[ Portrait ] Scrabble - Jeune talent : Mamadou Yauck prend l’ascenseur

A peine deux ans qu’il a fait ses débuts au scrabble, Mamadou Yauck prend une option ascendante du jeu des mots. Pour l’anecdote, quand le comptable lui demande un mot de sept lettres, il répond spontanément, avec un sourire de champion : « magasin ».

Champion du Sénégal cadet, vice champion du monde cadet en Blitz et Elite, le sociétaire de Guédiawaye scrabble club n’a pas fini d’étonner son monde. Elève brillant, il réussit au Bfem en classe de 4ème. Fraîchement revenu du festival de Bruxelles au mois de mars, il se livre à nos questions.

Le221 : Comment as-tu débuté le scrabble ?

Mamadou Yauck : C’est en 2006 que tout a commencé. Je voyais mes camarades de classe jouer au scrabble, par la suite je me suis intéressé, ils m’ont expliqué le jeu. J’ai aimé et j’ai pris le virus. Au début, je prenais les bilans, ensuite j’ai dit à un camarade de classe qui jouait aux compétitions que je voulais jouer. Il m’a mis en rapport avec le président du club El hadji Malick Ndiaye qui m’a appris à compter et à former les mots. J’ai continué à rendre dans les tournois et à voir de grands champions. De là, je me suis dit pourquoi ne pas faire comme eux. Ce sont des humains, ils ont été des débutants. C’est dans cette dynamique que j’ai commencé à jouer, à faire des résultats et à représenter le Sénégal dans les tournois internationaux.

Le221 : As-tu toujours souvenance de ta première participation internationale ?

MY : Oui ! C’était au festival de Tours (France) en 2006. C’est cette même année que j’ai commencé le scrabble où je suis sorti premier des championnats du Sénégal cadet avant de participer au championnat du monde. C’était ma première expérience, j’avais parfois le trac parce qu’il y avait des milliers de personnes. Sur les premières parties, je débutais très bien, mais faute d’expérience je finissais de moins en moins bien. Ceci m’a motivé à persévérer, à m’entraîner de plus en plus pour arriver à ce niveau.

Le221 : Du 22 au 24 mars passés, tu as participé au festival de Bruxelles, comment ça s’était passé ?

MY : C’était fabuleux ! Il y avait beaucoup de champions du monde présents. Donc, nous avons joué des parties originales, parties joker et suisse très difficiles. J’ai réussi à faire de très bons résultats ; ce qui m’a permis de devancer mes adversaires dans les deux parties. J’ai même devancé quelques champions. Je suis fier de moi car j’ai senti que je me suis donné à fond. J’ai remporté trois trophées : 1er junior, 1er jeune et 1er série 4.

Le221 : Peut-on dire que le scrabble a eu un coté bénéfique sur tes études ?

MY : Oui, tout à fait ! Au-delà de son aspect ludique, le scrabble regorge de vertus pédagogiques. A côté de la conjugaison, de la grammaire, il faut maîtriser beaucoup de mots qui facilitent l’expression, donc ça favorise la maîtrise du français.

Le221 : Paradoxe, tu es en seconde scientifique alors que le scrabble est un jeu de lettres ?

MY : On me le dit souvent. Des champions comme Ndongo Samba Sylla et Arona Gaye sont des produits de séries scientifiques. Et pourtant, on joue mieux que certains élèves des séries littéraires.

Le221 : Comment comptes-tu te perfectionner ?

MY : Je suis membre de Guédiawaye scrabble club où je m’entraîne. A part ça, je m’exerce à la maison, je consulte tout le temps mon dictionnaire pour découvrir de nouveaux mots. Au scrabble, si tu restes deux ou trois mois sans jouer, tu perds la maîtrise de la grille. C’est pour dire que si on reste un moment sans jouer, si tu recommences, c’est comme si tu étais à tes débuts. Il faut tout le temps s’exercer à maîtriser toutes les 220 cases de la grille. C’est pourquoi je joue en club, avec mes amis pour ne pas perdre mon niveau.

Le221 : Du 18 au 25 juillet 2008, le Sénégal va abriter les championnats du monde. Comment appréhendes-tu cet événement mondial ?

MY : Ce sera un tournoi très relevé où la crème mondiale du scrabble sera à Dakar. On aura des champions très évolués pour disputer le titre. Malgré tout, on sera très confiant pour relever le double défi de l’organisation et surtout de la participation. Lors des derniers championnats du monde de Québec, le Sénégal a remporté les trois titres sur quatre. Nous devons confirmer ces performances à domicile. Avec le soutien de tout un chacun, nous pourrons gagner ce pari.

Texte et photos : Alex Gaye

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