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Sepp Blatter, président de la Fifa : « Le Sénégal doit organiser une compétition internationale »

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Sepp Blatter, président de la Fifa : « Le Sénégal doit organiser une compétition internationale »

(Ramallah, envoyé spécial) - A l’étape palestinienne de sa tournée au Proche-orient, le président de la Fifa, Sepp Blatter, a accordé quelques minutes de son agenda de surbooké à Wal fadjri. Le football sénégalais, l’affaire des quotas en France et le football palestinien sont les principaux points abordés dans cet entretien qu’il nous a accordé, hier matin, dans le hall de l’hôtel Mövenpick de Ramallah, deux jours après l’ouverture du tournoi de la paix et de la solidarité qu’il a présidée. Entretien.

 

Wal fadjri : Quel regard portez-vous actuellement sur le football sénégalais ?

Sepp Blatter : Il était temps que le Sénégal descende de son nuage de 2002. Une année exceptionnelle avec le brillant parcours du Sénégal au Mondial co-organisé par le Japon et la Corée du Sud. Pour sa première participation, le Sénégal avait atteint la troisième phase, c’est-à-dire les quarts de finale. C’était vraiment exceptionnel et même extraordinaire. Mais ce n’était pas une raison de continuer à vivre sur ce nuage de 2002. Au contraire. Au sortir de ce brillant parcours, le Sénégal devait aussitôt se remettre au travail pour chercher à maintenir la performance réussie au cours de ce Mondial asiatique. Le Sénégal, qui regorge énormément de footballeurs de talent, pouvait encore réussir quelque chose d’exceptionnel dans les compétitions internationales. Mais ceci n’a pas été le cas. Et en 2008, le football sénégalais a carrément sombré au sortir de la Can-2008 pour entrer dans une profonde crise. Ce qui a obligé la Fifa, bien sûr en synergie avec l’Etat du Sénégal, à intervenir pour sauver le football sénégalais (avec l’accord de la Fifa, l’Etat a mis en place le Comité de normalisation du football sénégalais, chargé, au bout de sa mission d’un an au plus, à mettre en place une Fédération sénégalaise de football dont les membres seront élus, Ndlr).

 

Comment avez-vous apprécié le travail qui a abouti au retour à une fédération élue ?

 

Je me félicite de voir que les nouveaux responsables font du bon travail. Tous les championnats de football sénégalais se déroulent normalement. Ses équipes nationales se comportent plus ou moins bien sur le plan international. C’est ce constat qui me fait dire que les nouveaux dirigeants sont en train de faire un bon travail. Mais il reste encore énormément de choses à faire. La Fifa reste toujours à la disposition du Sénégal.

 

Qu’est-ce qui reste à faire ?

 

C’est notre directeur général chargé des questions africaines, Cyrille Wasel, qui est chargé de suivre l’évolution du football sur le continent. Il continuera de s’occuper du football sénégalais. J’encourage le président Augustin Senghor et ses collègues de la fédération à persévérer dans cet élan de redressement du football sénégalais.

 

‘Il y a un moment que le Sénégal n’a pas organisé une compétition internationale. Il est alors temps que les dirigeants se battent pour.’

 

L’un des principaux problèmes du football sénégalais c’est la disponibilité des infrastructures pour la tenue des compétitions à tous les échelons. Peut-on s’attendre à un appui de la Fifa dans ce domaine ?

 

Ce n’est pas seulement le Sénégal qui souffre de ce problème. Ce problème reste global en Afrique. C’est d’ailleurs un cheval de bataille du président de la Caf, Issa Hayatou, qui veut que toutes les compétitions africaines, que ce soient les championnats des différents pays respectifs ou les compétitions internationales, se jouent dans des stades qui répondent aux normes internationales. Mais il faut reconnaître qu’il y a beaucoup trop de travail à faire sur ce volet infrastructurel. La politique d’Issa Hayatou, que je partage entièrement, consiste à accorder l’organisation d’une compétition continentale à un pays donné pour permettre à ce pays-hôte de se doter de nouvelles infrastructures sportives. C’est là une bonne politique qui a permis à nombre de pays de bénéficier des stades de qualité qui répondent aux normes internationales. Je pense que c’est le moment pour le Sénégal de prendre l’initiative d’organiser une compétition internationale afin de bénéficier de cette politique de la Caf. Il y a un moment que le Sénégal n’a pas organisé une compétition internationale. Il est alors temps pour que les dirigeants se battent pour.

 

Si les politiques n’en font pas leur priorité, ça sera difficile pour un pays d’accueillir une compétition internationale dans des stades répondant aux normes.

 

Tout ceci doit se faire en synergie avec le gouvernement du Sénégal. Le Sénégal est un grand pays de football qui mérite bien d’avoir des infrastructures sportives de qualité. Les infrastructures dont dispose le Sénégal sont un peu vétustes. Mais il ne s’agit pas seulement de construire des stades. Il y a aussi les terrains de jeu et d’entraînement qu’il faudra construire un peu partout pour permettre aux jeunes de se livrer à la pratique du football dans des conditions adéquates. Mais, il va falloir que les décideurs sénégalais expriment leur initiative d’organiser une compétition internationale, d’une catégorie quelconque, à la Caf. C’est après avoir pris cette initiative que la Caf et la Fifa pourront les accompagner dans ce sens. Parce que la Caf et la Fifa ne peuvent travailler qu’en parfaite adéquation avec les gouvernements des différents pays pour construire des stades qui ne sont pas à la portée de tout le monde. Je reconnais toutefois qu’il y a beaucoup à faire au niveau du Sénégal.

