‘La situation conflictuelle dans laquelle est plongé le football sénégalais doit cesser. On ne peut pas continuer à régler éternellement des situations de crise dans le football.’ Ce coup de gueule d'un proche du Premier ministre, traduit clairement les inquiétudes au plus haut sommet de l'Etat, suite au rejet des statuts et du code électoral en vue de l'érection de la future Fédération sénégalaise de football (Fsf). Réunis en Assemblée générale extraordinaire, samedi, 194 clubs contre 106 ont voté contre l'adoption du projet proposé par le Comité de normalisation (Cnf). Cette décision fait craindre une nouvelle crise dans la famille du football, un peu plus d'un an après celle qui a conduit à la mise en place du Cnf. ‘Pour avoir des explications sur cette nouvelle situation conflictuelle notée à la fin de l’Assemblée générale’, la Primature a envoyé, hier, une correspondance au ministère des Sports et des Loisirs. Notre interlocuteur n'a pas manqué de rappeler que les textes en questions ‘ont déjà été adoptés par l’Etat du Sénégal et la Fifa’ au mois de décembre dernier au détour d'une réunion entre les deux parties à laquelle le Cnf a pris part. ‘Les textes cadrent parfaitement avec le droit positif sénégalais et aux exigences de la Fifa.
Ils avaient bien fait l’objet d’un consensus entre l’Etat du Sénégal, représenté par le Directeur de la haute compétition (Dha), Ameth Dieng, et Aboubacar Sédikh Traoré de la Primature et le Cnf, représenté par son président Diagna Ndiaye et Me Augustin Senghor, en sa qualité de président de la commission chargée de la réforme des textes. On est alors surpris de ce rejet qui annihile ainsi plus de dix mois de travaux consentis par les membres du Cnf’, fulmine notre source à la Primature. Cette dernière d'ajouter qu'il appartient désormais à la tutelle de taire toutes les divergences dans la famille du football pour la mise en place de la future Fédération sénégalaise de football. ‘C’est pour voir un peu plus clair dans cette situation conflictuelle avec notamment la création de la Coordination nationale des clubs du Sénégal que les services de la Primature ont adressé une correspondance au ministre des Sports et des Loisirs. Il lui appartient de peser de tout son poids en tant que tutelle pour apaiser les conflits qui minent souvent le football sénégalais, suggère notre interlocuteur.
A partir du moment où les clubs ont commencé à s’agiter, il appartenait au ministère des Sports de siffler la fin de la récréation en réunissant les différentes parties autour d’une table’. Un collaborateur du ministre des Sports et des Loisirs, contacté hier, a confirmé que les services de Bacar Dia ont reçu une correspondance de la Primature. Affirmant ignorer le contenu de la lettre, ce dernier a tenu à minimiser : ‘C’est dans l’ordre tout à fait normal des choses que la Primature envoie des correspondances au département. Je ne vois réellement pas la raison de votre préoccupation à cet effet.’ Soupçonnés de rouler pour la Coordination nationale des clubs du Sénégal (Cncs), qui a largement contribué au rejet du projet de textes de la future Fédération sénégalaise de football, les services du ministère des Sports s'en défendent. ‘C’est irrespectueux de penser que le ministre peut se rabaisser à un jeu de combine. Il faut que les gens arrêtent leur travail de manœuvrier, déplore le collaborateur de Bacar Dia. Le ministre n’est ni de prêt ni de loin mêler au rejet dont ces textes ont fait l’objet’.
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