Suites à la défaite de l’équipe féminine du Sénégal à domicile lors de la finale du championnat d’Afrique des nations de basket, des voix s’étaient levées pour dénoncer « l’amateurisme dans la préparation de Lionnes ». Parmi les défenseurs de cette thèse se trouve en bonne place le collectif des anciens du basket. Ces derniers, au lendemain de la défaite face au Mali, avaient dénoncé la gestion de la discipline par le bureau fédéral en place, dirigé par Alioune Dadara Diagne. Aussi Pape Moussa Touré, porte-parole de ce collectif avait demandé que « les dirigeants actuels tirent les conclusions de leur échec afin de rendre le tablier ».
La participation désastreuse des garçons aux championnats d’Afrique des nations était passée par là. La défaite face au Mali n’était en fait que la goutte d’eau de trop. Celle qui a fait déborder le vase. Au nombre des griefs reprochés aux dirigeants, le collectif avait signifié leur manque de professionnalisme dans la gestion des équipes. Pour apporter de l’eau à leur moulin, le collectif avait fait état entre autres de la sortie de certaines joueuses à quelques heures de la finale pour se rendre au marché Sandaga pour y faire du shopping. Une thèse réfutée par Maguette Diop, Dtn et entraîneur national. Pour lui, les Lionnes n’ont pas quitté leur hôtel ce jour-là. Aussi avait-il apporté un démenti aux propos de Baba Tandian, membre influence du collectif. Ce dernier avait dénoncé la veille sur les antennes de « Walf » cette situation plus que surprenante. Contacté par une de nos sources, nous avons fait un tour au marché Sandaga où nous avons rencontré Amadou Niokane, vendeur de vêtement. Interrogé, ce dernier revient sur les faits de ce dimanche 30 septembre 2007 vers 11 heures, jour de la finale.
« Des gens criaient en montrant Jeanne Senghor, Adama Diakhaté et Mame Binta Diouf. Je me suis rapproché. Les gens leur demandaient de battre le Mali ». (Ndlr : La finale était prévue pour 18 heures.) « Moi je suis sportif et j’ai dit que ce n’était pas normal de les retrouver avant la finale en train d’acheter. Adama Diakhaté m’a souri sans rien dire. Ensuite j’ai dit à Jeanne Senghor de devenir Al Poular comme elle joue bien. Elle m’a répondu qu’elle préfère rester Sérère. Et elle sont rentrées dans cette cantine », puis il désigne la cantine Keur Borom Touba A36. Nous avons rencontré N’Dattou Ndiaye, le vendeur qui était présent ce jour-là. Ce dernier a confirmé les dires de Niokane en apportant d’autres précisions.
« Mame Binta Diouf a acheté un portable de marque Nokia N70 », a-t-il déclaré. Son patron qui n’était pas présent ce jour a confirmé l’information. « Le lendemain de la finale, elles sont passées à nouveau et ont acheté un Nokia 3250 et un Samsung X650. C’est en ce moment que mon collègue m’a dit d’enregistrer le portable qui avait été acheté la veille par les joueuses », a déclaré Youssouf Soumaré. Poursuivant, il déclare : « Si ces filles ont perdu cette finale, c’est parce qu’elles étaient mal encadrées. Comment peut-on jouer une finale avec des maillots humides » s’est -il interrogé. Cette situation est révélatrice en ce sens qu’elle porte au grand jour le laxisme qui a entouré les Lionnes. Des révélations qui apportent de l’eau au moulin du collectif qui entend prendre en charge le basket sénégalais. Et ce afin de donner à cette discipline son lustre d’antan.
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