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ROGER MILLA “Le décès de ma femme m’a bouleversé”

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ROGER MILLA “Le décès de ma femme m’a bouleversé”

Après le football que faites-vous maintenant ?
En plus d’être président du Tonnerre, je suis ambassadeur itinérant à la Présidence de le République du Cameroun. Je suis ambassadeur de l’Onusida du continent africain. Je suis aussi ambassadeur des Villages SOS. Il y a quatre mois, j’ai créé ma propre fondation «Cœur d’Afrique Fondation Roger Milla». Voilà ce que je fais.

Devenir entraîneur de foot, ça ne vous a jamais tenté ?
Non, non, non ! Ça ne m’a jamais intéressé. Parce que les Africains ne sont pas reconnaissants, il faut le dire sincèrement. Les Africains ne sont pas de vrais connaisseurs du football. Donc je ne vais pas devenir entraîneur pour que des gens qui ne connaissent rien au football insultent mes joueurs ou m’insultent moi-même. Je n’accepterai jamais ça.

Quelle métier auriez-vous choisi si vous n’aviez pas été footballeur ?
 Ah ! Je ne sais pas (il rit). C’est Dieu qui donne à chacun son métier. Peut-être qu’il m’aurait donné un autre métier dans un autre sport, dans l’aviation, dans l’hôtellerie, dans la politique…

 Parlant de politique, quelqu’un d’autre à votre place aurait profité de cette popularité pour avoir un poste électif…
Moi, pour l’instant, ça ne me dit pas grand-chose. Je suis ambassadeur itinérant à la Présidence de la République, c’est comme si je faisais déjà de la politique. Mais je n’y suis pas plongé à 100%. Vous savez, tous les Camerounais m’aiment. Je ne sais pas pourquoi je vais entrer dans un parti politique et me couper d’une partie de mes fans. Je ne suis pas à 100% dans la politique, mais je suis à côté, je regarde comment les choses se passent.

On n’a pas forcément besoin d’un parti en politique.
Je suis d’accord avec vous. Mais pour l’instant, le Président Paul Biya fait un énorme travail pour notre pays. Il y a maintenu la paix, il m’a nommé Ambassadeur itinérant… Je ne vais pas aller contre lui parce que je veux être président. Pour l’instant, ça ne m’intéresse pas parce que je suis reconnaissant vis-à-vis de lui.

• Pour revenir au foot, selon vous, qu’est-ce qui manque à l’Afrique pour gagner enfin la Coupe du monde ?
- Ah bêh ! Ce qui manque à l’Afrique, c’est de battre toutes les autres équipes jusqu’à la finale (il rit). En fait, il nous manque cette technicité de footballeur qui fait la différence.

Je ne comprend pas très bien…
Ecoutez, on peut savoir jongler, dribbler et ne pas savoir marquer un but. Marquer un but ça s’apprend.

Et le talent inné dans tout ça ?
- Ça peut être inné, mais il faut le travailler. Moi, j’ai peut-être le talent, mais, j’ai aussi appris à marquer des buts.

Pour vous, quels sont les meilleurs footballeurs africains du moment ?
 (Il a l’air d’être gêné par la question) Vous connaissez les meilleurs joueurs africains. Il y en a beaucoup. Il y a Eto’o, il y a Drogba…
En tout cas, ce sont eux qui émergent. Mais il y a plein d’autres qui sont titulaires dans de grands clubs et qui gagnent bien leur vie.

A propos d’argent, vous vous souvenez de votre toute première prime de match ?
- Ma première prime de match, ? (Il rit) c’était 25 Fcfa. C’était dans le championnat de deuxième division du Cameroun. Quand l’équipe est montée en première division, les primes sont montées à 1000 Fcfa.

Dans votre vie, qu’est-ce qui vous a le plus aidé ?
-Ce sont les amitiés qui m’ont le plus aidé. A mon avis, on est beaucoup plus riche quand on a des amis que quand on a beaucoup d’argent. Vous pouvez avoir des milliards en banque et ne pas avoir de femme, d’enfants… La vraie richesse, ce sont les amis qui vous entourent, qui vous soutiennent dans les moments difficiles.
Mais sur les terrains de football, je pense que c’est la volonté de bien faire mon travail qui m’a aidé. Le football, c’est un métier que j’ai d’abord aimé et que j’ai pratiqué avec beaucoup d’amour. On ne peut pas devenir un grand joueur si on n’est pas assidu au travail, si on n’est pas humble, si on n’a pas l’amour de son prochain. Moi, j’ai reçu tout ça de mes parents et c’est ce que j’ai essayé de donner aux autres.

