Match amical Sénégal-Norvège : Laye Sarr prend les mêmes et on continue !

Le sélectionneur national Abdoulaye Sarr a publié, hier, une liste de 21 joueurs devant prendre part à la prochaine rencontre amicale contre la Norvège le 1er mars 2006 au stade Léopold Sédar Senghor. En l'absence d'El Hadj Diouf, Ferdinand Coly et Souleymane Camara, tous blessés, mais aussi de Rahmane Barry "oublié" par le technicien, tous ceux de l'expédition du Caire ont été reconduits. La "tanière" enregistre toutefois les retours de Moussa Ndiaye et de Babacar Guèye, mais surtout la première convocation du Stéphanois, Batéfémi Gomis... Les retrouvailles avec la presse nationale et internationale au lendemain de la Can 2006, n'ont pas été l'occasion pour le sélectionneur national, Abdoulaye Sarr, de revenir sur la compétition africaine. Le technicien, dont le contrat expire à la fin du mois, s'est refusé à aborder les questions liées à la participation de l'équipe nationale à la dernière coupe d'Afrique des nations où les "Lions" ont terminé à la quatrième place. Laye Sarr a voulu donner la primeur à ses... supérieurs.

"Notre contrat expire le 28 février 2006. Je parle sous le contrôle du vice-président chargé des équipes nationales et des compétitions nationales, M. Seck. Le président de la Fédération nous a demandé, en tant que responsable moral de la structure, de conduire les destinées de l'équipe pour ce match. C'est donc sur demande de la Fédération qui est notre employeur, qu'on a fait ce match. Mais, ne vous faites pas de soucis à ce niveau. Un contrat, c'est un contrat. Il est limité dans le temps.

Au-delà de ce contrat et de nos modestes personnes, c'est le Sénégal et le football sénégalais qui est le plus important. En patriote, à chaque fois qu'on peut rendre service à notre pays, on le fera de bon cœur. Par conséquent, le 1er mars, on conduira l'équipe pour ce match contre la Norvège."

Contrat

"Dans la vie, chaque chose a un début et une fin. Ce n'est pas parce que le match a un caractère humanitaire qu'on a accepté de le coacher, le lendemain de la fin de notre contrat. C'est la Fédération, notre employeur qui nous a demandé de préparer administrativement et techniquement ce match et de coacher l'équipe le 1er mars. Après tout, nous sommes des Sénégalais. C'est peut-être le caractère nationaliste qu'il faut mettre en exergue. Il y a lieu de comprendre que nous sommes des sportifs. On a fait un choix. Le football, on y est et on va y rester. On peut servir le Sénégal partout. Sur ce plan, il ne faut pas faire de fixation sur la date de la fin de notre contrat. On nous a demandé, par devoir, de faire quelque chose. Avec la plus grande joie, le sérieux requis, on va bien faire le travail qu'on nous a demandé de faire."

Avenir du staff

"Je n'ai pas envie de revêtir le boubou d'un grand prêcheur. Où est le problème ? Pourquoi tout ce bruit ? Il n'y a aucun problème. Ablaye ou Amara, personne ne changera son comportement. Nous sommes des Sénégalais très fiers de marcher dans ce pays. On le fera toujours, la tête haute parce que nous avons toujours pensé servir honnêtement le pays. Maintenant, un entraîneur, c'est un entraîneur. Il est fait pour venir, partir, revenir. On n'en est pas encore à ce stade. Restons dans le cadre de ce match. Nous menons bien nos activités. A la Fédé, on fait tout sur le plan professionnel. Le travail se fait très bien. Les rapports sont vraiment plus forts. Rien ne pourra changer nos comportements... Dites-moi un entraîneur qui peut assurer qu'il ne perdra aucun match ? Mais la vie va continuer. Les rapports vont continuer, qu'on soit là ou pas, ils ne changeront jamais. Il faudra rassurer tout le monde sur cela. On est très bien et nous pensons toujours pour un Sénégal qui va progresser."

Le choix de la Norvège

"Le président chargé des équipes nationales peut vous dire que ce match devrait avoir lieu depuis longtemps si tout s'était bien passé. Plan International a toujours voulu de ce match. Je peux dire que depuis un an, ils sont en train de faire ce genre de match. Ils ont trouvé un accord avec la Fédération et une voix plus indiquée pourrait revenir sur les détails de ce match. Toujours est-il que, bien avant la Can, la Fédération avait retenu, en concertation avec les techniciens, que ce match qui devait se tenir à une date Fifa. Nous allons honorer notre engagement et les Norvégiens seront à Dakar. Le match devra revêtir un cachet très sportif, mais aussi très humanitaire."

