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Réforme du football sénégalais - Championnat non-amateur : Ce n’est pas encore le grand rush des clubs

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Réforme du football sénégalais - Championnat non-amateur : Ce n’est pas encore le grand rush des clubs

La réforme du football sénégalais est déjà enclenchée. Le 31 octobre prochain, tous les dossiers des clubs de première et seconde division désireux de prendre part au championnat non-amateur devraient être déposés sur la table des fédéraux. Mais à quelques jours du délai de rigueur, on ne se bouscule pas au portillon.

Au Sénégal, ce ne sont pas les idées qui manquent. Depuis la réforme Lamine Diack au début des années 1970 " tout a été écrit ou dit sur le football sénégalais, mais tout reste à faire". Et c’est à partir de ce constat que les autorités fédérales et l’État ont initié un autre projet de réforme. Mis sur pied le 23 mars 2003 par l’ancien Comité directeur fédéral, le comité ad hoc, piloté à l’époque par l’ancien président de la Fédération sénégalaise de foot, El Hadji Malick Sy « Souris », a revu de fond en comble la situation du foot local. « Améliorer le présent pour réussir le futur » fut alors la principale motivation qui a animé les autorités du football local à travers cette initiative. En fait de réforme, il convient de souligner qu’elle est la troisième de l’histoire du football sénégalais. Après celle de Lamine Diack, Daouda Faye avait proposé une réforme au lendemain du fiasco de Sénégal 92. La troisième a été inspirée par "les modèles tunisiens et français en particulier" précise Bounama Dièye, le président du comité ad hoc qui attend toujours les dossiers des clubs candidats à ce championnat de rupture. Et, tout en refusant de révéler les identités des clubs qui ont déposé leur dossier, M. Dièye confie que c’est "seulement trois dossiers" qui sont parvenus au comité ad hoc pour l’instant.

Cela ne l’empêche point de garder espoir de collecter d’autres candidatures avant le deadline fixé à la fin de ce mois d’octobre. Et pour lancer la Ligue 1, "huit (8) clubs au minimum suffisent, alors que pour la Ligue 2, il en faut 10", précise Bounama Dièye.

Les textes de la rupture

Six titres. C’est le contenu du document qui régit le championnat non amateur. Dans le premier intitulé "Dipositions générales", le comité ad hoc tient d’abord à préciser les conditions de participation à ce championnat de football "professionnel", les "modalités de gestion administrative et financière" des clubs concernés et enfin, les "sanctions prévues en cas d’infraction". Prévu à partir de l’exercice 2007-2008 comme indiqué à l’article 2, le championnat de football professionnel est "réservé aux clubs qui remplissent les conditions du présent cahier des charges". Deux ligues (L1 et L2) sont prévues comme en France. Elles seront constituées d’un nombre de clubs déterminé "a priori par des critères sportifs "précise le cahier de charge à son article 4.

Le deuxième titre traite des conditions de participation au championnat de football professionnel. Et dans ce chapitre, l’article 5 énumère les obligations soumises aux clubs pour disputer les joutes de l’élite. En plus de l’engagement à "respecter les règlements de la Fsf et de la Ligue", les clubs doivent remplir les critères sportifs édictés. En clair, "être un club de Division 1 ou Division 2". Sur le plan administratif, les pensionnaires de ces championnats "pros" doivent être organisés sous forme de sociétés commerciales conformément au traité de l’Ohada. Les clubs sont également tenus "de disposer d’un stade fonctionnel doté d’un terrain réglementaire". Et par réglementaire, l’article 5 entend un terrain "gazonné, stabilisé ou synthétique". Une exigence qui risque fort de plomber les dossiers de plusieurs clubs. Mais Bounama Dièye rassure en insistant sur le terme "disposer" d’un stade. Le président du comité ad hoc, fait "la différence entre disposer d’un stade et posséder son propre stade" tout en faisant référence aux textes (voir ci-dessus). Et justement sur le terrain, les clubs sont tenus de se présenter à toutes les catégories mais aussi de disposer d’un staff médical "dirigé par un médecin spécialisé en médecine sportive ou agréé par la commission médicale de la Fsf". Outre l’engagement d’un permanent pour la gestion des dossiers administratifs, un comptable est aussi exigé pour tenir la comptabilité des fonds. À défaut, les clubs sont tenus de "travailler avec un cabinet comptable agréé" par la Fsf. Par ailleurs, "une liste de dix-huit (18) joueurs au moins et de vingt et cinq (25) joueurs au plus, sous contrat avec copie de leur contrat d’assurance couvrant les accidents corporels trente (30) jours avant l’ouverture de la saison" est aussi réclamée par le cahier des charges. Disposer d’un siège fonctionnel avec les accesssoires indispensables pour la communication et d’un compte bancaire ou postal sont les autres exigences à remplir. À son article 8 alinéa 3, le texte indique que les clubs sont tenus de présenter un plan "détaillé de financement " de leur budget prévisionnel. Et dans ce budget, "au moins 10% " doit être consacré à la formation. Pour les besoins d’un contrôle, les clubs sont tenus d’adresser à la Ligue leurs états financiers "simplifiés" au plus tard le 31 décembre de chaque année (article 10).

