On est loin du fameux poisson d’avril mais quand la nouvelle est tombée certains l’ont prise pour un canulard. Et pourtant il n’en était rien. Sans que l’on ne parvienne à en comprendre quoi que ce soit, le combat tant attendu par tout le Sénégal et qui devait mettre aux prises hier les lutteurs Tapha Guéye de Fass à Eumeu séne de Boul Fallé , a été reporté sine die. Avec aucune raison sérieuse avancée. Mais dans le fond les faits semblent parler d’eux mêmes. L’irresponsabilité du Cng face à un neo promoteur , le refus de certains partenaires de verser « leur argent » à un inconnu , la non application de la loi concernant le contrat de concession et la probité morale de plus en plus dénoncée de certains organisateurs suffisent pour comprendre cette blessure qui risque de gangréner l’aréne sénégalaise.
« On est très amer, on est déçu."
Pour organiser un tel combat il faut se prémunir de toutes les garanties. Ce que ce promoteur qui a attendu la veille ( Ndlr : le mercredi) du combat pour venir nous aviser qu’il ne pouvait plus organiser, n a pas fait. Ce qui est très grave car étant un précédent dangereux ». Ces propos de Malick Guéye membre influent de l’écurie de Fass par ailleurs frére ainé de Tapha Guéye le Tigre renseignent sur la situation pesante et inconcevable qui a suivi l’annonce de l’annulation du combat annoncé en grandes pompes depuis quelques semaines à travers tous les médias et qui devait opposer Tapha Guéye de Fass à Eumeu Séne de Boul Fallé hier le 1er mai 2008. Sous la houlette de El hadji Ndiaye un neo promoteur , émigré de son état mais plus connu comme étant fils de Doudou Ndiaye Rose ( son pére à qui il voulait rendre hommage pour ses 50 ans sur scéne), cette affiche était retenue pour battre tous les records. En tout cas pour ce qui est de cette saison , cette affiche avait fini de battre un certain nombre de records.
D’abord pour ce faire c’est un budget de 250 millions de Fcfa qui avait été retenu. Un budget qui englobait les cachets des deux lutteurs (soit 80% du total) et le reste pour l’organisation. Sur le plan sportif les deux lutteurs avaient consentis par le biais de leurs écuries respectives un certains nombres d’efforts allant de la préparation ( physique et mystique) à la gestion matérielle de ce combat. En outre ce combat avait le don dans un autre cadre de re-tracer la carriére de l’un ou de l’autre des deux lutteurs. Tapha Guéye à quelques encablures de la retraite tentait une sortie honorable. Eumeu Séne dans sa tentative de « remplacer » Tyson de trouver le moyen de s’imposer pour bien se relancer vers les ténors. Autant de faits qui avaient donné un enjeu terrible à ce combat. Mais rien de cela ne sera. Un fait grave car historique. Pour la premiére fois un combat est annulé à 24 heures pour des raisons logistiques ou financiéres. A chaque fois qu’il s’était agi c’était un décés d’une haute personnalité ou autre du genre. D’où le nom de El Hadji Ndiaye qui restera gravé dans la mémoire de l’aréne. Tant le bonhomme a fait du tintammare avec des « taan – beer » endiablés qui ont fait croire à tous qu’il était « prêt ». Mais où est passé le contrat de concession ? Mais devait –il en être ainsi ? La question mérite bien d’être posée. Un combat de lutte de cette trempe et bien d’autres moins médiatisés et moins populaires sont tous montés de la même maniére. Le promoteur s’engage. Il convainc les deux écuries. Ils s’entendent sur les cachets et enfin entre en jeu le Cng. Ce dernier reçoit le promoteur qui ( au passage a déjà acquis sa licence à 300.000 Fcfa) informe de son montage en donnant toutes les garanties requises. Un contrat en bonne et due forme est signé devant le secrétaire administratif du Cng ( actuellement Ibrahima Sarr) qui donne son aval. Mais dans ces différentes clauses dégagées , le contrat de concession demeure essentiel. Et aujourd’hui face à cette situation des plus cocasses , l’on se demande si réellement un contrat de concession a réellement existé. En effet, ce document quinze jours avant la date retenue pour le combat permet d’avoir toutes les garanties ( financiéres surtout) sur la tenue du combat en question.
Ce qui fait qu’il est même impensable qu’un report ou une annulation ào la derniére minute puisse avoir lieu. Comme c’est le cas dans ce combat. Cette fois ci est ce que tout ce processus a été respecté ? Il ne le semble pas. Car la raison avancée par le Cng par la voix de Cheikh Tidiane Ndiaye ( le vice président) est que « les partenaires attendus par le promoteur ont faussé compagnie à la derniére minute ». Un argument fallacieux qui ne devait pas émaner du Cng. La totale responsabilité du Cng A ce dernier que les partenaires répondent ou pas, le contrat de concession devait permttre de savoir si El Hadji Ndiaye était solvable ou pas. Pourquoi avoir accepté le jeu de ce neo promoteur qui a attendu la derniére minute pour se prononcer sur son incapacité à organiser ce combat ? Mais au delà de cette question c’est le débat sur la probité, la solvabilité et la possibilité de certains promoteurs ou soi disants d’organiser dans une aréne sénégalaise où on est très en avance. Cette situation doit pousser à une reconsidération du métier de promoteur qui ne doit plus être dévolu à n’importe qui. Le comité national de gestion ( Cng) une structure d’exception en place depuis prés de 15 ans dont les mérites avaient été vantés a totalement failli cette fois ci. Cet actuel Sénégal de la lutte ne peut plus se permettre des cas de figures pareils. Véritable entreprise à tous les niveaux, il urge de « balayer » pendant qu’il est encore temps. Aux derniéres nouvelles le Cng, le promoteur et les deux écuries se retrouvent mardi pour convenir d’une date prochaine. Mais à y voir de très prés l’annulation purement et simplement de ce combat semble la chose la mieux partagée.
Les partenaires qui n’ont pas jusque –là pu faire confiance à El Hadji Ndiaye risquent de ne plus jamais lui répondre. En tout cas pour cette saison en cours, il est presque incertain de voir ce combat.
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