battre ?
On dit que Lamb rénou gnambi leu. Et puis c'est le sport, tu peux être meilleur que ton adversaire, commettre une petite erreur et te faire terrasser. Yékini aurait pu être un grand champion de lutte olympique. Parce qu'en 1990, aux Jeux africains de Johannesburg, Yékini avait représenté le Sénégal dans la catégorie des plus de 120 kg. Il n'avait fait que 10 jours de lutte olympique. Mais à l'arrivée, il avait battu tous ses adversaires pour se retrouver en finale face au meilleur africain de l'époque qui était un Égyptien. Mais, il lui a tenu tête. Il a fallu un petit quelque chose pour être cette année-là le champion d'Afrique de sa catégorie. Malgré qu'il n'ait fait que 10 jours de lutte olympique, il a décroché la médaille d'argent. C'est comme lors des Championnats d'Afrique de lutte olympique tenus à Dakar, le jeune Malal Ndiaye, s'il est en de bonne mains, dans un bon centre...et ou s'il bénéficie d'une bourse comme Matar Sène dit Rock Mbalakh en son temps, je suis persuadé que c'est une valeur sûre. C'est une valeur plus que sûre. Nous avons des potentialités au niveau du Sénégal mais le seul problème, c'est qu'il y a encore un effort à faire au Sénégal. Parce que c'est une discipline qui n'est pas encore très connue. Ce qui explique d'ailleurs le maigre public qui était au stade ce jour-là, mais c'est une discipline qui peut avoir des beaux jours au Sénégal. Mais pour ce faire, il faut tout simplement les moyens (...). A suivre.
photo : lequipemag
SOURCE : Sunu Lamb Réalisé par Abdoulaye DEMBÉLÉ
Je suis à la retraite depuis un an. Disons que c'est une retraite active, parce que je continue toujours à militer au niveau du sport notamment au niveau du Comité national de gestion de la lutte où j'assure le rôle de conseiller. À ce titre, j'assiste tous les lundis aux réunions du bureau du CNG. Et quand il y a un problème qui se pose et qui a besoin peut-être d'un éclairage, je me mets à la disposition du CNG et à une certaine composante de la lutte.
Est-ce que de loin vous avez une vision personnelle de la lutte ?
Je refuse d'avoir une vision personnelle de la lutte. Parce l'Afrique se caractérise par une vie communautaire. Donc, il ne faut pas individualiser les problèmes. Surtout que depuis le mois d'octobre dernier, je gère au nom du CNG le Centre FILA de Thiès qui est un centre d'excellence et qui regroupe beaucoup de nationalités. Nous avons dans le groupe, des Sénégalais, des Camerounais, des Malgaches, des Namibiens, etc. Ce centre-là est placé sous la tutelle du CNG depuis le mois d'octobre, à l'occasion du Conseil d'administration que le président de la confédération internationale de lutte a présidé à Dakar. Depuis octobre, j'essaye de me mouvoir au niveau de ce centre et je crois que depuis que ce centre est sous la responsabilité du CNG, il se sent mieux quant à la gestion administrative et encore mieux quant aux résultats des lutteurs. Je crois que les derniers Championnats d'Afrique qui se sont tenus à Dakar illustrent parfaitement la gestion, disons, rigoureuse que le CNG exerce à travers ma personne au niveau de ce centre FILA de Thiès.
Donc avec votre expertise, est-ce à dire que le CNG ou le centre FILA ne regrette rien de cette collaboration ?
Oh, non, non, non! Vous savez dans la vie, il faut toujours mettre ses expériences et ses compétences au service, disons, de la communauté. À l'occasion du Conseil d'administration de la FILA (Fédération internationale de lutte associée, noir) qui s'est tenue au mois d'octobre, le président avait dit que le CNG a une expérience qui lui permet de gérer un centre d'excellence. Vous savez avant octobre, ce centre d'excellence était sous la responsabilité du directeur du CNEPS de Thiès. Alors, le président de la FILA a estimé que c'était une incongruité. Selon lui, il y avait une structure nationale au Sénégal qui gérait la lutte et qu'il appartenait à elle de gérer ce centre ¬là. Surtout que cette structure est connue à travers le monde par sa rigueur, par l'intégrité de ses dirigeants. Forte de ces paramètres, la FILA a donc confié la gestion de ce centre FILA au CNG, à travers ma personne. Je ne dois pas tirer la couverture sur moi, mais je pense que je ne ménage aucun effort pour la réussite de la mission qui m'a été assignée.
Aujourd'hui, on a un Roi des arènes, Yakhya Diop Yékini, qui est encore indétrônable. Selon vous, quel est le secret de cet athlète ?