Naturellement des sanctions sont prévues comme dans tout système. Et c’est dans le 4e titre que ces sanctions sont répertoriées. Le non-respect des dispositions du cahier de charges entraîne l’exclusion automatique du championnat pro avertit l’article 12. Une décision du seul Conseil d’administration de la Ligue. Il est cependant utile de préciser que ce type de sanction s’applique aux cas relatifs au Titre 2 (Conditions de participations). Concernant les manquements aux dispositions prévues au Titre 3 (Mesures de contrôle de gestion), une amende de 500 000 francs Cfa est prévue à titre de sanction. Une amende qui se multiplie par 2 si le club puni ne s’acquitte pas de penalité au-delà de 30 jours. Pire, l’exclusion peut intervenir si "dans les 15 jours, le club ne s’acquitte pas de l’amende doublée". Avec des conséquences sur le plan purement sportif. En effet, "si cette exclusion intervient pendant la phase-aller de la compétition, tous les résultats des matches que l’équipe a disputés sont annulés. Tous les points gagnés, les buts marqués et encaissés par l’équipe ou par ses adversaires sont supprimés". En revanche, si cette exclusion intervient pendant la phase-retour de la compétition , "les résultats de tous les maches déjà joués sont maintenus. Les matches restant à jouer sont considérés comme perdus par pénalité pour l’équipe exclue et gagné par pénalité part ses adversaires".

Le 5e et dernier chapitre (titre) définit le mécanisme d’accession et de relégation dans ce championnat d’élite. Les textes mettent l’accent en particulier, sur l’avenir des joueurs des clubs rétrogradés. L’article 16 souligne, en effet, qu’un club de L1 rétrogradé en L2 "peut inscrire des joueurs sous contrat sur la liste des transferts libres". Le club "peut aussi diminuer de 30 % les salaires de ses joueurs". Les joueurs d’un club de L2 relégué en championnat amateur sont automatiquement sur la liste des "transferts libres". Toutefois, le club peut conserver les joueurs sous contrat à condition de présenter un bilan équilibré lors de la saison précédente. Mais cette mesure ne doit pas excéder deux saisons à compter de la date de la rétrogradation. Par ailleurs, le club champion du championnat amateur n’est pas automatiquement admis en championnat non amateur. Il faut au préalable satisfaire les conditions du cahier des charges avant d’acceder en L2. Détail important à clarifier pour éviter tout amalgame en fin de saison.

Le statut du joueur

Dans ses textes, la Fifa a réservé l’article 4 au statut du joueur non amateur. Et dans ce cas, l’instance mondiale précise que "tout joueur déclaré non-amateur par son association nationale doit être au bénéfice d’un contrat écrit avec le club qui l’emploie. De tels contrats ont une durée d’un an au minimum et de cinq ans au maximum. Les contrats d’une durée différente ne sont admis que s’ils sont conformes au droit national. Les contrats doivent respecter la législation applicable, ainsi que les principes énoncés dans les règlements de la FIFA et tous règlements additionnels adoptés en conformité avec les paragraphes deux et trois du préambule par l’association nationale du club employant le joueur. Copie de ces contrats doit être fournie à l’association nationale concernée et, sur demande, mise à disposition de la Fifa. Si les parties s’accordent sur une cessation du contrat avant son échéance, elles doivent en informer l’association nationale".

Assurer le spectacle, gage d’un avenir certain

Du spectacle d’un bon niveau sur les pelouses pour garantir la réussite de la phase test du championnat non amateur. C’est, en tout cas, la première condition à satisfaire pour convaincre les sponsors à s’investir. Un défi à tenir pour les premiers clubs pros sénégalais.

L’avenir du championnat non amateur ou professionnel (c’est selon) dépendra du spectacle offert sur le terrain. C’est une garantie pour convaincre les sponsors à s’aventurer dans cette phase-test. Il faudra, en effet, assurer le spectacle pour attirer le public et les médias vecteurs du marketing. En somme, l’intérêt économique des sponsors dépendra du spectacle offert sur le terrain. Amsata Fall a raison de résumer la situation, en soutenant que : " pour attirer le public et les sponsors, il faut d’abord du spectacle et les médiats. Et pour convaincre le public, il faut de la qualité. C’est le défi à relever de la part des acteurs" poursuit le Directeur technique national qui a remarqué "cette année, avant le retrait des clubs membres du Ccpc (Cadre de concertation des présidents de clubs, Ndlr), on a eu droit à de très bons matchs à Demba Diop parce que le terrain s’y prète". En fait, s’il y a un aspect qui cristalise les craintes d’un échec, c’est bien le volet commercial de ce championnat. Compte tenu du faible niveau des joutes locales, des inquiétudes sont autorisées quant à l’avenir de ce championnat d’élite, même si le Directeur tenchique national se veut optimiste. Partant du bon état du terrain du stade Demba Diop pour justifier le bon niveau des matches qui s’y sont disputés avant le retrait des clubs du Ccpc, M. Fall "pense que la réforme va obliger les collectivités locales, dont le sport est une compétence transférée, à investir au niveau des infrastructures". Un investissement qui, à ses yeux, "permettra aux télévisions à retransmettre les matches de leurs clubs". Mieux, il pense que "le fait de mettre à contribution ces collectivités locales permettra à certaines infrastructures de recouvrer une seconde jeunesse". Une condition pour convaincre, d’après le Dtn, les télévisions à s’investir dans ce championnat d’élite, seul gage de réussite et de lendemains meilleurs.

La qualité des effectifs sera l’autre aspect qui pourrait contribuer à garantir le spectacle. Avec les garanties professionnelles imposées aux clubs par le cahier des charges, les joueurs sont à l’abri de toute spéculation. En retour, ils auront l’obligation morale de s’investir à fond pour mériter la confiance de leurs clubs et garantir leur emploi. Par ailleurs, ce championnat serait une passerelle vers les clubs professionnels d’Europe, principaux cibles de tout joueur ambitieux.



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