Le vice-président du Comité de normalisation de la Fédération sénégalaise de football (Cnf), Saër Seck, n’est nullement ébranlé par le départ des pensionnaires de l’équipe nationale locale du Sénégal qui prépare le Championnat d’Afrique des nations prévu du 22 février au 8 mars prochain. Interrogé à cet effet, en marge de la coupe du Parlement, il a affirmé que son seul souhait est de voir réussir leurs tests le meilleur joueur et meilleur buteur sénégalais de la saison précédente, Mourchid Iyane Ly et de Yally Fall Guèye du Cneps de Thiès.
Wal Fadjri : Il y a des défections dans les rangs de l’équipe nationale locale du Sénégal qualifiée pour le Championnat d’Afrique des nations qui enregistre des défections dans ses rangs. Pourquoi le Comité de normalisation n’a-t-il rien fait pour éviter ces départs qui étaient prévisibles au vu des moyens précaires dans lesquels survivent les footballeurs locaux ?
Saër Seck : Je tiens d’abord à rappeler qu’au départ, il n’y avait pas beaucoup de Sénégalais qui croyaient à cette équipe nationale locale du Sénégal. Malgré cette indifférence, de jeunes footballeurs sénégalais de talent ont relevé le défi. Ces gosses ont prouvé qu’il y avait encore des footballeurs de talent au Sénégal. Ils l’ont prouvé en obtenant la qualification à ce Chan. Aujourd’hui, le talent est une denrée rare très recherchée. Par conséquent, il est tout à fait normal que, dès lors que des talents s’expriment, les sirènes du professionnalisme viennent à leur recherche. Mais, au-delà de ces préoccupations de contrainte, il faut que nous soyons quand même clairs et objectifs. Les équipes nationales locales sont, de manière inhérente, appelées à s’affaiblir. Parce que les meilleurs joueurs de ces différentes équipes nationales locales seront toujours appelés à embrasser le professionnalisme. Personne ne peut et ne doit s’opposer à ça. Aujourd’hui, si votre enfant était dans cette équipe nationale locale du Sénégal et qu’il soit un bon joueur intéressé par des clubs professionnels, l’empêcherez-vous de devenir un professionnel ? En tout cas, moi, je ne le ferai pas. Par conséquent, restons sereins.
Au-delà des joueurs qui sont convoqués dans cette équipe nationale du Sénégal, il y en a plein d’autres à même de nous valoir une réelle satisfaction. Ce sont des joueurs qui ne demandent qu’à avoir l’occasion d’affirmer leur talent, l’occasion de progresser en se confrontant à d’autres difficultés. Et, au niveau du Cnf, on est serein en ce qui concerne cette affaire.
Ce problème n’est d’ailleurs pas spécifique au Sénégal. La Côte d’Ivoire a le même problème. Donc, il n’y a aucun débat à poser. Il faut qu’on accepte et comprenne pour de bon que nos équipes nationales vont, de manière inéluctable, s’affaiblir. J’ai mon institut Diambars, qui va s’engager dans des compétitions. Je suis conscient qu’il va s’affaiblir inéluctablement. Puisque, si on appelle nos meilleurs joueurs, on va les laisser partir. Nous les promouvons pour qu’ils partent. C’est la même chose pour cette équipe nationale du Sénégal. L’élite, au Sénégal, c’est 20 clubs de D1. Notre pays est à même de sortir quinze jeunes de qualité qui puissent défendre nos couleurs en Côte d’Ivoire. Même si quelques-uns sont effectivement partis pour monnayer leur talent dans des championnats professionnels plus nantis, il n’y a pas de péril en la demeure. Et puis, les joueurs qui sont partis, ne resteront peut-être pas tous là-bas. D’aucuns pourront revenir pour disputer le Championnat d’Afrique des nations, avant d’aller ensuite tenter leur chance dans le professionnalisme. Mais, tout le mal que leur souhaite, c’est d’y réussir. J’aurais bien aimé voir ces joueurs embrasser des carrières professionnelles.
Wal Fadjri : Quel est l’état d’esprit de cette équipe nationale en regroupement au Cneps de Thiès ?
Saër Seck : Il est au beau fixe. Malgré ces départs dont vous parlez, les gens travaillent dans la tranquillité absolue. Ça va bien pour l’instant.
Wal Fadjri : Où en êtes-vous avec le dossier du futur sélectionneur national des ‘Lions’ qui tarde à être connu ?
