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SAER SECK, INVITE DE “ FACE AUX LECTEURS” « Le football sénégalais n’a pas besoin d’un messie !»

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SAER SECK, INVITE DE “ FACE AUX LECTEURS” « Le football sénégalais n’a pas besoin d’un messie !»

Pour le quatrième numéro de la rubrique “Face aux Lecteurs”, c’est Saër Seck qui a fait face à l’interrogatoire serré des lecteurs de L’Observateur. L’ancien vice-président du Cnf, président de l’Institut Diambars, a affronté le feu roulant de vos questions et répondu sans prendre de gants. 

 

Papa Ansoumana DIATTA, Sicap Mbao

Certains, comme moi, vous ont connu avec l’avènement du Cnf et du centre de formation les «Diambars», que pouvez-vous nous dire de plus de vous ? Qui est Monsieur Saër SECK ? Votre biographie ? (Les professions que vous exercez en dehors du football, avez-vous été joueur, jusqu’à quel niveau…)

 

J'ai quand même 55 ans ! Si je vous dis tout ce que j'ai fait durant toutes ces années... Globalement, Saër Seck a eu un cursus normal : Bac au Sénégal, classes préparatoires, concours Sup de Co à Montpellier (3 ans), Dess en Finances, Licence d'Economie Appliquée (2 ans) et retour au Sénégal. Quand je suis rentré, je suis convié à une entreprise de pêche pour être assistant au Directeur Commercial qui, le jour de mon arrivée, a démissionné et je suis nommé à sa place le lendemain. Il n'y a pas meilleur raccourci. Un an et demi après, le Directeur Général est parti et on m'a promu pour le remplacer. C'est ainsi que ma carrière est lancée dans le secteur de la pêche. Je suis resté dans cette entreprise pendant 4 ans, avant de migrer vers la Sncds, qui était à l'époque la première entreprise privée du Sénégal, avec près de 10 milliards de chiffre d'affaires, dans les années 80. Aujourd'hui, je suis le président du Groupement des armateurs et des industriels de la pêche du Sénégal, et je suis à la tête de 5 entreprises de pêche. Cela m'a donné aussi le temps de monter l'Institut Diambars dont les premières idées sont nées en 1997. Jusqu'en 2003, on a travaillé dans sa conception. Je suis parti assez jeune en France, mais j'ai joué en «Navétanes», à la Sicap et en Juniors à l'Us Gorée. Ensuite, j'ai eu une grosse blessure au genou droit, au stade Assane Diouf, du fait d'un ami, excellent footballeur, Christophe Sagna de la JA.

 

Moussa DIOUF, Grand-Yoff 

Pourquoi n’avez-vous pas été candidat au poste de président de la Fédération sénégalaise de football, vu l'excellent travail que vous avez effectué au Cnf et comptez-vous continuer à mener la lutte pour récupérer les binationaux ?

 

Pour servir le football, on n'a pas forcément besoin d'être président de la fédération. Je n'ai jamais été dans les instances du football et j'ai toujours essayé d'apporter ma contribution à notre football, où que je me trouve. Ensuite, j'ai des activités qui sont suffisamment prenantes pour moi. Au Cnf, quand les premiers contacts ont été pris pour que j'y participe, j'ai décliné l'invitation. Il a fallu de très fortes pressions amicales pour que j'accepte. Notre mission n'était pas de nous préparer une place pour, ensuite, aller à la présidence de la fédération, mais de remettre notre football sur des rails à partir desquels on peut organiser son développement. Autant que le président Diagna Ndiaye, je n'ai pas voulu faire comme certains de nos dirigeants africains, qui font des coups d'Etat, promettent des transitions qu'ils organisent ensuite pour rester en place. Enfin, Malick Gakou et Augustin Senghor étaient des candidats qui ont toutes les qualités pour gérer ce football et ça ne servait à rien de s'ajouter à cette compétition qui aurait fait que le tissu footballistique sénégalais se déchirerait encore plus, le temps d'une élection, alors qu'on a besoin du contraire. Je pense que le football sénégalais n'a pas besoin d'un messie.

