Siteu ( Ecurie Lansar ) : " Lac rose est un potentiel adversaire pour moi "

Siteu de Lansar a fait un parcours sans faute la saison dernière. Le poulain de Ness, qui s’abstient de donner son nom à l’état civil, avait effectué quatre sorties pour autant de victoires. Pour cette saison, il a du mal à trouver un adversaire. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, hier, en marge de ses entraînements, le pensionnaire de Lansar revient sur les raisons qui bloquent toujours ses combats et pointe du doit ‘Lac Rose’ de Fass comme son potentiel adversaire. 

Wal Fadjri : Depuis le début de la saison, on n’a pas encore vu un combat de Siteu. Qu’est-ce qui explique ce vide ?

Siteu : Je n’ai pas encore trouvé d’adversaire. Les promoteurs sont en train de démarcher mon combat. Mais jusqu’à présent, ils n’ont pas encore trouvé un accord avec un lutteur.
Ne pensez-vous pas que ces lutteurs nourrissent des craintes à l’idée de vous affronter ?
Je ne sais pas. Mais, de toutes façons je demande à ces lutteurs d’accepter de lutter contre moi. On est des adversaires donc ils n’ont qu’à accepter de m’affronter. Je suis jeune et je m’entraîne régulièrement. Mes supporters ont la nostalgie de mes sorties.
Qui sont ces lutteurs que les promoteurs ont déjà contactés ?
Il n’est pas nécessaire de les citer. Ils se reconnaîtront à travers ces lignes.
Est-ce que ce ne sont pas les cachets proposés par les promoteurs qui dissuadent vos potentiels adversaires à s’engager ?
Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, ils ne peuvent pas avoir un cachet égal au mien. Vous savez bien le nombre de personnes que je peux déplacer… Ces lutteurs ne peuvent pas le faire et les promoteurs veillent aussi sur ça. Il faut que les lutteurs acceptent le don de Dieu.
Quels sont les adversaires que vous visez actuellement ?
Je pense qu’à un moment donné, les lutteurs n’ont plus le droit de refuser certaines affiches. Moi, j’ai prouvé dans l’arène ; donc des lutteurs comme ‘Lac Rose’, Pape Mor Lô doivent accepter de lutter contre moi. Récemment, ‘Lac Rose’ avait défié mon mentor Tidiane Faye… Je pense que la logique est d’abord de passer par moi avant de se dresser devant Tidiane Faye. Je suis prêt à l’affronter. Je demande aux promoteurs de démarcher ce combat. Je pense que c’est un combat qui va plaire aux amateurs.
Est ce que ‘Lac Rose’ n’est pas un poids lourd pour vous ?
Je ne le pense pas. S’il m’affronte, je lui apprendrai à lutter. Il lui manque beaucoup de choses et je suis prêt à le démontrer. Il n’a pas fait quelque chose dans l’arène que je n’ai pas déjà fait. Il est en train de prouver comme moi. Actuellement, notre combat est inévitable. Je veux montrer aux amateurs mes qualités. Vraiment, ‘Lac Rose’ est mon potentiel adversaire.
Que peut-on savoir sur le lutteur Siteu ?
Je suis un jeune lutteur, issu d’une famille de lutteurs. Je suis dans l’écurie Lansar. J’ai intégré l’arène sénégalaise en 2009. J’ai effectué sept combats dont une seule défaite et c’était face à Mame Balla de Guédiawaye. La lutte, je l’ai héritée de mon père. C’est pour vous dire que la lutte, je ne l’ai pas apprise. C’est quelque chose qui est dans mon sang.
La saison dernière, vous avez fait quatre sorties pour autant de victoires, comment vous l’aviez vécue ?
C’est une saison très satisfaisante. L’année dernière, j’ai vécu une bonne saison de lutte. J’ai effectué quatre sorties avec autant de victoires. Vous savez que c’est une chose qui n’est pas facile pour un lutteur. Alors je rends grâce au bon Dieu qui m’a accordé cette chance.
Qu’est-ce qui explique cet exploit ?
Certes, il y a le soutien de Dieu, mais aussi il faut signaler que cela demande beaucoup d’efforts et de sacrifices. Pour réussir ce challenge, il te faut respecter les entraînements et travailler durement. Je dis souvent que la lutte n’a pas de secret ; celui qui travaille durement aura toujours de bons résultats. Un métier, on doit le respecter et lui donner tout ce dont il a besoin. Actuellement, la lutte est mon gagne-pain, alors je m’y investis à fond.
Durant vos combats, on observe toujours un grand nombre de supporters derrière Siteu, alors qu’est-ce qui explique votre popularité ?
Sincèrement, je ne peux expliquer ce phénomène. Je pense tout simplement que c’est du ressort du bon Dieu. Je ne vois pas pourquoi je draine autant de monde derrière moi.
Qu’est-ce que cela vous fait de voir toute cette population lors de vos combats ?
Cela me permet de travailler davantage pour faire plaisir à ces gens-là. Comme je ne peux pas faire du porte-à-porte pour les remercier, la seule façon de leur faire plaisir est de faire tout pour gagner mes combats. Mes supporters sont ma deuxième force. Parfois je me retrouve dans des moments difficiles dans un combat, mais il suffit de les entendre ou de penser à eux pour que je redouble encore d’efforts pour terrasser mon adversaire.
Lors de la défunte saison, vous aviez fait quatre sorties, pour cette année combien de combats souhaiteriez-vous faire ?
Mon souhait est de faire au moins trois sorties pour cette saison. Actuellement, je m’entraîne tous les jours et je suis à l’écoute des promoteurs.
Avez-vous une idole dans l’arène ?
Non, malheureusement, je n’ai pas d’idole. Mais quand bien même, à chaque fois que je vois un lutteur faire un exploit, je l’apprécie. Je fais confiance à ma propre personne et à tous les lutteurs de Lansar.
Comment vivez-vous avec les autres lutteurs de Lansar ?
Dans notre écurie, on s’entend bien. Il n’y a pas de divergence entre les lutteurs. A chaque fois qu’un lutteur de l’écurie a un combat, tout le monde se mobilise derrière ce lutteur. Nous avons aussi la chance d’avoir des personnes comme Marx Margane et Aliou Diop derrière nous. Ces deux personnes nous ont beaucoup aidé. Personnellement, je les remercie du fond du cœur.
Quels conseils donneriez-vous aux lutteurs qui servent de nervis aux politiciens ?
Voilà un phénomène que je n’apprécie pas. Ces lutteurs doivent ouvrir leurs yeux. Je pense que ces politiciens nous utilisent seulement. Personnellement, je ne ferai pas ça. La lutte est un métier donc il faudra lui donner un minimum de respect. Nous sommes des références, donc nous devons nous efforcer d’être des modèles dans notre conduite pour les jeunes.
Quelle lecture faites-vous de la situation politique qui prévaut actuellement au Sénégal ?
Vous savez, je n’aime pas parler de politique. Mais, n’empêche, je demande à tous les Sénégalais de faire preuve de citoyenneté. Le Sénégal, c’est notre pays. Donc on ne doit pas laisser les politiciens le détruire.
Propos recueillis par Ndéné BITEYE

(Source : Walf)