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Sidy lamine NIASSE (Pdg de Walf) : Pourquoi nous allons suspendre la retransmission de la Can

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Sidy lamine NIASSE (Pdg de Walf) : Pourquoi nous allons suspendre la retransmission de la Can
En portant le différend entre sa structure et le groupe Wal Fadjri et relatif à la retransmission des matchs de la Can 2008, au niveau de la juridiction sénégalaise, le directeur général de la Rts est passé outre ses déclarations : celles de ne jamais attraire à la barre Wal Fadjri. Pour le Président directeur général du groupe de presse de Sacré-Cœur, qui fait le constat, la Rts, ne pouvant plus se réfugier derrière la Lc2, a fini par faire tomber le masque. Mieux, souligne Sidy Lamine Niasse, dans la première partie de l’interview qu’il nous a accordée, la Rts édifie sur sa volonté de faire main basse sur tous les grands rendez-vous sportifs, culturels ou sociaux du pays.

Wal Fadjri : Le juge des référés a prononcé des sanctions contre Walf Tv dans le cadre de la retransmission de la Can 2008, avec une amende possible de 10 millions par match retransmis à partir du signal de la Rts. Comptez-vous poursuivre la diffusion des matchs de la Can ?

Sidy Lamine Niasse : Il faut dire que ce qui nous animait beaucoup plus dans la diffusion des matchs était de soutenir l’équipe du Sénégal et de servir nos téléspectateurs, qui étaient intéressés par tous les autres matchs pour mieux apprécier les chances de notre équipe. Et pour cela, notre slogan était ‘100 % + la Can’. Mais depuis hier, avec les deux matchs Sénégal-Angola et Tunisie-Afrique du Sud, les chances du Sénégal se sont amoindries et le découragement des téléspectateurs commence à se faire sentir. Certains reportages faits hier soir en des endroits publics nous ont montré un sentiment de profonde déception chez les supporters des ‘Lions’. Il y en a même qui ont commencé à regarder d’autres programmations. Tout ceci nous a amené à suspendre la retransmission de la Can, en attendant que l’équipe sénégalaise nous fasse à nouveau rêver.

Wal Fadjri : Comment appréciez-vous d’ailleurs la décision du juge des référés ?

Sidy Lamine Niasse : Tout d’abord, le jugement est provisoire. Et comme dirait l’autre, ’nous sommes tous en liberté provisoire’. Nous pouvons quand bien même faire confiance à nos magistrats et espérer que le droit sera dit. Ceci étant, je peux en outre m’étonner de quelques observations gênantes, notées à la suite de ce premier jugement. Pourquoi le juge a-t-il refusé de renvoyer, ne serait-ce que de vingt-quatre heures, l’audience du jeudi 24 janvier, ainsi que l’avaient demandé nos avocats ? L’assignation ne nous a été notifiée ce même jour qu’à 8 h 30 et elle nous convoquait à comparaître devant le juge des référés à midi. N’ayant pu joindre à temps tous les avocats qui avaient décidé de se constituer pour Wal Fadjri et ceux qui étaient joignables n’étant pas encore prêts, nos conseils avaient demandé le renvoi. Le juge des référés a retenu l’affaire pour jugement. Et c’est la précipitation à vouloir juger coûte que coûte l’affaire ce jeudi 24 janvier qui me pousse à me poser des questions légitimes. Autre observation gênante : le fait de me signifier le jugement deux heures après qu’il a été rendu, au siège du groupe, sis à Sacré-Cœur. Cela prouve que tout a été fait à la minute. Or, il n’est pas de coutume, au Sénégal, d’avoir une signification de jugement rendu, en moins de quelques jours, quelle que soit l’urgence de la décision. D’habitude, le juge lit un ‘brouillon’ de sa décision, et celle-ci suit tout un circuit avant d’être signifiée à l’intéressé. Ceux qui sont dans le milieu savent de quoi je parle.

‘Ce qui nous a amené à suspendre la retransmission de la Can, en attendant que l’équipe sénégalaise nous fasse à nouveau rêver’

Wal Fadjri : Peut-on parler de conflit réel entre la Rts et Wal Fadjri, avec le choix de Walf Tv de reprendre le signal de la télévision nationale pour la retransmission de la Can ?