 

L’actualité du football était récemment dominée par l’affaire des quotas discriminatoires qui a éclaboussé la Fédération française de football. Comment avez-vous réagi ?

 

Je me suis déjà exprimé sur ce problème des quotas. Je pense que la France n’est pas le seul pays confronté à ce problème. Il y a d’autres pays où cette double nationalité existe aussi. Il y a notamment la Suisse, l’Espagne, la Turquie, le Portugal, l’Allemagne…. En somme, cette question de double nationalité existe dans tous les pays. Personnellement, je pense que c’est une forme de solidarité. Si on a des jeunes qui vivent dans un pays, qui ont deux nationalités et qui sont entraînés par ce pays de naissance, c’est quelque chose de bien et de bénéfique pour tout le monde. Que ces jeunes soient formés ou entraînés dans un pays donné et qu’ils choisissent de jouer après pour un autre pays dont ils ont la nationalité, ne doit pas poser de problème.

 

‘Il y a des jeunes Suisses nés et formés en Suisse qui jouent maintenant pour l’équipe de Serbie. Ça n’a pourtant pas fait l’objet d’un débat en Suisse. On a juste mis en avant l’aspect de la solidarité. On ne peut quand même pas me dire que la France n’a pas assez de joueurs au point de se focaliser sur ce problème de quota.’

 

Les responsables du football français ont estimé que cette situation porte un sérieux coup à leur sélection A.

 

Ce n’est pas tous les jeunes formés en U 15, U 19 ou U 20 qui auront tous la chance de jouer en équipe nationale A. Ce n’est pas possible. Par conséquent si ces jeunes, qui ont été formés en France et qui ne peuvent pas jouer en équipe nationale A de la France, choisissent de jouer pour un autre pays dont ils ont une nationalité, cela ne doit pas poser un problème. Si ces jeunes ont la possibilité de jouer pour un autre pays dont leurs parents seraient originaires, en adéquation avec les règlements de la Fifa, je ne vois aucun inconvénient à cela. Je peux vous en citer des cas en Suisse. Il y a des jeunes Suisses nés et formés en Suisse qui jouent maintenant pour l’équipe de la Serbie. Ça n’a pourtant pas fait l’objet d’un débat en Suisse. On a juste mis en avant l’aspect de la solidarité. Le fait que la Suisse ait formé ces jeunes pour qu’ils jouent ailleurs aujourd’hui, est une forme de solidarité. On ne peut quand même pas me dire que la France n’a pas assez de joueurs au point de se focaliser sur ce problème de quota. Non. Je ne le pense pas.

 

Vu la position de la France dans le football mondial. Que le débat provienne de ce pays vous inquiète-t-il ?

 

La question n’a pas été perçue de la même façon en France. Toutefois ce problème des quotas ne doit pas se poser. Parce que la France a une histoire très liée avec celle des pays arabes et noirs. La France est un pays où il y a eu beaucoup d’immigrations. Ça ne date pas d’aujourd’hui. Vous avez par exemple l’Ile de la Réunion qui est toujours dépendante de la France. Il y a aussi les Iles des Caraïbes. La France est vraiment très liée à ces pays de couleurs. De sorte qu’il est inadmissible de poser un débat relatif aux quotas. C’est maladroit comme débat. Mais, personnellement, je félicite la Fédération française de football pour l’éducation des jeunes qu’elle forme très bien. Il faut reconnaître que la France a toujours produit des joueurs très bien formés. Elle doit s’en glorifier.

 

‘La France est très liée aux pays arabes d’Afrique noire. De sorte qu’il est inadmissible de poser un débat relatif aux quotas. C’est maladroit.’

 

Parlons de la Palestine, une des étapes de votre tournée dans la région. Comment jugez-vous l’évolution du football dans cette atmosphère de conflit qui prévaut ?

 

La Palestine est confrontée à une situation difficile. Mais malgré cette difficulté, il y a une très bonne organisation dans son football. Il y a notamment des ligues de football masculine et féminine qui marchent bien. Les championnats du football se jouent régulièrement depuis quelque temps. Les équipes palestiniennes jouent régulièrement aussi des matches internationaux. Mais il faut noter que ce football palestinien se pratique dans un contexte particulier et très difficile. Les Palestiniens évoluent dans ce qu’on appelle des territoires occupés. Où il n’est pas facile à des joueurs étrangers et même ceux de l’intérieur du pays de s’adonner à la pratique du football. C’est ça le véritable problème. C’est là où nous devons intervenir.

 

Que comptez-vous faire pour remédier à cette situation ?

 

La Fifa n’est malheureusement pas une organisation politique. Donc nous ne pouvons pas intervenir politiquement pour tenter de trouver des solutions à ce problème palestinien, même s’il nous préoccupe très sérieusement. Mais nous allons continuer à toujours essayer par la force de l’institution qui est la Fifa d’aider à trouver des solutions.



4 Commentaires

  1. Auteur

    En Mai, 2011 (03:20 AM)
    Firsssstttt
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  2. Auteur

    Ok

    En Mai, 2011 (03:26 AM)
    pas d péé dormez bien
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    Auteur

    Ouz

    En Mai, 2011 (07:47 AM)
    un agenda SURBOOKE!!!! retournez a l'ecole ou arretez d'ecrire car vous nous rendez malade :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla: 
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    Auteur

    Undefined

    En Mai, 2011 (08:11 AM)
    BULLSHIT!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!111
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