La déroute des «Lions de la Téranga» à Tamalé, pour inexplicable qu’elle puisse être pour les profanes, ne surprend guère les connaisseurs de la chose footballistique. Ce n’était plus, en effet, un secret pour personne que la bande à El Hadji Diouf avait atteint son plafond de verre. Car ce serait faire preuve de myopie intellectuelle, pour ne pas dire malhonnêteté, que de croire que cette équipe vieillissante pourrait dépasser ses prouesses de 2002. À savoir disputer une finale de Coupe d’Afrique des Nations et rater de peu, pour une première participation, de figurer dans le carré d’as lors d’une Coupe de monde. Et, pourtant les poulains d’un certain Bruno Metsu l’ont fait. Coup de dé d’une génération spontanée, selon certains, accident de parcours, pour d’autres, toujours est-il que les pouvoirs publics n’ont pas su capitaliser ce qui était une chance extraordinaire pour le football sénégalais de prendre définitivement son envol. Il n’en fut rien. En lieu et place d’un sursaut, les Sénégalais ont eu droit à une honteuse querelle - détournement d’objectifs et enrichissements sans cause - qui s’est terminée devant les juges. Après quelques condamnations, en fait de la poudre aux yeux des pauvres contribuables, les sommes colossales englouties ont été, au finish, passées par pertes et profits. Sans que personne ne s’en émeuve outre mesure. Quid des sorciers blancs, Guy Stephan et Henry Kasperczak, qui devaient imprimer une nouvelle marque à cette constellation de pales étoiles ? Hélas, ils se sont révélés si minables que les Sénégalais sont, maintenant, convaincus qu’il faut revenir à l’expertise locale. Mais, là également, il ne faut pas être un devin pour savoir que les éternels problèmes crypto-personnels vont remonter à la surface. Et ce sera sur fond de mépris des joueurs professionnels qui ne tarderont pas à envoyer balader ces entraîneurs qui leur tendent, souvent, la main pour arrondir d’hypothétiques fins de mois. Et le mystique dans tout ça ? Pour parler de ces fameux «xons» qui, dit-on, participent à améliorer l’environnement psychologique des joueurs. La douche froide face à l’Angola a démontré que le foot est (presque) une science exacte. C’est là où la sortie, hier, à travers les ondes, du Pr Oumar Ndoye, psychologue de son état, garde toute sa pertinence. Il se désole de n’avoir pas vu ses appels répétés à l’encadrement technique, de s’adjoindre un expert en comportement, couronnés de succès. Tout au plus, « La Tanière» a accueilli quelqu’un qu’il lui avait recommandé avant «de lui fermer la porte». Pendant ce temps, le pouvoir, mis en mauvaise posture par une opposition requinquée, veut faire du «Onze national» un fond de commerce. Comme en atteste l’omniprésence intempestive du ministre Sports Issa Mbaye Samb. Une main mise qui a consisté à zapper purement et simplement les adversaires de Me Abdoulaye Wade lors de la cérémonie solennelle de remise du drapeau aux «Lions». Certainement pour tirer les dividendes d’une probable victoire. Et payer les pots cassés en cas de naufrage collectif ? Si on y ajoute les crocs-en-jambe entre le ministère et la fédération, voire au sein même de ces instances, tout porte à croire que le football sénégalais ouvrira, forcément, une nouvelle page à son retour de l’expédition ghanéenne. Comme le cahier de charges des «Assises nationales» du Front Siggil Sénégal a encore de la place …
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