En ce qui concerne les binationaux, c'est un travail d'équipe. J'ai suffisamment de connaissances et d'amitié pour les dirigeants actuels, pour me permettre de continuer ce travail quand je le peux, sans demander une quelconque autorisation. Si je peux chercher Armand Traoré, Aly Cissokho, Mamadou Sakho, Mouhamed Diamé, Abdoulaye Konko... je ne demanderais pas la permission à Me Senghor. Ce qui a été fondamental, et qui est une des choses les plus importantes dans le bilan du Cnf, c'est d'avoir cru qu'il était possible de changer la réglementation de la Fifa et d'avoir engagé ce travail qui profite à toute l'Afrique et même à des pays européens comme la Pologne. C'est ce qui va permettre aux équipes africaines de ne pas arriver en Coupe du monde pour accompagner tout le monde jusqu'en huitièmes de finale pour regarder la suite à la télé…

 

Babacar DIAKHATÉ, Ouagou Niayes 1

Quelles solutions pour venir à bout de ce fléau qui gangrène considérablement le développement de notre football : la fraude sur l'âge ?

 

C'est le cancer de notre football. On le sait tous. Un de mes aînés utilise une formule très pertinente : «Le football est un objet de loisir et de plaisir qui s'est mué en un objet de promotion socioéconomique.» Les responsabilités sont énormes et partagées, mais je trouve que la première est internationale. Quand on a besoin de lutter contre le dopage ou contre le trafic de cocaïne au niveau mondial, on se donne les moyens. Je n'ai vraiment pas senti, à quelque niveau que ce soit, de réelle volonté de lutter contre la fraude sur l'âge. On voit tous, dans nos quartiers, des jeunes de 20 ans, qui jouent chez les 13 ans. Ils sont forcément bons dans ces conditions. Le phénomène n'est pas simplement africain, mais aussi sud-américain. Posons-nous les vraies questions. Comment peut-on, dans toutes les Coupes du monde de jeunes, figurer dans le dernier carré sans jamais aller loin chez les seniors ? Le problème commence par nous. Par le dirigeant de quartier, l’encadreur, le parent. Qui veut que son gamin de plus de 15 ans entre à Diambars et qui lui dit «maintenant, tu as 13 ans, car on n’y accepte pas ceux qui ont plus de 13 ans». C’est bien de profiter de cela pour gagner de l’argent, régler des problèmes sociaux importants, et c’est pour cela qu’on a beaucoup de scrupule à en parler, parce qu’on remet en cause un certain nombre de positions économiques et sociales importantes. Mais, je pense qu’à un moment, il faut arrêter. On ne peut pas emmener en compétition une équipe en se disant qu’elle a une moyenne d’âge de 24 ans, alors qu’en réalité, elle en a plus de 35 ans. Et après, on s’étonne de ne pas gagner ! À la limite, quelques jeunes pourront passer entre les mailles du filet, mais derrière, notre football ne sera pas reconstruit. Mais, pourquoi devrons-nous penser qu’un jeune Allemand de 18 ans doit être meilleur qu’un jeune Sénégalais du même âge ? Il n’y a aucune raison de le croire. Le problème, c'est qu'on aime trop les raccourcis au lieu de se mettre au travail. Je ne tirerai aucune satisfaction à voir une équipe sénégalaise gagner une compétition où elle fait face à des joueurs beaucoup moins âgés. Peut-être faut-il commencer, au niveau des écoles de foot, quand les jeunes ont 6 ou 7 ans, leur mettre des cartes d'identité, de manière à ce qu'ils ne puissent plus changer leur identité plus tard. Mais ça, c'est une solution d'Etat. Aucun président de fédération ne peut le faire. La Fifa aussi, qui a beaucoup d'argent, doit s'y impliquer. C'est bien de s'engager à travers des projets Goal, mais il faut aussi qu'on règle les problèmes de fraude sur l'âge. Sinon, je n'ai pas de solution miracle. Je sais simplement qu'à Diambars, j'essaie. On en est au 9e jeune renvoyé pour fraude sur l'âge, dont 6 qui n'ont triché que d'un an ! Parfois, je me demande si j'ai le droit de sanctionner ces jeunes pour un an seulement alors que le week-end, quand on va jouer en Cadets, on rencontre des joueurs que je connais et qui jouent en Juniors depuis 10 ans ! Un joueur de 23 ans qui joue chez les 17 ans, n'a pas de talent.

