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INFRASTRUCTURE - Inauguration de la salle de basket du Cneps de Thiès : Un joyau estimé à 25 millions Fcfa

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INFRASTRUCTURE - Inauguration de la salle de basket du Cneps de Thiès : Un joyau estimé à 25 millions Fcfa

Saër Seck a du mal à digérer l’élimination du Sénégal par la Guinée des Jeux Africains d’Alger. Le Directeur de l’Institut Diambars, à travers cette énième contre-performance de la petite catégorie, est d’autant plus amer qu’il constate que les jeunes sont laissés à eux-mêmes, sans préparation adéquate, sans moyens ni suivi. Là où l’équipe nationale A roule dans le luxe. D’où les ingrédients réunis d’un «football à deux vitesses» que Saër Seck dénonce dans cet entretien.

Quelle lecture faites-vous de l’élimination de la sélection olympique des Jeux africains d’Alger ?

La première lecture qu’on peut en faire, c’est d’abord de constater et d’accepter que cette élimination n’est pas illogique. Les résultats doivent être la conséquence d’une politique bien pensée. Au-delà, elle doit être bien menée. Une politique, nous en avons. Déjà, Mama Sow, quand il était Dtn, en avait conçue une. Dernièrement, Amsata Fall, l’actuel Dtn, en a fait un toilettage avec les différents acteurs. Le problème est qu’on est le 15 avril et qu’on n’a pas encore joué la première journée en ce qui concerne les petites catégories à Dakar. A la Ligue de Thiès, on est un peu plus avancé pour une fois. Cela veut dire que depuis l’ouverture de la saison, en octobre 2006 jusqu’en avril 2007, on n’a pas de compétitions de jeunes. A partir de ce moment, que nos équipes nationales de jeunes soient éliminées dans les compétitions dans lesquelles elles participent, ne me parait pas être quelque chose d’illogique.

Où doit-on situer les responsabilités ?

Vous savez, les techniciens évoluent dans un cadre, mais sont soumis à la logique du résultat. Quand on nomme un entraîneur de cadets ou de juniors et qu’on lui donne comme perspective de gagner la Coupe d’Afrique, parce qu’on a par exemple éliminé la Gambie, alors qu’on n’est même pas encore qualifié et qu’on sait dans cette politique de cadets, la question de la fraude sur l’âge est malheureusement extrêmement présente, cela n’aide en rien. L’objectif, ce n’est pas de gagner une coupe d’Afrique en cadets. L’objectif, c’est de construire une base et de figurer de manière très honorable en Coupe d’Afrique et d’avoir les moyens d’aller, après les Jeux Olympiques, chercher à décrocher une Coupe du Monde.

Comment jugez-vous les conditions de préparation des jeunes ?

Tout le monde sait qu’elles sont catastrophiques. Vous voulez me faire répéter ce que tout le monde sait. Là où, au niveau de l’équipe A, on roule quasiment dans le luxe, on sait parfaitement que dans les petites catégories, on roule dans le dénuement le plus complet. Quand la Fédération, le ministère des Sports et l’Etat du Sénégal se mobilisent pour mettre l’équipe A dans les conditions luxueuses avec des regroupements au Méridien Président, je suis désolé...

Quand je vois que nos joueurs professionnels voyagent pratiquement tous en Business lorsqu’on les convoque. Alors que s’ils acceptaient de voyager en place économique, sur les vingt-cinq joueurs, on aurait peut-être économisé vingt-cinq millions de francs Cfa. Ce qui aurait permis à nos Espoirs d’être regroupés dans de meilleures conditions.

Les Olympiques lorsqu’ils sont rentrés de la Guinée (au match aller), on leur a remis cinq mille francs à l’Aéroport. Les cadets, quand ils se regroupaient, Souleymane Camara Gaucher (l’entraîneur) a eu toutes les peines du monde à avoir un match amical. C’est contre les Diambars et des équipes Navétanes qu’il a finalement joué. Il n’a pas pu regrouper ses jeunes le temps qu’il fallait.

La solution c’est que les jeunes soient mis dans les mêmes conditions que leurs aînés ?

Si on veut que nos jeunes grandissent et grandissent bien, il faut qu’ils aient une bonne préparation. On est obligé de les regrouper dans de bonnes conditions. On ne peut pas avoir un football qui roule à deux vitesses. A ce rythme on se sera jamais performant. On a un certain nombre de jeunes qui n’ont que leur amour, leur enthousiasme et éventuellement leur talent pour le football. Il faut qu’on ait le courage de nous asseoir pour remettre ce football dans le bon sens. Si on n’a pas un football de petites catégories performant, on va continuer à enregistrer les échecs, à compter sur la génération spontanée, sur les enfants des immigrés sénégalais en Europe ou sur certains de nos jeunes qui diminuent leur âge…

Mais au juste, est-ce qu’il y a réellement une politique de la petite catégorie ?

