La grosse affiche des quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations aura lieu samedi prochain au Caire entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun. Les Lions Indomptables ont terminé en tête de leur groupe B, après s’être assuré dimanche une troisième victoire, aux dépens de la Rd Congo (2-0). Bien que battus, les joueurs de Claude Le Roy se retrouvent aussi en 1/4 de finale grâce à une meilleure différence de but que l’Angola, vainqueur de son côté du Togo (3-2). La qualification s’est, en fait, jouée à un but. La Rdc fera face à l’Egypte, le pays organisateur qui n’a tremblé au moment d’arracher son ticket.
Faisant fi du «contentieux» à vider, Henri Michel, le sélectionneur des Ivoiriens, ne s’attarde que sur la qualité de l’adversaire : «Le Cameroun n’est pas n’importe qui, mais à ce niveau, on doit être prêt à affronter tout le monde.» N’empêche, la sauce de ce quart de finale sera relevée par le duel à distance entre les deux étoiles actuelles du football africain : le Camerounais Eto’o et l’Ivoirien Drogba.
POULE A : L’Egypte y met la manière
L’Egypte et la Côte d’Ivoire sont, dans cet ordre, les deux nations du groupe A qualifiées pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations. L’Egypte, pays organisateur, qui n’avait pas validé son billet avant samedi, a pris la tête de la poule en dominant la Côte d’Ivoire (3-1). «Mes joueurs ont fait un excellent match qui méritait d’être la finale», a estimé Shawki Gharib, l’entraîneur-adjoint de l’Egypte, pour résumer la performance des Pharaons. Le Maroc avait encore une chance mais n’a réalisé qu’un 0-0 face à la Libye. L’équipe du Bordelais Marouane Chamakh, finaliste en 2004, quitte la compétition sans avoir inscrit le moindre but.
Un doublé de Motaeb, pourtant joker en début de tournoi, a permis au pays d’organisateur d’éviter un quart de finale contre le redoutable Cameroun.
Il n’y a pas eu de duel entre les deux anciens Marseillais Drogba et Mido. L’Ivoirien a débuté sur le banc et Mido dut sortir au bout de 24 minutes, blessé à la cuisse gauche. Mais l’agressivité égyptienne fit plus que sauver l’intensité du spectacle, entretenue dès la 8e minute par une tête gagnante de Motaeb, prolongeant celle de Saka (1-0). Une frappe déviée d’Aruna Koné ponctua un bon retour de la Côte d’Ivoire (43e, 1-1). Après le repos, la reprise de l’Egyptien Terika prit Boubacar, gardien remplaçant, à froid (61e) et remit l’Egypte devant (2-1). 9 mn plus tard, Motaeb mettait son équipe à l’abri (70e, 3-1) suite à un beau travail du vétéran Hossam Hassan, entré à la place de Mido.
«On encaisse les buts juste après le changement de gardien, déplorait le sélectionneur ivoirien Henri Michel après coup, mais sans regret sur son choix d’aligner une équipe-bis. On avait trois joueurs avec un avertissement, c’est pour cela qu’on a décidé de faire jouer des joueurs qui n’avaient pas encore joué. Dans une semaine, on sera peut-être content d’avoir fait ça. La seule chose que je regrette c’est qu’on avait dans notre groupe la Libye et l’Egypte, qu’on avait rencontré lors des éliminatoires, et maintenant c’est le Cameroun en quart de finale.» Le Maroc, de son côté, va avoir besoin de temps pour digérer un monumental échec.
POULE B : Le Cameroun souverain, la Rdc à la fête
La Rd Congo s’est offert, hier, le deuxième laisser-passer du groupe B pour les quarts de finale. L’équipe dirigée par le Français Claude Le Roy s’est pourtant inclinée (0-2) face au Cameroun, premier qualifié du groupe, mais dans le même temps, l’Angola a raté sa qualification faute de ne pas avoir inscrit suffisamment de buts face au Togo, et ce, malgré un succès (3-2). C’est donc au bout d’un incroyable suspense que le Congo s’est qualifié pour affronter le pays organisateur, l’Egypte, en quart de finale. Le Cameroun retrouvera de son côté la Côte d’Ivoire pour une revanche pleine d’intensité de la phase qualificative pour la Coupe du monde.
Il s’en est pourtant fallu de quelques centimètres puisque l’une des transversales du Military stadium a décidé à elle seule du destin des Congolais. A dix minutes de la fin, alors qu’il suffisait d’un but supplémentaire du Cameroun pour ruiner les espoirs des Simba, réduits à dix après l’expulsion de Bokese (70e), la reprise d’Eto’o n’a pas pu rentrer. Le score est donc resté bloqué à 2-0. En 2 mn, les hommes de Leroy avaient encaissé 2 buts sur un coup franc terrible de Geremi (32e) et une frappe presque gag de l’inévitable Samuel Eto’o (33e), le ballon rebondissant sur le poteau puis sur la tête du gardien, avant de franchir la ligne.
Un rien qui suffit tout de même à obliger les Angolais à repartir d’Egypte malgré l’égalité de points avec les Congolais, mais à un but seulement d’une qualification qui paraissait impossible. Claude Leroy, ancien sélectionneur du Cameroun et actuel stratège du Congo avait d’ailleurs beaucoup de mal à y croire à l’issue de la soirée : «On se qualifie par la petite porte, en ayant subi pendant une heure et demie, 2-0 c’est un moindre mal. Je ne suis pas fier de cette qualification, en raison de cette deuxième expulsion sur un geste stupide. Rien ne peut excuser un tel comportement. En tant qu’entraîneur, on ne peut accepter cela. J’ai honte de voir ce genre de geste dans le football. On va essayer de se réorganiser pour donner du plaisir à ceux qui nous suivent. Je ne pense pas que les Camerounais nous aient fait de cadeaux.»
Ses joueurs pourront aller remercier les Togolais avant qu’ils ne rentrent chez eux, car ils auront tout de même réussi à marquer une fois réduits à dix contre onze. Angola-Togo deux équipes, qualifiées pour la Coupe du monde, n’ont pas passé le premier tour de la Can. Le Togo, avec trois défaites et le conflit Keshi-Adebayor, devra analyser un échec radical. L’Angola, avec un certain panache. Après la rencontre, Leroy a laissé entendre qu’il pourrait ne pas rester à son poste à l’issue de la Coupe d’Afrique.
«Comme le poste sera rapidement vacant, vous pourrez prendre la place», a-t-il répondu à la question tactique d’un journaliste congolais. Il ne serait pas étonné de voir son bourreau du jour triompher le 10 février. «Il faut tirer un grand coup de chapeau à cette équipe du Cameroun, qui est largement au-dessus du lot.»
Ce Cameroun-Côte d’Ivoire s’énonce comme de chaudes retrouvailles entre deux «ogres» qui se sont frottés durant les dernières éliminatoires Can-Mondial 2006. Et si les partenaires de l’insatiable Eto’o, auteur hier de son 5e but dans le tournoi, s’étaient imposé aussi bien à Yaoundé (2-0) qu’à Abidjan (3-2), les Eléphants sont parvenus à leur chiper in extremis le seul ticket du groupe pour le Mondial 2006. Au terme d’un scénario décapant (penalty manqué par Webo dans les arrêts de jeu face à l’Egypte lors de la dernière journée) qui est resté à travers la gorge des orgueilleux Indomptables.
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