Je ne peux pas vous dire le secret de Yékini. C'est à lui par exemple de dire que mon secret, c'est ça. Mais en tout cas, ce que je reconnais en lui, pour être sorti avec lui à plusieurs reprises, ce que je remarque chez ce garçon-là, c'est d'abord, le sérieux, la discipline c'est-à-dire une bonne hygiène de vie. Il a également le talent. Il y a quelques années, au moment où il avait des difficultés pour trouver un combat, je lui avais dit: «Mbeur» et lui il me répond affectueusement «gentle tons». Alors je lui disais, «gentle fils, lamb-j sa lokho lay moudié. Parce que tu as des qualités que les autres n'ont pas. Tu as le sens du travail, une bonne hygiène de vie et un talent inné, un don de Dieu. Donc, vues toutes ses qualités, gentle fils, tôt ou tard tu régneras dans l'arène». Dieu a fait qu'à l'arrivée, ce que je lui disais s'est vérifié. Je l'avais taquiné une fois, parce qu'il était invité à une émission. Je lui disais: «tu as oublié un détail qui est important, il me disait: lequel ? Je lui dis: tu es le premier licencié du CNG de la lutte. Tu as la licence numéro 1 et Dieu a fait qu'actuellement tu es le lutteur n°1 de l'arène. On dit que le hasard n'existe pas. Tu as vu ce que je viens de te souligner. Licencié numéro 1, premier en lutte avec frappe. Tu as vu ce que Dieu a fait». Il a rigolé. Tellement ce lutteur-là est professionnel dans tout ce qu'il fait. Chaque fois qu'on partait en compétition internationale, je lui disais : «Yékini, tu as vu ton adversaire ?» il me répond: «tons va dormir tranquille, je l'ai étudié, il ne pourra rien contre moi». Donc, Yékini est quelqu'un qui étudie ses adversaires et quand il est en face de lui, il sait par où passer. Donc, ça peut faire partie peut-être de ses secrets mais ce n'est pas un problème mystique. Il faut que les gens mettent de côté, cette histoire. Ce n'est pas ça. Il est meilleur, c'est le meilleur.
Est-ce que ça veut dire qu'aujourd'hui si Yékini doit affronter Balla Gaye 2, il sait d'avance qu'il va le battre ?
On dit que Lamb rénou gnambi leu. Et puis c'est le sport, tu peux être meilleur que ton adversaire, commettre une petite erreur et te faire terrasser. Yékini aurait pu être un grand champion de lutte olympique. Parce qu'en 1990, aux Jeux africains de Johannesburg, Yékini avait représenté le Sénégal dans la catégorie des plus de 120 kg. Il n'avait fait que 10 jours de lutte olympique. Mais à l'arrivée, il avait battu tous ses adversaires pour se retrouver en finale face au meilleur africain de l'époque qui était un Égyptien. Mais, il lui a tenu tête. Il a fallu un petit quelque chose pour être cette année-là le champion d'Afrique de sa catégorie. Malgré qu'il n'ait fait que 10 jours de lutte olympique, il a décroché la médaille d'argent. C'est comme lors des Championnats d'Afrique de lutte olympique tenus à Dakar, le jeune Malal Ndiaye, s'il est en de bonne mains, dans un bon centre...et ou s'il bénéficie d'une bourse comme Matar Sène dit Rock Mbalakh en son temps, je suis persuadé que c'est une valeur sûre. C'est une valeur plus que sûre. Nous avons des potentialités au niveau du Sénégal mais le seul problème, c'est qu'il y a encore un effort à faire au Sénégal. Parce que c'est une discipline qui n'est pas encore très connue. Ce qui explique d'ailleurs le maigre public qui était au stade ce jour-là, mais c'est une discipline qui peut avoir des beaux jours au Sénégal. Mais pour ce faire, il faut tout simplement les moyens (...). A suivre.
photo : lequipemag
SOURCE : Sunu Lamb Réalisé par Abdoulaye DEMBÉLÉ
10 Commentaires
Janvion
En Juin, 2011 (07:58 AM)Montparnasse
En Juin, 2011 (08:02 AM)Zin
En Juin, 2011 (08:04 AM)Momo
En Juin, 2011 (08:17 AM)Kebiyadio
En Juin, 2011 (09:04 AM)Senerusse
En Juin, 2011 (09:09 AM)LUI QUI A DI MEME YEKINI NEST PAS PLUS MYSTIQUE QUE NOUS ALORS LEUR CONFRONTATION SANNONCE MONUMENTAL!
Deug Rek
En Juin, 2011 (09:47 AM)Tradipraticien
En Juin, 2011 (13:09 PM)Fall
En Juin, 2011 (23:36 PM)Jules Ndéné
En Juin, 2011 (14:43 PM)Participer à la Discussion