Sidy Lamine Niasse : A travers cet acte, la Rts n’a fait que montrer son vrai visage. Dans un premier temps, il a soutenu que cette situation ne dépendait pas d’elle, que c’est la Lc2 qui a un pool d’avocats en France, qui devrait porter plainte. Et ceci a été mentionné dans tous les communiqués de la Rts, relayés par toute la presse sénégalaise. Mais au finish, c’est elle qui porte plainte. Pour revenir à l’essence de la question, aujourd’hui, dans le cadre de la retransmission de cette Can au Ghana, on peut dire que le conflit est réel entre Wal Fadjri et la Rts. En fait, la Rts a voulu, dès le début, se cacher derrière l’international et derrière la chaîne Lc2 et tant d’autres rouages. Mais la vérité est là. Car, le directeur général de la Rts m’avait juré que jamais la Rts ne porterait plainte contre Wal Fadjri et que le problème reste au niveau de Lc2. Mais dès que Babacar Diagne a fait le contraire, je l’ai appelé pour lui signifier que je me libère du droit de réserve. Ce conflit est maintenant entre le groupe Wal Fadjri et la Radiodiffusion télévision nationale. Comme le conflit est réel aujourd’hui, tout ce qu’on s’était dit avant, doit être porté devant l’opinion publique pour qu’elle puisse apprécier. Le problème depuis le début est un problème d’achat. La Rts se considère comme ayant droit de diffuser les matchs sur le territoire sénégalais. Ce droit, elle peut le concéder aux autres, mais moyennant une certaine somme d’argent et pour un nombre de matches limité. Ceci pour arriver à une stratégie, celle qui veut que, par la force des choses, lorsque qu’il s’agit de moments importants, c’est la Rts. Et comme ces moments de la Can sont importants, c’est un rendez-vous africain auquel le Sénégal prend part, la Rts a voulu nous faire une concurrence déloyale en se présentant comme la seule télévision importante de ce pays. Cette démarche, nous l’avons refusée, parce qu’il serait trop facile d’escroquer tout un peuple et de lui donner un autre visage. Le deuxième élément est que la Rts a voulu, à travers cette opération, considérer qu’une télévision importante est celle qui a les grands moyens et que seule la Rts a les grands moyens. Et qu’après la Can, la Rts va continuer à s’accaparer de la diffusion exclusive des matchs, des séances de lutte et autres événements majeurs. Comme pour dire que c’est le début d’une stratégie qui va lui permettre de faire main basse sur tous les grands rendez-vous aussi bien sportifs, culturels que sociaux. Il serait heureux qu’elle puisse le faire avec son argent, son budget, je dis bien avec son budget. A mon avis, peu importe la provenance de cet argent. Même si cela venait de l’Etat pourvu que cet argent soit inscrit dans le budget de la Rts. Mais malheureusement, la Rts, dans cette opération est passée à côté, car il s’agit d’une subvention exceptionnelle, votée à l’Assemblée nationale pour la Can. Cette subvention visait à sécuriser le pays au cours d’un moment aussi important en donnant à la population des matchs et le prix du match a été calculé par rapport au nombre d’habitants. Cela veut dire que tous les Sénégalais devaient regarder ces matchs. Donc même si la télévision diffuseur ne pouvait être la Rts, les autres télévisions privées auraient dû avoir accès gratuitement à l’image puisque c’est avec l’argent du contribuable qu’ont été achetés les droits de retransmission. En passant outre, on voudrait faire croire que seule la Rts peut rendre un service public au profit de tous les Sénégalais aussi bien ceux de la diaspora que ceux de l’intérieur. Or, il s’est vérifié que depuis le début de la Can, ceux de la diaspora n’ont pu voir ces matchs qu’à travers la télévision Walf Tv, sinon ils allaient se connecter sur une autre télé africaine, voire européenne. Aujourd’hui, Wal Fadjri assure bien un service d’utilité publique et remplit bien une partie du cahier de charges que le législateur lui avait assigné : celle d’offrir la diffusion des matchs de la Can à l’ensemble des populations sénégalaises.

Wal Fadjri : Quelles peuvent être les conséquences de cette attitude de la Rts ?

