Sports automobile : Pas moins de 90 millions pour participer aux « 6 h de Dakar »

Il faut casquer environ 90 millions de francs Cfa pour espérer courir les ‘Six heures de Dakar’. Une course dont la 29e édition s’est tenue les 16 et 17 mai sur le circuit ‘Dakar Baobabs’ de Sindia et qui a été remportée par le Belge Gérard de Ville de Goyet.

Entre l’achat du véhicule, de la combinaison et le versement des frais d’engagement, les pauvres n’ont pas leur place sur la ligne de départ des ‘Six heures de Dakar’. La course automobile, qui se déroulait naguère sur le circuit Colombani (autoroute Patte d’Oie-Pompiers), est une affaire de riches. En plus d’être un As du volant, de détenir une licence de la Fédération sénégalaise de sports autos-motos (Fssam), il faut aussi rassembler un bon paquet de millions pour espérer concourir. A tout casser, un participant peut facilement claquer près de 90 millions de francs Cfa. ‘C'est (la course automobile) un sport qui n'est pas accessible à tout le monde parce que ça demande beaucoup de fortune’, avertit le Belge Gérard de Ville de Goyet, vainqueur de la 29e édition des ‘Six heures de Dakar’, courue le week-end des 16 et 17 mai sur le nouveau circuit de la course baptisé ‘Dakar Baobabs’ de Sindia. Un pilote automobile doit disposer d’une voiture de sport. A en croire le président de la Fssam, Dialo Kane Zator, il faut plus de 35 millions de francs Cfa pour obtenir un tel véhicule. Cet ‘outil de base’ est une nécessité, mais il est beaucoup moins cher que la… combinaison d’un coureur des ‘Six heures de Dakar’. Une tenue indispensable pour participer à la compétition dont le coût minimal est prohibitif pour les faibles revenus : ‘Il faut tabler sur 80 000 euros’, informe Gérard de Ville de Goyet. ‘Autour de 52 millions’, convertit en francs Cfa Dialo Kane Zator. La voiture et la combinaison réunies reviennent à 87 millions de francs Cfa au pilote. Auxquels s’ajoute le million ou les 500 000 francs Cfa, représentant les frais de participation, respectivement, pour la course en tant que telle ou le Critérium, réservé aux véhicules de moins 2 000 m3. Et en plus, au chapitre des dépenses diverses, le vainqueur de la 29e édition des ‘Six heures de Dakar’, par exemple, a mobilisé 8 000 (5,2 millions de Cfa) à 10 000 euros (6,5 millions de Cfa). Au total, un pilote des ‘Six heures de Dakar’ peut facilement franchir la barre des 90 millions pour satisfaire sa passion pour la vitesse et les bruits de moteur.

Ce dernier peut retaper son véhicule d’une édition précédente pour l’utiliser à la suivante et garder sa combinaison pour au moins deux courses. Mais, la ruée pour trouver le financement nécessaire est permanente à chaque veille de ’Six heures de Dakar’. Il y a le lot - un petit groupe - des pilotes qui comptent sur leur fortune personnelle pour se payer le matériel nécessaire. Et ceux qui misent sur l’apport des sponsors. Cette possibilité explique que la quasi-totalité des véhicules sur la ligne de départ de la compétition est estampillée aux couleurs du ou des partenaires des compétiteurs. La Fssam vient aussi en aide aux pilotes sénégalais. Dialo Kane Zator informe que l’instance qu’il dirige subventionne les coureurs locaux à hauteur de la moitié pour les frais de participation. Ainsi, un Sénégalais déboursera 500 000 francs Cfa au lieu du million fixé pour participer à la course principale et 250 000 francs Cfa à la place des 500 000 demandés pour prendre part au Critérium. Les pilotes sénégalais approuvent ce coup de pouce de leur fédération, mais indiquent que ce n’est rien par rapport au coût des autres postes de dépenses. Pour faire face, certains trouvent des particuliers pouvant mettre à leur disposition des véhicules pour qu’ils concourent à la place de ces derniers. Dialo Kane a lui-même eu à pratiquer l’expérience : ‘C'est comme ça que je suis arrivé sur le circuit. Il y avait des gens qui me faisaient confiance. Ils me donnaient leurs voitures pour que je roule pour eux.’

Dossier réalisé par Papa Bakary KAMARA et Fadel Da SILVA (Stagiaires)