« Le Sénégal a été l’attraction du tournoi », dit Amadou Diop « Boy Bandit »

Fraichement arrivé d’Italie ce samedi 10 septembre 2011 avec une partie de l’équipe, « Boy Bandit », le sélectionneur de l’équipe nationale de beach soccer, a accepté de dresser le bilan du Mondial auquel le Sénégal a pris part. Le technicien juge le parcours des « Lions » exceptionnel et souhaite pour l’avenir de meilleures conditions de travail .

Que retenez-vous de la participation de votre équipe à ce Mondial de beach soccer ?

Déjà, je tire un coup de chapeau au Sénégal car ce n’était pas évident au départ avec les grandes équipes qui ont participé à cette compétition ; le niveau du Mondial a aussi été très relevé. Côté organisation, nous nous sommes rendu compte, une nouvelle fois, que l’Afrique a un grand retard sur les autres pays. Néanmoins, nous sommes parvenus à rivaliser avec ces pays-là. Le Sénégal a été l’attraction du tournoi avec un parcours exceptionnel, dans la mesure où aucune équipe ne nous a battus dans le temps réglementaire. Et pour les matchs qu’on a perdus, l’arbitrage n’était pas net. Je n’ai pas l’habitude de parler de l’arbitrage, mais il faut en discuter humblement parce que contre l’Italie, on devait bénéficier d’un penalty en fin de partie mais l’arbitre siffle une simulation. Face au Portugal aussi, il y avait un pénalty flagrant à 15 secondes de la fin, mais l’arbitre ferme les yeux. Tout le monde l’a vu et l’arbitre l’a même reconnu après le match auprès de Cheich Sidy Bâ (le capitaine). Dans la haute compétition, il y a des détails qu’on ne peut pas gérer mais ce qui est important, c’est la prestation. Les joueurs ont honoré l’Afrique et tout le peuple sénégalais.

Le Sénégal était dans une poule très difficile, quel bilan faites-vous de cette étape ?

Je dis qu’on a très bien réussi notre parcours. Dans une compétition, le premier match est capital. C’était mon discours d’avant match face à la Suisse, vice-championne du monde. Le fait qu’on n’était pas prêt physiquement a eu un impact sur notre rendement car avant d’aller en Italie, les joueurs jeûnaient. En fin de tiers temps, le groupe était fatigué ce qui a permis aux Suisses de revenir à 8-8. Pourtant on menait 8-2. Le deuxième match contre l’Italie était le plus beau match du Mondial avec beaucoup de suspens et l’ambiance était très bonne même si nous n’avons pas su tenir le cap en perdant par pénalty. Le dernier match face à l’Iran, nous avons su bien le gérer.

Après la participation à trois Coupes du monde avec des joueurs qui ont l’habitude de cette compétition, quels sont les projets d’avenir ?

Dans ma philosophie, je n’ai pas un problème d’âge. Je prendrai toujours les plus méritants. Koukpaki a 32 ans donc il peut encore jouer 5 ans ou 6 ans car la limite d’âge est de 40 ans au Mondial. Il faut qu’on discute pour les projets du beach soccer avec la Fédération et la Direction technique nationale. L’image du Sénégal a fait le tour du monde et il faut que les responsables nous donnent ce qu’on mérite. Il ne faut pas attendre à 15 jours des compétitions pour nous prendre en charge. Il nous faut des matchs amicaux, prendre part aux tournois comme le font les autres pays. Les équipes qui étaient au Mondial ont eu près de 6 matchs amicaux avant de venir. Nous on a quitté Dakar pour entrer dans la compétition. Il faudrait organiser des tournois dans les régions pour dénicher les talents de tout le pays. Le beach soccer nécessite beaucoup de sacrifice. Il faut être très intelligent pour le jouer, techniquement très doué et physiquement prêt. Le monde du beach soccer souhaite que le Sénégal organise la prochaine CAN, nous avons le cahier de charge que nous étudierons avec la Fédération. Une bonne préparation nous aiderait à décrocher notre ticket pour le Mondial de Tahiti en 2013.

Avec Lechronosport.com