TRAITEMENT - En dépit des promesses du ministre des Sports : Bocandé sans salaire depuis 8 mois

L’ambiance au sein de la «tanière» est loin d’être clémente à deux semaines de Sénégal-Tanzanie, un match hyper important avec comme enjeu la première place du Groupe 7. Au-delà de la dernière fronde des «cadres», qui avaient décidé de zapper le match amical de Rouen contre le Bénin, et des difficultés auxquelles fait face Kasperczak pour monter sa liste, il y a le cas de Jules Bocandé, toujours sans salaire depuis maintenant…8 mois, en dépit des promesses du ministre des Sports qui semble renvoyer la patate chaude à son homologue du Budget.

La «tanière» est loin d’afficher l’ambiance des grands jours à deux semaines de l’importantissimo Sénégal-Tanzanie, comptant pour la 3e journée des éliminatoires de la Can 2008. Un vent d’incertitudes et d’interrogations semble souffler sur la «maison Sénégal». Une atmosphère de doutes qui a pris racine depuis ce 7 février où la bande à El Hadji Diouf a osé défier l’autorité du sélectionneur national en décidant de bouder le match de Rouen, préparatif pour le rendez-vous crucial du 24 mars. Une fronde qui a été heureusement effacée sur le fil par Henryk Kasperczak qui s’est finalement rabattu sur les jeunes pousses avec au bout une victoire (2-1) face au Bénin. Un succès étriqué certes, mais riche en enseignements en terme de repères, en vue surtout de la prochaine confrontation avec les Taïfa Stars. Une confrontation grand format qui tient en haleine tout le «Sénégal du foot», y compris le technicien franco-polonais qui va devoir concocter de manière très pointue sa liste de 20 joueurs.

Mais, au-delà de cet exercice somme toute difficile vu le contexte marqué par cette rébellion des anciens, il y le cas de Jules Bocandé qui court toujours derrière son salaire. Le chargé de mission de l’équipe nationale, qui en avait assez de guetter un salaire qui ne tombe jamais, avait dégainé en décembre dernier en lâchant : «Cela fait maintenant cinq (5) mois qu’on ne m’a pas payé. Trop, c’est trop !»

Aujourd’hui, les choses ne semblent pas évoluer. Une information confirmée par l’intéressé que nous avons joint hier. Du coup, cela va faire 8 mois que «Boc» n’a pas vu la couleur de l’argent. Et apparemment à force de promesses non tenues, il commence à perdre espoir. L’idée de voir son salaire venir des mains du ministre des Sports avec qui il a signé un contrat en bonne et due forme, semble s’éloigner.

VAVA ENCORE INTERPELLE

Du côté de la Rue Carnot on veut se décharger sur le ministre du Budget qui pourtant a été clair il y a de cela 3 mois devant les Députés. Face aux élus du peuple lors du vote de son budget 2007, le ministre-délégué chargé du Budget, Hadjibou Soumaré, évoquant le cas général des entraîneurs-adjoints de l’Equipe nationale de football, a été clair : «Ils (les entraîneurs-adjoints) ne peuvent pas être pris en charge par la masse salariale de l’Etat, car ils ne sont pas des fonctionnaires. Néanmoins, cette année, nous avons pris en charge l’entraîneur-adjoint Lamine Ndiaye.» Une phrase où il n’est nullement mentionné le nom de Jules Bocandé.

Néanmoins au ministère des Sports, on continue a lorgner du côté du Département des finances, tout en oubliant que le contrat a été bien paraphé par «Vava».

«Sincèrement, je ne peux pas vous dire où ça bloque. On semble se renvoyer la balle entre le ministère des Sports et le ministère des Finances. Quand je pose la question, on me répète à chaque fois : «La semaine prochaine… La semaine prochaine…» Je dis qu’ils ne peuvent pas finir les semaines. Mais bon ce que je sais, c’est le ministère des Sports qui doit me payer. J’ai signé un contrat en bonne et due forme, et je pense que tout travail mérite salaire. Et ce qui est incompréhensible, je constate que je suis le seul à ne pas avoir été payé au sein du staff. Ce n’est pas juste par rapport à ce que je représente dans cette Equipe nationale», avait pesté dans nos colonnes l’ancien goleador de l’Equipe nationale. Dans ce débat la Fédération sénégalaise de football est à l’aise, car devant prendre seulement en charge les salaires du préparateur des gardiens, Mandiaty Fall, de l’Intendant général, Makan Sy, et du bagagiste, Pape Thierno Bâ. «En faisant venir Lamine Ndiaye et en engageant Bocandé, Daouda Faye «Vava» a augmenté les charges de son département et l’on comprend les réserves du ministre du Budget. Mais, tout le monde sait que c’est le ministre des Sports qui doit payer Jules Bocandé. Il faut que cela soit clair», a-t-on martelé au siège de la Fsf. Visiblement, le nœud du problème se trouverait dans le camp de Daouda Faye, qui peine apparemment à honorer ses engagements, pour s’être tapé le duo d’entraîneurs nationaux le plus cher de l’histoire du football sénégalais.

Avec son intention déclarée de payer le restant des primes aux Lions avant le 24 mars, on ose espérer que «Vava» trouvera un raccourci pour régler le cas de Bocandé. Pour une bonne ambiance dans la «tanière», ce n’est pas trop lui demander.