Syndiely Wade est de retour. Doublement. L'année dernière, la pilote sénégalaise avait fait l'impasse sur son unique rendez-vous dans le monde du rallye raid. Sa visite à l'hôtel Méridien, qui accueille l'arrivée des concurrents à Dakar, l'avait immédiatement convaincue de remonter un projet : « C'était une sensation étrange de les voir terminer le rallye, alors que je n'étais pas de la partie. Mais j'étais surtout contente de revoir tous ces gens que je commence à bien connaître. Je me suis rapidement motivée pour organiser ma participation cette année, et cette fois-ci j'ai décidé d'acheter une voiture et de m'occuper de la préparation, au lieu d'en louer une clés en mains comme les autres années. C'est une manière de s'impliquer un peu plus, du coup c'est une autre aventure », explique la revenante, qui roule donc depuis Lisbonne dans un 4x4 Nissan racheté à Abdou Thiam.
Pour sa quatrième participation au rallye, à chaque fois avec Pierre-Henry Desmazures comme copilote, Syndiely a immédiatement été confronté à des situations extrêmes : « Après 20 km de course, nous avons casé un moyeu, et cette première spéciale s'est terminée derrière notre camion d'assistance, tirés par une sangle. » Si la situation s'est sensiblement améliorée, le Maroc a aussi réservé des surprises à la fille du président du Sénégal : « Entre Er Rachidia et Ouarzazate, nous avons eu un souci avec la tête d'allumeur au quart de la spéciale. Au total, nous avons passé la plus grosse partie de la nuit à traverser un erg, pour arriver au petit matin. Mais entre temps, je me suis endormie sur la route dans la liaison et j'ai été réveillée par un poteau ».
Entre les frayeurs et les contre temps, Syndiely a tout de même réussi à traverser, sans encombres majeures, le Maroc, la Mauritanie et le Mali, pour effectuer son retour au pays, dans l'étape de Tambacounda : « Voilà, c'est fait, je suis de nouveau chez moi. Juste après la frontière, il y avait un comité d'accueil au départ de la spéciale, et encore pas mal de monde à l'arrivée. Cela fait chaud au cur de voir que des gens se déplacent pour venir me voir ».
Après le rallye, qu'elle considère comme une parenthèse dans son calendrier chargé, Mlle Wade se consacrera à ses activités aussi nombreuses que variées, souvent en relation avec le monde du sport : « Je me suis occupé de communication pour les footballeurs sénégalais et pour le tour cycliste du Sénégal, je travaille aussi à la formation d'une sélection nationale de rugby. Mais j'ai aussi monté un défilé de créateurs sénégalais Paris, je me suis occupé d'organiser l'évacuation de ressortissants sénégalais l'été dernier pendant la guerre au Liban. Le Dakar, c'est mes vacances »
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