MOUSTAPHA GUEYE (TIGRE DE FASS) « Je prends ma retraite la saison prochaine »

Le chef de file de l’écurie Fass, le lutteur le plus côté de l’arène s’il en est, annonce sa retraite pour l’année prochaine. Tapha Guèye se veut clair, net et précis : «Je ne peux pas aller au-delà de la saison prochaine. Je prends ma retraite à la fin de la saison prochaine». Le Tigre de Fass qui a réservé sa première sortie, après l’annulation de son combat contre Eumeu Sène, à Kambel Dieng condamne l’agression contre les journalistes. Selon lui, le président de la République devait intervenir dès que l’affaire a éclaté.

Quels sont les enseignements que vous tirez de l’annulation de votre combat contre Eumeu Sène ?

C’est après les entraînements d’hier, (avant-hier), que j’ai été informé de l’annulation du combat. Mais, officiellement, je reste à l’écoute de mon encadrement. Depuis lors, il s’occupe des démarches et des tractations. Je n’étais pas au courant de ce qui se faisait et se disait. Je ne m’occupais que de mes entraînements. Même lors de la première fois, ce n’est que la veille que j’ai été averti que le combat ne se tiendrait plus. Ce n’est pas un plaisir que de s’entendre dire, après six mois de préparation, que le combat est annulé. Mais, c’est la volonté divine.

Ne pensez-vous qu’il est nécessaire de faire un nettoyage dans le cercle des promoteurs ?

Un promoteur qui décide de monter un grand combat, comme celui de Moustapha Guèye, doit être suffisamment averti pour ne pas se trouver dans une situation inconfortable. Mais, je retiens que les deux camps ont coopéré avec le promoteur pendant tout le temps. Et ça c’est important. Depuis le 1er mai, on a essayé de trouver des solutions. Je suis toujours à l’écoute de mon encadrement pour de plus amples informations.

Est-ce que cela peut avoir des conséquences sur votre carrière ?

J’aurais pu avoir deux combats depuis lors. Je suis à l’approche de la fin de ma carrière, mon encadrement voulait que je lutte plusieurs fois cette saison. Et dans mes plans après mon combat avec Eumeu Sène le 1er mai, j’aurais pu trouver un autre adversaire avant la fin de cette saison. Et dire au revoir à mes amis la saison prochaine. C’est donc un véritable gâchis pour moi.

Combien de temps vous reste-t-il dans l’arène ?

Je ne peux pas aller au-delà de la saison prochaine. Je prends ma retraite à la fin de la saison prochaine.

Vous avez rendu visite à Kambel Dieng de la Rfm aujourd’hui…

L’affaire Kambel préoccupe tout le monde. Je ne pouvais pas m’empêcher d’aller lui rendre visite pour lui témoigner ma sympathie et condamner ces actes qui n’honorent pas la dignité humaine. Si j’ai attendu tout ce temps, pour y aller, c’est parce que je préparais un combat. Mais, dès que j’ai appris que le combat a été annulé, je lui ai réservé ma première sortie. Nous partageons la même famille. Nous sommes des sportifs et les reporters sportifs font partie intégrante de cette grande famille. Je l’ai trouvé souriant. Ce qui signifie qu’il reprend goût à la vie, qu’il a repris ses esprits. C’est tant mieux. Il y a beaucoup d’amélioration. Mais, il faut condamner avec vigueur ces actes. Car, ils ne doivent pas exister dans une société de gens civilisés. La police fait son travail, mais n’a pas le droit de torturer ou de maltraiter les citoyens. Quand on écoute la bande sonore, on a vraiment mal. J’espère que ces actes ne se répéteront plus dans ce pays. Kambel doit être la dernière victime.

Selon vous, quelles sont les mesures qui s’imposent ?

Le président de la République devait intervenir dès que l’affaire a éclaté. Pour condamner l’acte et demander aux uns et aux autres de ne plus faire ce genre d’exactions sur les paisibles citoyens. Mais, depuis lors, il n’y a que des ministres ou des collaborateurs du Président qui montent au créneau. La justice doit faire son travail. Car on connaît ceux qui étaient sur les lieux. On doit les punir.