Saër Seck : On n’en est nulle part (Il pouffe de rires). Le Cnf a déjà fait son devoir. Il reste maintenant à rencontrer l’autorité de tutelle, c’est-à-dire le ministère des Sports et des Loisirs, à qui il reviendra de faire des observations, des suggestions ou des critiques sur le travail accompli. Parce que c’est un travail qui doit être fait et mené concomitamment avec le ministère des Sports et des Loisirs qui représente l’Etat du Sénégal dans la gestion du football. Nous avons naturellement demandé à échanger avec l’autorité de tutelle puisque nous sommes co-contractants. On ne peut décider sans l’aval de la tutelle. Le Cnf n’a d’ailleurs jamais procédé ainsi. Tout ce que nous envisageons de faire ou faisons, est aussitôt soumis à l’appréciation de la tutelle à laquelle, il revient de nous prodiguer des suggestions, des conseils, des observations ou des critiques. Ceci, dans le seul but de fédérer les différentes positions pour que tout le monde tire dans la même direction, qu’on n’ait pas toujours les mêmes débats d’arrière-garde. C’est ce qui explique notre position actuelle. Nous sommes dans une situation d’attente. Mais, je pense qu’on n’attendra plus longtemps. Parce que le gros du travail a été fait. La tutelle a promis de nous rencontrer d’un moment à l’autre. On l’attend. C’est apparemment la presse qui essaie de nous mettre dans un calendrier qui n’est pas le nôtre.
‘Nous avons reçu une trentaine de candidatures (au poste de sélectionneur national). Et les dossiers continuent d’arriver. Nous faisons notre travail avec plus de tranquillité et de sérénité’.
Wal Fadjri : Pouvons-nous avoir une idée exacte des différents dossiers de candidatures qui ont atterri sur la table du Cnf ?
Saër Seck : Sur la pléthore de candidatures reçues, la presse en a seulement fait état d’une quinzaine. Alors que nous avons reçu une trentaine de candidatures. Et les dossiers continuent d’arriver. Nous faisons notre travail avec plus de tranquillité et de sérénité.
Wal Fadjri : Le choix est-il porté sur un technicien local ou étranger ?
Saër Seck : Le débat sur un technicien local ou étranger fait rage. Mais, sachez que le choix qui sera fait, sera basé et axé uniquement sur la compétence. Un choix qui sera mieux, à tout point de vue, pour le Sénégal. La volonté du Cnf, c’est de mettre un technicien à même de rebâtir notre équipe nationale. Qu’il soit local ou expatrié, ce débat n’est pas utile, à mon avis. Seule la compétence déterminera et expliquera les critères de choix du futur sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal.
Wal Fadjri : Pour revenir à votre rencontre avec les parlementaires, vous semblez faire un appel du pied à l’institution pour qu’elle assiste notamment le football sénégalais dans son processus de reconstruction. Pouvez-vous être un peu plus explicite ?
Saër Seck : Ce n’est pas un appel du pied, mais plutôt un appel clair et franc. J’estime que les relations entre le football, qui est la passion de tous les Sénégalais, et les institutions de notre pays doivent être une préoccupation importante et constante. Les parlementaires qui sont les élus du peuple sénégalais, doivent avoir un doit de regard sur ce qui se fait comme travail dans le football sénégalais dans son ensemble. En tant qu’élus du peuple, les députés sont là pour le peuple sénégalais. Par conséquent, la passion de ce peuple qu’ils représentent, doit être leur préoccupation. Cette Assemblée nationale doit cheminer avec les instances dirigeantes du football de la manière la plus permanente possible. Faire de sorte qu’au-delà du tournoi du Parlement organisé annuellement, qu’elle travaille avec les instances dirigeantes du football sur l’ensemble des textes de réforme. Prêter main-forte aux instances dirigeantes du football, que ce soit le Comité de normalisation ou la future Fédération sénégalaise de football, de manière à architecturer un environnement sain et incitatif pour les clubs qui souhaitent aller vers la professionnalisation, pour que la réalisation des infrastructures puisse se passer dans un cadre facilité. Que les décideurs du football et ses pratiquants puissent aller de l’avant. Ceci sera tout bénéfice pour le pays. Puisque, quand le football va, le pays est en paix. C’est pourquoi, j’ai invité l’Assemblée nationale à travailler en synergie avec les sommités du football dans son ensemble.
Wal Fadjri : Avez-vous un regard posé sur la préparation des clubs sénégalais engagés en compétitions africaines ?
Saër Seck : Pour avoir joué contre le Yakaar et l’As Douanes, pas en tant que membre du Comité de normalisation du football sénégalais, mais en tant que président de l’institut Diambars, je peux vous assurer que la préparation des quatre équipes sénégalaises qualifiées en compétition africaine se déroule dans bonnes conditions. De toute façon, une équipe qui va à une compétition africaine qui n’est pas dans une dynamique positive et qui n’est pas motivée, a beaucoup de chance de faire long feu. Mais, je peux vous rassurer que les équipes dirigeantes de l’As Douanes et de Yakaar que j’ai vues, sont dans une dynamique positive. Et ce tournoi du Parlement est venu à son heure, en ce sens qu’il permettra à ces quatre clubs d’augmenter leur chance en vue des matches africains qui auront lieu à la fin de ce mois de janvier.
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