 

Mamadou DIOP, Université Gaton Berger

Pensez-vous qu'une simple réforme des textes et de l'équipe dirigeante de la Fsf pourrait aider à rénover le football sénégalais sans des mesures d'accompagnement adéquates ?

 

Si vous voulez une réponse claire, c’est non ! S’il ne s’agissait que des textes pour réformer et faire des progrès le Sénégal serait le pays le plus avancé du monde. Les textes définissent un cadre et des règles du jeu et ce sont les actions des hommes qui vont permettre de faire du progrès. Aucun texte au monde ne peut remplacer la qualité des hommes. Derrière, c’est leur pertinence, leur intelligence, leur persévérance, leur audace et leur imagination qui permettront de progresser. Les derniers textes votés constituent une étape. Ils doivent être améliorés. Mais, c’est surtout la qualité des hommes, leurs actions et le soutien de tous qui permettront au football de sortir de l’ornière.

 

Abdoulaye COURBARY, Sicap Dieuppeul 4

Est-ce utopique d'espérer voir un jour des Européens et Sud-américains jouer dans le championnat professionnel du Sénégal ?

 

En l'état actuel de notre football, je ne vois pas de club capable d'aller chercher des joueurs européens ou sud-américains. Personnellement, je serais même opposé à cette démarche, car notre football professionnel vient à peine de voir le jour. Il faut que nous soyons patients et indulgents. Prenez, en Afrique, les championnats professionnels qui ont un âge de raison : Maghreb, Egypte, Afrique du Sud, Côte d'Ivoire. Vous n'y verrez pas d'Européens ou de Sud-américains. Quand une économie de football est beaucoup plus forte que la vôtre, il est rare que vous puissiez y chercher des joueurs. Les gains des joueurs y sont beaucoup plus importants. Que ferait un Sud-américain dans notre championnat, s'il gagne 20 fois plus en Argentine ou au Brésil ? Construisons notre football et consacrons l’argent qu'on aurait mis à faire venir des Européens ou Sud-américains, à structurer nos équipes, qu'elles aient des terrains dignes de ce nom. C'est notre premier problème avec des équipes qui, quand elles s'entraînent le lundi, ne savent pas où s'entraîner le mardi. Ensuite, formons les jeunes pour qu'ils renforcent nos championnats. J'espère qu'on produira suffisamment de joueurs pour, à la fois, avoir un championnat fort et attractif et pour exporter des joueurs et pas en importer.

 

Petit NDIAYE, Scat Urbam

Le cnf a été l'objet de beaucoup de critiques, pensez-vous que votre bilan est positif quelle expérience en avez-vous tiré ?

 

C’est normal. Ceux qui partagent la même passion que nous doivent avoir une lecture critique de ce que nous faisons. L’une de nos principales missions était qu’on puisse critiquer le football, qui ne se jouait plus. Les critiques que nous avions reçues étaient plus liées aux individus ou aux intérêts des clubs qui ne doivent pas primer sur l’intérêt global. Maintenant, est-ce que le bilan est positif ou pas, jugez-en. En tout cas, nous avons essayé de faire de la manière la plus juste et objective possible. Les commentaires ont été globalement positifs. Il appartient à la nouvelle équipe d’approfondir ce qui a été positif et de rectifier ce qui a été négatif.