L'adversaire

"Dès qu'on parle de football, il faut avoir une idée sur tous les styles, les comportements. Les Norvégiens, vous les connaissez. Déjà, on s'attend à avoir un match très physique. Je ne sais pas ce que le climat va donner à ces Norvégiens à Dakar. C'est un élément qu'il faut aussi prendre en compte. En tout cas, sur le plan du jeu, ils ont toujours été physiques. Et le grand (John) Carew sera à Dakar. Cela fera plaisir aux Sénégalais. Sur ce plan, comme opposition de style, on sait ce qu'on doit faire pour les faire déjouer."

Difficultés dans la sélection

"Une équipe nationale, ça vit. Il y a toujours des arrivées et des départs. Dans une démarche qu'on a toujours adoptée, on a souvent un objectif précis quand un événement se présente."

Choix des joueurs

"Moussa (Ndiaye) est une ancienne connaissance... Par les temps qui courent, vu l'état de forme de Moussa Ndiaye, il peut bien apporter un plus à ce groupe. Dans la foulée, il y a Gomis de Saint Etienne. C'est un joueur qu'on aimerait bien voir parce que c'est un jeune qui a de l'avenir. Comme nous l'avons toujours dit, même pour extrapoler, il y a encore beaucoup de jeunes sénégalais qui sont sur nos tablettes et qu'il faudrait voir. Nous sommes limités par le nombre. On ne peut pas prendre tout le monde. En tous les cas, la logique de maintenir cette équipe dans une forme et une perspective d'avenir, nous amène à prendre des joueurs comme Gomis. Babacar (Guèye), c'est une ancienne connaissance qui, aussi, méritait bien une sélection. Sur tous ces points, on peut dire que ce sont des joueurs sélectionnables. Pour un match donné, il y a des objectifs, des choses qu'on recherche... On les a fait venir. Je pense que ce sera pour le plus grand bien de l'équipe nationale."

Qualité des hommes choisis

"J'ai envie de dire que nous sommes des gens du métier. On a vraiment le même comportement tous les jours. Pour confectionner une liste, il y a toujours des difficultés. C'est quelquefois liée soit à des candidats en nombre suffisant, soit à une quantité et une qualité, si bien que l'entraîneur dans sa démarche, essayera toujours de suivre un objectif pour tel événement. Convaincre des joueurs qui n'étaient pas à la Can, cela n'a pas été un problème pour nous. Les joueurs sélectionnables sont nombreux. Qui choisit élimine. Je pense qu'il faut toujours assumer. Cela doit encore rassurer les Sénégalais, comme quoi, l'entraîneur a un bon sens de l'ouverture et n'a pas une fixation sur tel ou tel individu et que son souhait le plus absolu, c'est de voir tous les joueurs sélectionnables en pleine santé et en grande forme. Je préfère avoir cette difficulté de la qualité et de la quantité que d'avoir le contraire. Sur ce plan, la sérénité et la lucidité qu'on a toujours adoptée, est de mise pour essayer, à chaque occasion, de mettre la meilleure équipe possible, avec quelques fois des objectifs généraux ou intermédiaires. Ce sont des joueurs qui méritent d'être là. Justifier la venue de tel ou tel autre, ce n'est pas ce qui doit nous animer. Tout joueur sélectionné doit le mériter."

Pourparlers avec la Fédé

"La manière dont on a pris l'équipe pour partir à la Can, obéissait à une situation assez particulière. Dans la vie, rien n'est figé. En fonction des moments, des objectifs, l'individu évolue. Au moment venu, on aura un comportement qui pendra en compte tout cela. Mais, comme ce n'est pas l'objet de nos propos, on aimerait bien revenir là-dessus ultérieurement. Il y a des gens responsables à tous les niveaux et des gens qui ont une seule préoccupation : faire progresser le football sénégalais. Sur ce plan, il y a des choses qu'il faudra régler en son temps. Le temps de parler de ce contrat n'est pas opportun. Il expire le 28 février. Tout le monde le sait. Maintenant, il peut y avoir plusieurs cas de figure."