Sidy Lamine Niasse : Je laisse à la présidence, au Sénat et à l’Assemblée nationale, le soin de réfléchir sur la question, d’autant plus que l’Assemblée comme le Sénat nous avaient envoyé des émissaires pour voir les conditions de collaboration avec la chaîne de télé Wal Fadjri dans le cadre de la retransmission des séances plénières des différentes institutions par une télévision diffuseur que serait la Rts. Et le président de la Commission culturelle de l’Assemblée, le Pr Balla Moussa Daffé, accompagné d’Abdou Latif Guèye, entre autres membres, avait reçu notre accord. De la même manière que l’on reprenait le signal de la Rts pour relayer le discours du président de la République le 31 décembre, le 4 avril et à l’occasion d’autres événements. Mais dans le cadre de la retransmission de la Can, la Rts a voulu le beurre et l’argent du beurre. Elle n’est disposée à partager avec les autres que quand cela ne rapporte pas de l’argent. Si on exécute la sentence, le groupe Wal Fadjri entend en tirer toutes les conséquences. D’abord au plan politique, il serait logique que nous boycottions la Rts pour toutes les autres manifestations portant sur la vie de la nation. Ainsi, à la place des messages à la nation du chef de l’Etat pour lesquels nous exploitions le signal de la Rts, nous pourrions inviter, désormais, sur le plateau un leader charismatique de l’opposition chargé de dresser un bilan de la gestion libérale au même moment où passe sur l’écran de la Rts le message de Wade. Il en sera de même pour la couverture du sommet de l’Oci en mars prochain si la Rts est retenue comme la télévision diffuseur.

‘Peut-être que le ministre de l’Information qui n’a pas digéré sa défaite devant Wal Fadjri, à la suite du contentieux relatif à la distribution de l’aide à la presse de 2006, essaie ainsi de prendre sa revanche’

Wal Fadjri : La subvention exceptionnelle dont a bénéficié la couverture de la Can concernait-elle les télévisions privées ?

Sidy Lamine Niasse : Absolument ! Elles sont concernées. Il y a eu un débat là-dessus et l’honorable député Moussa Sy avait même demandé au ministre de l’Information, en plénière à l’Assemblée nationale, lors du vote du budget de son département, de prendre en considération le nouveau paysage médiatique. Cette subvention concerne bel et bien les télés privées. Et j’ai écrit au ministre de l’Information, pour demander son arbitrage, après en avoir discuté avec lui, mais il ne m’a pas répondu. J’ai l’impression qu’il vise autre chose. Peut-être que le ministre de l’Information qui n’a pas digéré sa défaite devant Wal Fadjri, à la suite du contentieux relatif à la distribution de l’aide à la presse de 2006, essaie ainsi de prendre sa revanche. J’ai été voir le Premier ministre avec El Hadj Ndiaye de la 2Stv, pour poser le problème dans toutes ses dimensions, mais il nous a fait savoir qu’au niveau du gouvernement, on laisse à chaque ministre gérer son département (…). Il faut souligner qu’au Cameroun, toutes les télévisions privées ont été autorisées à diffuser les matches de la Can, en même temps que la télévision nationale. Parce que, dans ce pays, le ministre de la Communication est parti du fait que les droits de retransmission ont été payés par le contribuable et non par la télévision nationale et a, par conséquent, écrit à Lc2 pour faire part de sa décision de permettre à tous les Camerounais de pouvoir suivre la Can sur les télévisions de leur choix. Et la même disposition existait dans le contrat avec la Rts qui, en voulant s’accaparer de tout, semble porter la guigne aux ‘Lions’.

Wal Fadjri : Aviez-vous signifié à Babacar Diagne que vous alliez reprendre le signal de la Rts ?

Sidy Lamine Niasse : Nous l’avons dit depuis le début. Et je lui avais même dit que j’étais disposé à payer, si c’était réellement l’argent de la Rts qui était mobilisé. Mais c’est l’argent du contribuable qui est utilisé. D’ailleurs, la Rts qui parle de préjudice subi, a calculé ses droits par rapport au nombre d’habitants du Sénégal, estimé à quelque 11 millions d’âmes. Aujourd’hui, est-ce que la Rts peut répondre aux attentes de l’ensemble des téléspectateurs sénégalais ? Je ne le crois pas. Et il y a des téléspectateurs qui, s’ils n’ont pas la possibilité de suivre un match sur leur chaîne préférée, ne le suivent nulle part. Ainsi, on va les priver d’un droit que le législateur leur a octroyé. Puisqu’il a prévu un budget pour les satisfaire. Ce qui est regrettable, c’est que ce différend entre dans le cadre d’un rendez-vous sportif africain, auquel participent les ‘Lions’ du Sénégal, qui ont besoin d’être soutenus par tout un peuple sénégalais uni. (A suivre)



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