Noël Tosi se présente comme un entraîneur qui a le « profil de Bruno Metsu lorsqu’il venait au Sénégal » mais son ambition est de faire plus que ce dernier : « si je pensais que je ne pouvais pas faire mieux, je serais resté en France » reconnaît-il. Faire mieux selon cet ancien entraîneur de Créteil, et de Gueugnon joint au téléphone hier, c’est : « gagner des titres ». Il se dit suffisamment armé pour relever le défi. Cerise sur le gâteau, Noël Tosi veut venir avec comme conseiller technique auprès de la fédération, Michel Hildalgo. Entretien
Confirmez-vous votre candidature pour la succession d’Ablaye Sarr à la tête de l’équipe nationale ?
Oui. J’ai déposé ma candidature comme sélectionneur de l’équipe nationale de l’équipe nationale du Sénégal et avec comme conseiller technique Michel Hildalgo auprès de la fédération.
Pourquoi le choix de Michel Hidalgo comme conseiller technique ?
Parce qu’il peut apporter son expérience. Il peut aider à analyser une situation, l’améliorer dans le sens des valeurs qui sont les siennes ; c’est-à-dire des valeurs d’enthousiasme de bonheur et de jeu offensif.
Hidalgo connaît-il bien le football africain pour pouvoir réussir cette mission ?
Je pense que oui. (Rires) je crois qu’il connaît le football africain. Depuis qu’il a quitté ses fonctions en France il a fait pas mal de pays d’Afrique et il les connaît parfaitement. Il a été aux Emirats et a été aussi conseiller technique au Maroc. Il a été un peu partout et toujours avec bonheur parce que les gens ont pu s’organiser derrière.
Parlez-nous de votre vécu en tant qu’entraîneur ?
Moi, j’ai 700 matches professionnels à mon actif. J’ai été le plus jeune entraîneur d’une équipe de troisième division à 24 ans. Le plus jeune entraîneur du centre de formation à 26 ans. J’ai été le plus jeune entraîneur d’une équipe professionnelle de première division à 27 ans à Grenoble. J’ai des exploits dans toutes les équipes que j’ai eu à manager. Je dirais un peu sans prétention aucune, que j’ai le profil de Bruno Metsu quand il est arrivé au Sénégal.
Pensez-vous avec le groupe dont dispose le Sénégal, pouvoir gagner des titres si toutefois vous êtes à la tête de l’équipe ?
Tout à fait. Je suis ambitieux. Moi, venir passer juste deux ans au soleil ne m’intéresse pas. Je viens pour conquérir des titres. Je sais que le Sénégal n’a pas encore gagné de titre et je sais qu’avec mon mental ma façon de faire mon enthousiasme je vais essayer de conquérir un titre pour le Sénégal. Il y a un groupe fabuleux dans ce pays. Mais c’est ce qu’on met dans le groupe qui fait la différence : les animations, les fondamentaux, les stratégies, le mental, l’état d’esprit. Tout ça c’est l’entraîneur qui doit le mettre en place. J’ai acquis assez d’expérience pour raffermir le mental des gens et faire d’une équipe moyenne une bonne. Donc à partir de là je suis conscient de ce dont je suis capable. Quand il y a du talent comme au Sénégal permettez-moi d’avoir un peu d’ambition.
Vous dites avoir le profil de Bruno Metsu lorsqu’il venait au Sénégal, un entraîneur qui a mis la barre très haut en étant finaliste de coupe d’Afrique et quart de finaliste mondial, pensez-vous pouvoir faire mieux?
Oui. De toutes les façons si je pense que je ne peux pas faire mieux il faut que je reste en France. Je suis prêt à relever le défi. J’ai l’enthousiasme, la volonté, l’ambition, l’état d’esprit. Je suis un homme de cœur et je suis blanc dehors mais je dois être noir dedans parce que j’ai vraiment la fibre africaine. Les différents joueurs sénégalais que j’ai eus dans les clubs, dont Amara Traoré, je les adore. Et vraiment j’ai un bon feeling avec mes joueurs.
Les entraîneurs étrangers ne se préoccupent pas souvent du développement du football local ; à ce niveau avez-vous l’ambition d’être l’exception à la règle ?
Tout à fait ! Je vais apporter mon concours au développement du football local. Peut-être plus, puisque je compte apporter personnellement autre chose, mais je préfère ne pas en parler maintenant.
Vous avez été annoncé au Togo pour remplacer Stephan Keshi ; qu’est-ce qui a bloqué les choses ?
Des raisons financières. Je croyais que les Allemands donnaient de l’argent et moi, j’en demandais. (rires). J’étais longtemps numéro un de la liste. J’avoue que jouer la coupe du monde c’était bien. Mais bon, j’ai la fibre africaine. J’aime les gens et en retour ils m’apprécient.
Justement c’est à ce niveau que le Sénégal a souvent des problèmes avec les entraîneurs étrangers. Le cachet ne va-t-il pas être un facteur de blocage ?
Ça ne sera pas un problème pour moi. Je serai tout à fait raisonnable par rapport à la conjoncture du Sénégal. Je ne viens pas pour de l’argent mais pour un challenge sportif. Vu l’amour des gens qui étaient autour de moi ce n’est pas décent de demander des 100 et des 1000.
Pour les besoins de votre candidature, vous étiez au Sénégal récemment comment s’est passé votre séjour ?
C’était très bien ! J’ai regardé quelques matchs. Ce qui fait mon bonheur au Sénégal c’est de voir ces jeunes pleins de vie pleins de qualités. Le Sénégal est un vivier fantastique et maintenant il faut qu’il ait un titre.
Et avec vous on peut s’attendre à ce titre ?
Ecoutez : moi, je viens pour cela. Je viens avec cette ambition. Je vous dis une chose : il n’y a pas de forteresse imprenable, il n’y a que des forteresses mal attaquées.
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