Les blessés

"Un blessé, c'est un blessé. On ne peut pas le faire venir. Ces trois derniers jours, on n'a pas un contact direct avec El Hadj (Diouf). Tout dernièrement, lorsqu'on l'a eu au téléphone, il sortait de l'hôpital où il a subi une opération, en Allemagne. Il nous a dit que tout allait bien.

Normalement, il doit reprendre dans une semaine. (Ferdinand) Coly aussi, on l'a eu au téléphone. Il a une déchirure de 2 cm. Souleymane Camara a une élongation au niveau de la cuisse. Il nous a appelé. Sinon, tout se passe bien, pour le reste du groupe."

La position des clubs

"Le football est régi par des textes. Chaque entité a ses intérêts. On se fixe sur ce que le règlement nous permet de faire. On n'a pas toujours les mêmes préoccupations que les clubs. Mais, ce qui doit nous animer, c'est de protéger le joueur sur tous les plans. Surtout sur le plan de sa santé. Les clubs demanderont toujours. Si vous avez vu l'évolution de l'utilisation des joueurs par rapport aux équipes nationales, c'est un problème assez récurrent et qui se pose dans le monde entier. Souvent, les clubs voudraient que leurs joueurs ne soient pas trop utilisés en équipe nationale. Il y a eu le cas de la blessure d'Abidal avec l'équipe de France. Chaque fois qu'il y a un match international, on n'est pas surpris de voir un club, dès la pré-convocation, demander une faveur. Ce qui est mauvais, c'est de ne pas faire ce que le règlement nous dicte. Sur ce plan, c'est un match à une date Fifa. A travers le monde entier, des équipes nationales vont jouer."

Les "oubliés"

"Les entraîneurs doivent quand même avoir une meilleure connaissance de l'évolution des joueurs, même si la curiosité des journalistes n'est pas souvent mesurable. Maintenant, (Ibrahima) Sonko a été capitaine de l'équipe olympique. C'est quelqu'un qui donne beaucoup de satisfaction avec son club. Dans un avenir proche, il pourra apporter une grande satisfaction au Sénégal. On le suit. Comme tout joueur sélectionnable, il est pressé d'arriver en équipe nationale. Il aura sa chance. Il n'a qu'à continuer à travailler. C'est ce qu'on a toujours demandé aux joueurs. Une fois la chance bien arrivée, bien la saisir pour se maintenir.

Salif (Diao) ? Lors de notre dernier séjour, c'est chez lui qu'on a mangé avec capitaine Aliou Cissé. On a passé une bonne journée ensemble à Portsmouth. On a beaucoup parlé de ses problèmes, de ce qui nous lie comme l'équipe nationale. L'impression qu'on a, en les rencontrant, c'est que ce sont de grands joueurs; des patriotes. Pour connaître l'homme, il faut aller chez lui. C'est quelqu'un qui, chaque jour, se fait du souci pour l'équipe. Il a beaucoup apporté à l'équipe nationale, comme tant d'autres. Je peux citer Aliou Cissé, Fadiga. C'est avec beaucoup de respect que nous suivons ce qu'ils font parce que les connaissant@ Manager des joueurs, ne se situe pas seulement sur le plan seulement du football. La dimension humaine est très importante."

Le match en jour ouvrable

"C'est une des inquiétudes aujourd'hui. Mais je crois que les sportifs, les amateurs de football vont venir. C'est vrai que nous n'avons pas l'habitude de jouer un jour ouvrable au Sénégal. C'est ce qui se faisait souvent en Europe. Mais avec une équipe comme la Norvège, des joueurs comme (John) Carew, les grands amateurs de football voudraient bien le voir. Les grands amateurs de ballon rond se présenteront et on aura un bel après-midi de football...On aurait bien joué à la date du 28 février.

Seulement, ce n'est pas une date Fifa. La libération des joueurs se serait alors posée. Nous avons voulu rester dans le calendrier international pour ne pas amener les clubs à se plaindre et permettre à la Fédération sénégalaise de bien gérer son calendrier."

Programme

"Les joueurs vont arriver le lundi précédant le match. Nous aurons une séance d'entraînement le même jour à 16 h au stade Léopold Sédar Senghor. Une deuxième le mardi, à la même heure. Mais si les visiteurs souhaitent s'entraîner à la même heure, on va s'adapter. En tous les cas, retenez qu'il y aura deux séances pour l'équipe du Sénégal. Le lundi et le mardi et le match aura lieu le mercredi à 16 h."