Lutte Elton- Boy Nar : Le combat de la honte pour l’écurie Fass

Le combat qui a opposé samedi, au stade Demba Diop, Elton de l’Ecole de lutte Balla Gaye à Boy Nar de l’écurie Fass a accouché d’une souris. A la place d’une confrontation de gladiateurs, les amateurs, venus en masse, ont assisté à une farce de très mauvais goût. Avec la passivité manifeste du sociétaire de l’écurie Fass, la victoire a été attribuée sur décision de l’arbitre au lieutenant de Balla Gaye n°2.

De combat de lutte à proprement parler, il n’y en a pas eu samedi, au stade Demba Diop. A la place d’un choc de titans entre deux jeunes poids lourds de plus 120 kg, les amateurs qui se sont déplacés en masse pour assister à cette confrontation entre Elton de l’Ecole de lutte Balla Gaye et Boy Nar de l’écurie de Fass ont eu droit à une farce de très mauvais goût. Ainsi, de lutte, il n’y en eut point. En lieu et place, il y eut un simulacre de combat de boxe.

Face à Elton qui affichait, visiblement, la forme, Boy Nar a préféré lui laisser le soin de mener les débats. Ainsi, les amateurs ont eu droit un premier round de 10 minutes d’observation, au cours duquel il n’y aura aucun corps à corps. Même les coups de poing échangés n’atteindront presque jamais leurs cibles. Et invariablement, Elton et Boy Nar se retrouveront en dehors des sacs de sable délimitant l’arène. Les trois avertissements donnés au sociétaire de l’écurie de Fass pour passivité n’y changeront rien. A part les interminables balancements de bras et Boy Nar fuyant tout contact avec son adversaire qui a marché sur lui pendant une bonne partie du premier round, il n’y avait rien à se mettre sous la dent.

Le second round débutera mieux avec le lieutenant de Balla Gaye qui fonce sur son adversaire pour le rouer de coups. Atteint à la bouche, Boy Nar fera un tour chez le Dr Ardo. Mais, même face cette attaque frontale de son adversaire, le sociétaire de l’écurie Fass campe toujours sur la défensive. Le public s’impatiente. Demba Diop plonge dans un climat glacial. Seules les voix suaves et mélodieuses des griots, accompagnées du rythme du tambour, se font entendre. Au point central de la pelouse, deux ‘monstres’ au poids gigantesque s’adonnent à des balancements de bras. Le round d’observation se prolonge.

L’affrontement tarde. Tenu en haleine par le face-à-face des deux espoirs de l’arène, le public s’impatiente toujours. Dépité de son côté par le comportement des deux lutteurs, l’arbitre Khalifa Sow sort le ‘carton jaune’ pour les avertir. Boy Nar s’en moque. Il continue à camper sur sa stratégie passive. Le public commence à siffler. Le préposé au micro central se permet même d’élever la voix pour inviter les deux lutteurs à passer aux choses sérieuses.

Elton répond à l’appel. Il marche sur Boy Nar. Mais, c’est sans compter avec la détermination de son adversaire à refuser tout contact. Comme réponse aux coups de l’adversaire, il sort régulièrement en dehors de l’arène. Il écopera ainsi de cinq avertissements pour refus manifeste de confrontation. Mais ils le laissent de marbre.

A l’issue du temps réglementaire de 30 minutes, l’arbitre Khalifa Sow donne la victoire à Elton. Le pensionnaire de l’Ecole de lutte Balla Gaye remporte ainsi la 11e édition du drapeau du président du Sénat, Pape Diop. Mais, au lieu d’être content de cette décision arbitrale, il roule par terre pour manifester son dépit. ‘Je ne suis pas content de cette victoire que l’arbitre vient de m’attribuer’, a-t-il martelé. Avant de soutenir : ‘J’étais venu pour lutter et obtenir ma victoire sur une action, mais non sur une décision arbitrale. Je voulais battre mon adversaire pour lui montrer que je suis plus fort que lui. Mais il a littéralement refusé la confrontation. Je suis vraiment déçu pour les amateurs et mes supporters’, regrette-t-il.

De son côté, Boy Nar se dit surpris par la décision de l’arbitre : ‘Je ne comprends rien de ce que l’arbitre vient de décider. On ne peut pas donner cette victoire à mon adversaire sous prétexte que j’ai adopté une stratégie défensive. Ça, ce n’est pas vrai. Je le conteste. Parce que chaque lutteur est libre d’adopter la stratégie qui lui sied’, gronde-t-il. Va-t-il introduire un recours pour contester cette décision arbitrale ? Le sociétaire de l’écurie Fass donne sa langue au chat. Il se limite à dire qu’il va en discuter avec les responsables de son écurie.

En lever de rideau de ce combat, Daouda Camara de l’écurie Zoss a battu Khelcom de l’Ecole de lutte Boy Niang, Drogba de l’écurie Keur Massar a dicté sa loi à Volcan de l’écurie Thiaroye et le lutteur comique Yawoudial de l’écurie Pikine Mbollo a pris le dessus sur Boul Khaddi de l’écurie Yeumbeul...