Les Lions ont quitté Paris hier avec une double satisfaction. Celle d’avoir battu (3-1) la Guinée en match de préparation pour la Can 2008, et d’avoir ensuite empoché leur prime de qualification (7 millions par joueur au prorata des matches joués), trois mois avant la Can ; ce qui est une première.
Une exception voulue et décidée par l’Etat du Sénégal qui, selon le ministre des Sports, présent hier à Rouen, a débloqué une somme globale de 289 millions de francs Cfa : «Nous avons réglé 139 millions pour payer les primes de qualification pour la Coupe d’Afrique et les primes du match contre le Burkina Faso. Nous avons également réglé 150 millions pour les primes de victoire contre la Guinée. Ça fait 289 millions que l’Etat a dégagé», s’est réjoui Issa Mbaye Samb. Le nouveau locataire de la rue Carnot a, du coup, permis aux Lions de partir de Rouen avec un bon pactole d’euros dans leur valise, si on sait que certains joueurs qui ont joué tous les matches des éliminatoires de la Can, et qui ont pris part hier au succès face au Syli, comme Guirane Ndaw, Lamine Diatta, Ousmane Ndoye, vont toucher chacun 10 millions de francs. Une aubaine financière qu’il faut lier au show de El Hadji Diouf qui a ameuté toute l’opinion sportive en annonçant tout de go sa décision de mettre fin à sa carrière internationale, prétextant l’amateurisme des Fédéraux et le retard dans la paiement des primes de la Can 2008. A l’arrivée, la sortie du capitaine des Lions aura porté ses fruits, pour avoir contraint l’Etat à régler le problème en débloquant la rondelette somme de 289 millions.
Diouf donc gagne son combat avec les autorités sportives. Un combat qui avait réuni tous les ingrédients d’un chantage. Mais en revanche, il perd en crédibilité pour avoir annoncé une décision qu’il savait ne pas pouvoir respecter. Et on est en droit de se demander que vaut désormais la parole du capitaine des Lions qui a juré sur les toits son intention de mettre une croix sur l’équipe nationale, avant de se raviser.
Présent incognito hier à Paris, Diouf devait rencontrer hier soir les Fédéraux après le match de Rouen pour s’expliquer et s’aménager une porte de sortie, en produisant un certificat médical pour une «blessure» contractée aux entraînements avec Bolton (?). Une acrobatie dont l’enfant terrible du football sénégalais pouvait se passer s’il avait posé le problème des primes en y mettant la forme et le ton. Mais enfin, Diouf c’est Diouf…
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