 

Amadou KÂ, Parcelles Assainies Unité 26

Accepteriez-vous un poste de manager générale des équipes nationales ?

 

On ne me l’a pas proposé. Dans l’équipe de Fsf, on a des anciens membres du Cnf, enrichie d’un certain nombre de personnalités reconnues dans le football pour apporter beaucoup d’idées et d’actions positives. J’apporterai tout ce que je peux pour rendre notre Equipe nationale performante. Avec une DTN, plus tard, un entraîneur national et un membre du Comité exécutif chargé des compétitions internationales, il y a suffisamment de monde pour qu’on n’ait pas besoin d’un manager des Equipes nationales. Donc, si on me le proposait, je déclinerais l’offre.

 

Mamadou DIOUF, Thiaroye Azur

À l’Institut Diambars, que faites-vous des jeunes en fin de formation et qui n’arrivent pas encore à trouver de contrats ou qui ne réussissent pas à travers le football ?

 

On a un projet de formation sur cinq ans (de 13 à 18 ans) et une période de suivi de cinq ans. La réglementation internationale impose que les jeunes, sauf s’ils ont des parents résidants à l’étranger, ne peuvent pas partir avant 18 ans. C’est un gros débat car les clubs européens ne jouent pas le jeu. Je le dis à mes amis européens dirigeants de clubs : «L’Afrique, c’est le continent du sous-développement, de la malnutrition, des maladies. Comment se fait-il, qu’à chaque fois qu’un jeune Africain à 15 ans, est le plus fort, le plus grand, le plus costaud, le plus rapide…?» Il y a un problème que tout le monde sait. Ils le savent, mais ça les arrange. Quand vous emmenez un jeune de 18 ans, ils vous disent : «Il n’est pas assez costaud, pas assez physique.» C’est une incitation à la fraude. À Diambars, on sait qu’au bout des cinq ans de formation, tout le monde ne sera pas professionnel. Raison pour laquelle, l’éducation est fondamentale. Elle pose un autre problème : la dualité du choix. Que font mes 6 bacheliers de l’année dernière ? Aller en France pour jouer en Cfa, alors qu’ils ont envie de devenir pros ? Tenter l’expérience professionnelle en mettant leurs études entre parenthèses ? C’est un gros problème. Autant demain, je veux que, dans l’Equipe nationale, il y ait 9 ou 10 voire 14 Diambars, autant dans l’Assemblée nationale ou dans le gouvernement du Sénégal, je veux, aussi, qu’il y ait des anciens Diambars.

 

Mamadou DIENG, Avenue Lamine Guèye

Comment arrivez-vous à gérer le football et votre vie professionnelle (avec vos entreprises de pêches, l’Institut Diambars, etc.)

 

C’est une question qu’on me pose souvent et je cherche encore la réponse. La première qualité d’un dirigeant, c’est de savoir s’entourer. C’est le meilleur conseil, si je peux me permettre de donner à Maître Augustin Senghor, sinon au niveau de ses dossiers et du Prétoire, il va manquer un peu à ses clients. 

 

Djiby Mbodj GAYE, Etudiant en Finance, HLM Gueule Tapée

Comment expliquez-vous que jusqu'à présent le Sénégal n’ait pas d'entraîneur alors que le Cnf déclarait ce choix lui incombait ?

 

