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REFORME DU FOOT - Depuis deux ans, le projet dort toujours au ministère des Sports : Vava s’en «foot» de la réforme

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REFORME DU FOOT - Depuis deux ans, le projet dort toujours au ministère des Sports : Vava s’en «foot» de la réforme

Le football sénégalais est en pleine crise, amplifiée par le boycott actuel des présidents de clubs de toutes les compétitions organisées par la Fédération. Pourtant, observateurs, dirigeants et techniciens du ballon rond, sont tous d’accord que la sortie de crise passe par la réforme de notre football. Mais curieusement, ce projet, validé par tous les clubs du Sénégal, dort depuis près de deux ans dans les tiroirs du ministre des Sports.

Le ministre des Sports s’est invité en médiateur dans le bras de fer qui oppose présentement la Fédération sénégalaise de football au Cadre de concertation des présidents de clubs (Ccpc). Daouda Faye semble vouloir jouer au sapeur-pompier : «Je suis responsable du sport sur toute l’étendue du territoire et je verrai avec la fédération comment régler ce problème, mais sans m’immiscer dans la gestion. Je serai arbitre. La gestion quotidienne du sport, des compétitions relève des fédérations», a déclaré Vava qui a entamé hier sa médiation entre la Fédération sénégalaise de football et les présidents de clubs. Pourtant en dépit de ce ton conciliateur et de son nouveau statut de médiateur, le ministre des Sports n’est pas exempt de tout reproche dans la crise qui secoue actuellement le football sénégalais. Daouda Faye, qui s’est illustré à travers ses nombreux conflits avec différentes fédérations sportives, refuse toujours d’appliquer le projet de réforme du football sénégalais qui dort dans ses locaux de la rue Carnot depuis le départ de l’ancien ministre, Youssoupha Ndiaye. Une démarche qui a de quoi surprendre si on sait que le milieu du ballon rond, observateurs, dirigeants et techniciens réunis, sont tous unanimes à reconnaître que la sortie de crise du football sénégalais passe impérativement vers l’application de la réforme. Même au sein de son cabinet ministériel, on est d’accord qu’il faut se tourner vers la réforme de notre football. A l’image de l’un des Conseillers de Vava, Omar Seck, ancien président de la Jeanne d’Arc, qui s’est récemment exprimé à ce sujet suite à l’annonce du boycott des présidents de clubs : «La réflexion doit être menée dans le sens de la mise sur pied, dans les trois années à venir, d’un football non amateur. Chaque année qui passe doit nous permettre de poser un acte, un jalon dans l’accomplissement de cet objectif. Le débat le plus utile pour le football sénégalais est celui qui pourrait déboucher sur la mise sur pied d’un championnat non amateur», a recommandé l’ancien patron des «bleu-blanc». Omar Seck a été rejoint dans cette position par le Directeur technique national, Amsata Fall et d’autres dirigeants de clubs comme, entre autres, le président de l’Us Gorée, Me Augustin Senghor, le porte-parole du Ccpc, Mbaye Diouf Dia et les Fédéraux. Mais rien n’y fait, Vava continue de s’asseoir sur la réforme du football sénégalais.

Lancée en grande pompe en février 2005 par l’ancien ministre, Youssoupha Ndiaye, cette réforme devait être effective lors de la saison 2005/2006. Et à cette occasion, une feuille de route en quatre (4) temps a été déclinée. C’est ainsi qu’entre février et mai 2005, il s’agissait de définir les moyens requis. Au cours de cette période, les clubs devaient déposer leurs observations auprès du Comité de pilotage avant le 1er avril 2005. Entre mai et juillet de la même année, l’on devait procéder à la modernisation des clubs. La vulgarisation de la réforme, accompagnée d’une concertation nationale qui devait impliquer l’Etat, les Collectivités locales, les clubs, les métiers du football, la presse et les partenaires économiques, était prévue de juillet à décembre 2005, avant la mise en œuvre du projet calé au début de la saison 2005/2006.

AUCUNE VOLONTE POLITIQUE

En dépit de quelques mois de retard accusé à l’allumage du projet, les choses avaient commencé à bouger avec le dépôt des observations et amendements, venant des clubs par le canal des Ligues régionales. Une plénière entre le Comité de pilotage et la Fsf devait suivre. Mais depuis la dernière rencontre entre le Comité de pilotage et la presse, qui s’est tenue à l’hôtel Indépendance, le mercredi 24 mai 2005, le projet est bloqué car ayant eu le malheur de tomber entre les mains du nouveau ministre d’alors, en l’occurrence Daouda Faye.

Cela fait maintenant 23 mois, soit près de deux ans, que le locataire de la rue Carnot, refuse de donner son aval pour que le Comité de pilotage poursuive ses travaux qu’il avait débutés au grand bonheur des dirigeants de clubs. Pendant ce temps, c’est la galère pour les dirigeants, pour les joueurs qui ne pensent qu’à partir. Pour les clubs asphyxiés financièrement, qui continuent de se faire humilier sur la scène africaine et qui voient le public et les sponsors, plus portés vers l’équipe nationale, leur tourner le dos. Résultat des courses : hier, c’était la grève des joueurs, aujourd’hui le boycott des présidents de clubs et demain, ce sera le ballon qui va arrêter complètement de rouler et tout le monde va rester chez lui.

Mais au juste, pourquoi le ministre des Sports, pourtant porteur d’un projet de réforme du temps où il présidait le Comité directeur provisoire (Cdp), tarde-t-il à dépoussiérer le dossier que lui a légué le ministre Youssoupha Ndiaye ? A la rue Carnot, on préfère pousser le ballon des promesses. A l’image du chargé de communication de Vava qui assure que le projet va voir le jour sans pour autant avancer de date. Mais, selon des sources concordantes et confirmées par d’anciens membres du Comité de pilotage, la réponse est toute simple : «Vava ne veut pas de la réforme, car il n’en est pas l’initiateur. Malheureusement, c’est ça le problème. Mais ce qui est plus inquiétant, c’est que le ministre ne propose rien en échange. Présentement, il semble vouloir profiter du bras de fer entre la Fédération et le Ccpc pour redorer son blason. Mais l’échec est là ; il est patent, à l’image de notre football.» En fait, le vrai problème, si on suit les propos de notre interlocuteur, c’est qu’il n’y a aucune volonté politique venant de l’Etat et tendant à rendre performant le football local. Tout est concentré sur l’équipe nationale où «la politique des campagnes» est érigée en règle. Le pire, c’est qu’au moment où on tourne en rond, nos voisins d’à côté font de grandes avancées et se permettent même de piocher sur nos projets et idées. La dernière réforme en date est celle de Lamine Diack en 1969. Avant, il y a eu des tentatives infructueuses suscitées lors des Etats généraux de 1987 et de la réforme Daouda Faye de 1994. Quelle soit parrainée par Vava ou Youssoupha Ndiaye, le football sénégalais réclame «sa» réforme. Peu importe le nom de l’initiateur, peu importe la touche à y apporter. Le ministre des Sports est encore une fois interpellé.

 

 



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