IBRAHIMA SONKO « L’équipe du Sénégal n’arrête pas de me faire la cour »

Vous avez largement survolé le championnat de D2 anglaise avec une montée acquise très tôt…

On a été qualifié pour la Premier League six ou sept journées avant la fin du championnat. On a voulu battre le record de Liverpool qui était monté avec 101 points. On a fait 106 points et on n’a encaissé que 34 buts.

Reading ça ressemble à quoi ?

On a un stade de 26 000 places et ils vont essayer de l’étendre à 38 000 si on reste dans l’élite. Reading est une grande ville contrairement à ce que j’imaginais au départ. C’est à 45 minutes de Londres. Ca ressemble un peu à Lyon en France.

Et ce club est 7eme de la Premier League… Il doit y avoir une sacrée équipe, quelle est l’ambiance ?

? Les gens sont très proches, l’équipe est bonne, jeune, avec de l’ambition. Nous voulons prouver à tout le monde, individuellement, que nos entraîneurs précédents ont fait des erreurs en ne nous faisant pas confiance. Nous n’avons pas eu notre chance dans d’autres clubs, et nous essayons de prouver à tout le monde qu’ils avaient tort.

Le fait qu’ils vous demandent de prolonger prouve que tout se passe bien pour vous : vous deviez être sollicité mais vous avez resigné…

? Vous savez, tout va très vite dans le football. Ce n’est pas parce que je viens de signer un contrat de trois ans que je suis là pour trois ans. Surtout en Angleterre, tout va si vite. « Hors de question de mettre la pression sur Domenech » Cette prolongation permettra au club de vous vendre plus cher plus tard…

? Tout le monde s’y retrouve au final, mais je suis content ici, je joue le meilleur football de ma carrière, je suis titulaire en Premier League, je n’ai pas à demander plus. D’ailleurs, personne n’est venu frapper à ma porte en me disant on va te faire signer chez nous alors pourquoi ne pas rester. Un mot sur la sélection : vous auriez demandé dans la presse anglaise à Raymond Domenech de se décider rapidement afin que vous puissiez choisir entre la France et votre autre pays, le Sénégal, qui souhaite vous incorporer en équipe nationale. Confirmez-vous ces propos vindicatifs ? Attendez-vous un coup de fil de Raymond Domenech ?

Mes déclarations ont été complètement retranscrites, comment dire... A l’Anglaise ?

? A l’Anglaise. Hors de question de mettre la pression sur l’entraîneur. Je ne dirais jamais quelque chose comme ça. Surtout pas à Monsieur Domenech. L’équipe du Sénégal n’arrête pas de me faire la cour. J’ai juste dit que pour l’instant, la France ne m’a jamais appelé, que ce n’était pas la peine que j’y pense. Le Sénégal n’arrête pas de m’appeler, c’est l’équipe sur laquelle je dois me concentrer. Après la presse anglaise l’a transformé en disant que si la France n’appelait pas j’irai jouer pour le Sénégal. Pour l’instant, la seule équipe qui m’a fait la cour, c’est le Sénégal. Pour l’instant, il n’y a pas de match international. A moi d’être bon en championnat et le jour où l’équipe de France et l’équipe du Sénégal m’appelleront, je réfléchirai.

Vous avez déjà été retenu en équipe nationale sénégalaise, mais vous n’avez jamais encore pu y aller…

? La dernière fois où on m’a convoqué je me suis blessé le jour avant le regroupement. J’ai décidé de ne pas y aller. Les autres fois, j’avais décidé de me concentrer sur ma carrière et de faire en sorte que ça se passe bien avec Reading.

Vous posez ce genre de question maintenant, ça doit faire plaisir quand vous repensez aux difficultés à Grenoble ?

? C’est une revanche sur le football et sur tous les gens qui n’ont pas cru en moi. Maintenant je suis très content de ma vie. Il faut continuer. C’et un rêve devenu réalité. Je regardais ces joueurs comme Cantona à la télé : et cette année je me retrouve face à Henry, Saha, Cristiano Ronaldo. Il y a trois ans, je n’aurais jamais rêvé à ça. Maintenant je joue contre eux tous les samedis. C’est un super rêve.