Du fait que le Cnf n’a pas choisi, personne n’a choisi. La responsabilité de choisir un entraîneur nous incombe, mais son paiement doit être négocié avec l’Etat du Sénégal. Qui doit venir en appui à la Fsf, en ce qui concerne les moyens financiers, pour que les engagements soient respectés. Certains disent : «qui paie, commande.» Ce n’est pas forcément exact. Ici, celui qui paie peut donner un avis, mais ce n’est pas lui qui choisit, mais celui qui a en charge le football et qui, demain, doit répondre des résultats et de la responsabilité. Le 11 octobre 2008, nous avions décidé de nous séparer de l’entraîneur de l’époque, Lamine Ndiaye, et demandé à Amsatou Fall (Dtn) d’assurer l’intérim. Une commission, composée de Louis Lamotte, Ibrahima Faye, Amsatou Fall et moi-même, réfléchissait à la politique de reconstruction de l’Equipe nationale, avec des objectifs. Nous avons répondu à ces questions et avons cherché le profil adéquat. Il fallait retourner vers l’Etat pour savoir dans quelle limite on nous permettait de négocier. Jusqu’à la fin du mandat du Cnf, nous n’avons pas eu de réponse. Louis Lamotte, Me Senghor et Amsatou Fall ont l’ensemble des différentes réponses. Ils vont peut-être améliorer la réflexion.

 

Ngagne Diagne, Chroniqueur de lutte à la Rfm

À quand une école de lutte à Diambars ?

 

S’il y a, au Sénégal, quelqu’un qui n’est jamais allé suivre un combat de lutte, c’est moi. C’est vous dire que ce sera difficile de réaliser cela. Mais, je sais que la lutte fait des progrès énormes. Cependant, ce serait bien que les lutteurs aient aussi un métier avant de venir dans l’arène. On doit aussi se poser sur les changements morphologiques. N’y a-t-il pas un problème de dopage ? Il faudrait tout faire pour rassurer tout le monde.

 

Isaac GUEYE, Hlm Grand Yoff

Qu'est qui peut motiver les binationaux à choisir le Sénégal au détriment de la France?

 

Ils ne choisissent pas le Sénégal, c’est nous qui allons vers eux. Il faut faire le travail. Yannick Kane (16 ans), fils d’Abdou Kane, est dans le centre de formation de Sochaux. Il nous a dit : «Si on m’appelle en Equipe nationale cadette du Sénégal, je viendrai en marchant. Je suis fier et honoré qu’on ait pensé à moi pour revêtir le maillot sénégalais.» C’est là qu’on peut anticiper. Pour cela, il faut des équipes cadette, junior, olympique, espoir et A qui jouent régulièrement. Omar Ndiaye de Toulouse, Ismaïla Ndiaye de Caen, Saër Sène du Bayern, Wagane Ndour, Ass Seck… n’ont pas encore le niveau de l’équipe A, mais peuvent jouer avec les Olympiques. Il est bon que nous mettions en place des Equipes nationales de jeunes en Europe. Qui ne soient pas la même chose que notre équipe locale cadette. On ne récupérera pas tout le monde. Mais tous les jeunes n’auront pas la chance d’aller en Equipe nationale de France. On prend le cas de Cheikh Mbengue, arrière gauche de Toulouse. Il est bon, certes, mais dans la hiérarchie du football français, il vient après Evra, Abidal, Clichy peut-être Jérémy Mathieu. Le Sénégal peut lui offrir un challenge sportif meilleur. Si l’on reconstruit sur la base d’un projet clair, il n’y a aucune raison que les binationaux n’aient pas envie de rejoindre les Lions. Mais, les parents des binationaux ont une peur bleue des «xons» (pratiques mystiques) ! C’est pour ça que les jeunes tardent à venir. Mais si ces pratiques étaient réelles, nous n’aurions pas besoin d’eux, nous nous serions arrêtés aux marabouts qui nous feraient gagner. Mais je peux vous dire qu’aujourd’hui, on a une belle frange de jeunes qui vont, dans les mois à venir, rejoindre l’Equipe nationale.

 

Abdoulaye SIBY, 18 avenue du Sénégal x Blaise DIAGNE

Aly Cissokho de Lyon veut-il vraiment jouer pour l'équipe nationale du Sénégal ?