Le coup de boule de Zidane à Materazzi, lors de la finale du dernier Mondial, vous auriez pu le faire ?
Non, pas du tout. Ce n’est pas dans mon caractère de donner des coups sur un terrain. Je peut insulter un adversaire , mais pas jusqu’à lui porter main. Pour nous qui connaissons Zidane, on a été choqués et très déçus. Mais personne n’est parfait. Dans un match, on a les nerfs tendus, c’est parfois difficile de se retenir.

Insulter ?
Je le dis comme ça, mais je ne l’ai jamais fait. Moi, mon insulte pour un adversaire, c’est de prendre le ballon, le dribbler et aller marquer un but. Je n’étais pas violent sur un terrain de foot, la preuve, je n’ai jamais reçu de carton rouge.

 Vous avez des nouvelles de René Higuita (le gardien de but colombien que Milla a humilié au Mondial 90 ndlr) ?
- (Il rit) Oui, nous nous appelons souvent, hein !

De quoi parlez-vous quand vous vous voyez ?
 On parle de tout et de rien. On parle de notre Coupe du monde, de ce que chacun a fait dans son domaine. On parle aussi de l’avenir. Entre Higuita et moi, c’est sans rancune, hein ! Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises, à l’anniversaire de Pelé, à Madrid… Chaque fois qu’on se voit, on discute tranquillement. C’est un gentleman. Ce qui s’est passé en 1990, c’est le sport. N’empêche que pour moi, René Higuita, c’est l’un des plus grands gardiens au monde.

 Comment s’est noué le contact entre vous ?
-Ce sont des journalistes colombiens que j’ai croisés à la Coupe du monde 1994 qui ont noué le contact. A l’époque, Higuita était en prison et pendant l’interview, j’avais demandé qu’on le libère. Et le président colombien l’a fait libérer une semaine après, je crois.

Dans le temps, on parlait d’un de vos enfants qui jouait à Montpellier…
- C’est vrai. Mon fils aîné a joué à Montpellier. Aujourd’hui, il a embrassé une carrière de journaliste. Je le laisse suivre sa carrière.

Combien d’enfants avez-vous ?
-J’ai trois enfants. Deux garçons et une fille. L’aîné a 23 ans, la fille a 17 ans, elle passe son Bac, cette année. Le dernier n’a que quelques mois.

Votre épouse…
(Il coupe) Mon épouse est décédée le 17 janvier 2004. Ce décès m’a bouleversé. Mais quand vous avez des amis qui vous entourent, ça aide beaucoup. J’ai pu tenir le coup grâce à mes amis et à mes enfants. Pour l’instant, je suis célibataire.

Et maintenant ?
Moi, pendant ma carrière, les histoires de femmes ne m’ont jamais intéressé. Mais maintenant, je n’ai plus la pression des matches, je peut marcher avec des femmes, causer… La plupart de mes amis sont des femmes. Mais ça ne veut pas dire que je les couche toutes.

Que faite-vous de vos moments de loisir ?
Je fais du basket, du tennis… Trois fois par semaine, je fais mon footing, mes étirements , mes abdominaux pour maintenir ma forme.

 Rien que du sport ?
J’écoute aussi de la musique, je regarde la télé.

 Quel genre de musique ?
J’écoute du jazz, du blues, du zouk. J’écoute aussi beaucoup de musique africaine, le makossa, le coupé-décalé, le mbalax de mon ami Youssou Ndour.

Quels sont les artistes ivoiriens qui sont dans votre discothèque ?
 Il y a Gadji Céli qui, pour moi, a fait une très bonne reconversion. Il y a Meiway que j’adore parce que sa musique est très dansante. A côté d’eux, il y a les anciens comme feu Ernesto Djédjé, Bailly Spinto que j’aimerais bien rencontrer. Il y en a d’autres dont j’oublie le nom.

 Vous dansez ?
Ah oui, hein ! Est-ce que vous avez vu un Africain qui ne danse pas ? (Il rit), j’adore danser la salsa parce que pour moi, tout Africain qui ne danse pas la salsa ne danse pas.

Qu’est-ce que le vieux lion aime manger ?
Je voyage beaucoup alors j’essaie de m’accommoder par rapport au pays où je suis. Là, par exemple, je suis en Côte d’Ivoire, je mange de l’attiéké. Sinon en général, je préfère le plantain, ce qu’on appelle ici aloco. J’aime aussi le ndolê, un plat camerounais.

Vous avez une idée de ce que vous ferez dans dix ans ?
Si dans dix ans, je suis Président de la République, ministre ou autre chose, je l’accepterai parce que ce sera Dieu qui l’aura décidé. C’est lui seul qui décide de mon destin.



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