On ne peut pas dire qu’on mise même un peu sur la petite catégorie. Aujourd’hui, la totalité de notre football est phagocyté par l’équipe nationale A. Cela est dû à la logique dans laquelle, à la fois, les amateurs de football et les dirigeants sénégalais se trouvent. C’est une logique simple de résultats immédiats de notre équipe nationale A. On sait malheureusement que notre équipe nationale A est de plus en plus articulée sur un football qui est étranger à la réalité du football local. On voit aujourd’hui, les indices et les prémisses d’une continuation de ce phénomène. Tous les jeunes dont on parle sont dans les clubs étrangers professionnels. A partir de ce moment, si on n’est pas décidé, au niveau de nos responsables du football, à tenir un langage de vérité ; si on n’est pas décidé de recommencer à reconstruire notre football à la base, d’avoir des compétitions régulières de jeunes, d’avoir des jeunes qui ont vraiment l’âge et non pas des jeunes qui ont retaillé leur âge et qu’on se décide à avoir des résultats de manière stable et permanente dans le temps, on ne fera jamais rien. A chaque fois qu’on est éliminé, on se remet à faire les mêmes constats.

Certains pays ont opté pour une forte représentation de joueurs professionnels dans les sélections nationales de petite catégorie. Quel est votre avis là-dessus ?

Personnellement, je ne suis pas pour. Si déjà l’équipe A est peuplée de jeunes qui ont du talent et qui ont fait leur preuve au niveau des championnats professionnels, qu’on puisse les prendre parce que se sont les meilleurs du moment, il n’y a aucun problème. Mais on sait qu’au niveau des jeunes, déjà les compétitions sont particulièrement irrégulières. Si on doit faire une sélection de jeunes et aller prendre ceux qui sont dans les Centres de formation en France où ils jouent de manière régulière pour faire figurer le Sénégal en terme de résultats au niveau des compétitions de jeunes, il faudra qu’on arrête le football local tout simplement et qu’on fasse des écoles. Qu’on envoie des jeunes en France en plus grand nombre possible. Qu’on fasse nos équipes nationales à partir de là-bas...

Comment voyez-vous l’avenir de la petite catégorie au Sénégal ?

Je ne sais pas. Regardez l’équipe cadette, elle a été éliminée par la Tunisie. On a fait le championnat d’Afrique des cadets, honnêtement, je ne sache pas qu’il y ait eu un technicien sénégalais qui en a fait la couverture de manière à rendre compte, à l’ensemble du corps technique du football sénégalais, des principales conclusions ou des principaux constats qu’on a pu faire lors de cette compétition. Depuis que les cadets sont éliminés, on ne parle plus de cette équipe. Moins en parle, mieux on se porte. Les juniors, c’est la même chose. La Coupe d’Afrique juniors a eu lieu tout dernièrement à Brazzaville et gagnée par le Congo, on n’a pas eu, au niveau technique, un briefing, rien du tout…

C’est une responsabilité de la Direction technique nationale ?

C’est évident ! Mais si elle n’est pas instruite de moyens qui lui permettent d’être sur place, de pouvoir ensuite faire un débriefing au plan technique, produire un certain nombre de documents, convoquer les gens et partager avec eux, on n’y arrivera pas. Les moyens de Amsata (Fall) ne le permettent pas.

A vous entendre parler, l’avenir de la petite catégorie n’est pas prêt d’être rose ?

Il suffit juste de lever la tête et de regarder. A Dakar, vous avez une soixantaine d’équipes de cadets et de juniors qui n’ont pas un seul match depuis l’année dernière. Ici, au niveau de la Ligue de Thiès, (au moment de l’entretien, il était au siège Diambars, à Saly Mbour) l’année dernière, notre championnat n’a duré que deux journées. On vient de commencer cette année. Comment voulez qu’on puisse avoir quelques traces rosâtres dans l’avenir d’un football qui est constitué de la sorte. Si on sacrifie la base aujourd’hui, le sommet, demain ne sera pas rose. Et tant qu’on ne dira pas aux Sénégalais que notre football est malade depuis la base et qu’on est obligé de le reconstruire, nous ne devons pas nous attendre à gagner une Coupe d’Afrique d’ici six à dix ans. Si nous ne reconstruisons pas notre football, de manière claire, bien conçue, méthodique, ferme et rigoureuse, on n’y arrivera pas.



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