 

Il est venu lui-même à la Fédération demander à jouer pour le Sénégal. Le staff est en contact avec lui depuis plus d’un an. Je suis suffisamment indépendant de la structure pour dire qu’Amsatou Fall fait un travail de titan sur cette affaire. Non seulement nous échangeons avec lui, mais les joueurs aussi lui donnent des informations. Il nourrit l’ambition de devenir l’arrière gauche de l’Equipe de France. C’est à nous de lui expliquer que ce qu’il va chercher en Equipe de France (jouer et gagner des titres), il a la possibilité de le faire avec le Sénégal. D’ailleurs, il a plus de chance ici. La Can, c’est tous les 2 ans, l’Euro tous les 4 ans. Et la France n’est pas toujours qualifiée. Ensuite, le côté gauche est bouché en France…

 

Pensez-vous que cette nouvelle génération de joueurs, certes talentueuse, peut assurer la relève, quand on sait que leurs prédécesseurs ont mis la barre très haut avec une de finale à la CAN et un quart de finale au Mondial ?

 

J’ai tout le respect du monde pour l’ancienne génération. Il ne faut jamais l’oublier qu’ils nous ont donné énormément de plaisir et de satisfaction. El Hadji Ousseynou Diouf en tête. Un compétiteur a toujours envie d’être au-devant de la scène. Quand El Hadji Diouf fait des sorties parce qu’il pense qu’ils ont encore leurs places dans l’équipe, il faut applaudir. Je me souviens encore du match de El Hadji Diouf, ici, contre l’Algérie, (3-0). Honnêtement, le plaisir qu’il m’a donné me permet de passer sur beaucoup de choses. Cela dit, le football c’est une affaire de jeunes. L’Equipe nationale n’appartient à personne si ce n’est ceux qui la feront avancer. J’espère que ces jeunes iront au-delà de ce que les anciens ont fait. On n’a pas encore un titre. Et le groupe qui est en train de se constituer a suffisamment de talent et d’engagement. Un football se construit dans la durée, dans la patience et dans l’apprentissage de la compétition. Ceux qui croient, parce qu’on a renouvelé cette équipe et elle est talentueuse, qu’on va tout gagner, ils se trompent. Notre objectif c’est 2018, dans 9 ans.

 

Ousmane Latyr FAYE, Nianing Santhie, Mbour

Le football sénégalais est-il en retard et quel est le moyen le plus rapide pour une renaissance de notre équipe nationale ?

 

Le droit au sport est un droit constitutionnel. L’Etat  du Sénégal doit prendre les dispositions pour que chaque Sénégalais puisse exercer le sport de son choix dans des infrastructures de qualité. Mais aussi que ceux qui font ces sports soient formés de manière adéquate et disposent de formateurs formés. Je me réjouis du programme de rénovation des stades. C’est une avancée importante, mais pas suffisante. Il faut, dans chacun des départements, qu’on ait un terrain de qualité. Le rôle de l’Etat, c’est d’accompagner le football, professionnel et amateur, en mettant des moyens. Le championnat professionnel est dans un flou artistique. Il faut que l’Etat se détermine et dise ce qu’il va faire. La question de la fiscalité sur les salaires des joueurs est présente dans tous les clubs professionnels. Il faut qu’on définisse ce cadre pour permettre une promotion du football. Il y a tout un ensemble de mesures qui ne coûtent pas énormément et qui peuvent aller dans le sens d’un développement progressif.

 

Est-il possible que des joueurs qui dépassent la limite d’âge d’entrée intègrent votre centre de formation ?

Malheureusement, quand on dépasse la limite d’âge, on n’a pas la possibilité. On a eu deux seuls cas. Deux jeunes à qui on devait donner leur chance. Au bout de deux ans, le bail était terminé et on les a gardés. Mais en dehors de ça, quand on a dépassé la limite de 13 ans, on ne peut pas entrer à Diambars. Il y a deux conditions : avoir 13 ans et faire des tests. Une fois que le jeune est choisi, ça ne coûte pas plus d’un centime. C’est nous qui prenons tout en charge. Le garçon est logé, nourri, scolarisé entraîné, soigné, transporté, assuré…



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