Dakar, 6 juin (APS) - A l'ombre de Desagana Diop champion de conférence Ouest et finaliste de la NBA (ligue américaine de basket) 2006, les Dallas Mavericks comptent en leur sein un autre Sénégalais en la personne de Amadou Gallo Fall.
De son poste de vice-président et surtout de directeur du recrutement, Amadou Gallo Fall brandit fièrement un statut de ‘'champion des coulisses''.
Dans le très sélect club des dirigeants de la NBA, le natif de Kaolack (centre) et ancien joueur du Dakar Université club (DUC), occupe une position très enviable de vice-président en charge des relations internationales, fonction qu'il cumule avec le poste de directeur du recrutement.
Du haut de ses deux mètres, et un physique de jeune premier en dépit de ses quarante ans, Amadou comme l'appellent familièrement les Américains qui l'accompagnent souvent à Dakar pour ses activités au profit de la Fondation SEED (Sport pour l'éducation et le développement économique) qu'il dirige, est le premier et le seul Africain d'origine à occuper une station aussi élevée dans la ligue professionnelle de basket américain qualifiée de ‘'très conservatrice''.
Un cursus qu'il a construit patiemment depuis que le sort, l'a empêché par une blessure au poignet contractée un jour d'entraînement dans son université, de continuer son rêve qui était de ‘'devenir un joueur en NBA''.
Une inscription en médecine en poche, l'ancien étudiant en biologie qui voulait ‘'devenir docteur parce que tombé sous le charme de Médecin sans frontières'', se laisse pourtant de plus en plus aller à l'attrait de la balle orange dans le milieu NCAA (championnat universitaire américain de basket).
‘'J'investissais alors mes propres ressources pour aller d'un camp à l'autre, d'un match du championnat universitaire à un autre'' confie celui qui est à la base de la venue de beaucoup de Sénégalais dans les campus américains pour y apprendre le basket.
La bonne tenue de ces derniers lors des différentes rencontres et surtout au cours des camps organisés un peu partout sur le territoire américain, font la réputation de Gallo comme étant un ‘'bon œil'', un ‘'incontournable'' dans la politique de recrutement vers l'international qui commençait à se décliner dans certaines écuries, convaincues par la réussite de joueurs étrangers comme Hakeem Olajuwon.
Au sortir d'une rencontre fortuite avec Tonne Nelson, le fils de Don Nelson alors coach de Dallas, Gallo Fall fait le grand saut dans le monde des ‘'scouts'' armé de sa ‘'connaissance du basket, (son) réseau de relations tissées dans le monde du basket universitaire'' mais aussi par sa maîtrise du français et de l'anglais.
‘'Comme j'étais Africain, parlant le français en plus de l'anglais, et que je disposais d'un réseau relationnel assez dense, Tonne Nelson, qui avait initié une politique de recherches de talents internationaux lorsqu'il était à Milwaukee, me proposa de retrouver le staff de Dallas'', explique-t-il.
En 1997, il débute sa carrière de chercheur de talent et aide le Sénégal à enrôler dans son équipe qui devait jouer le championnat d'Afrique tout un groupe de jeunes basketteurs étudiants aux Etats-Unis (Cheikh Yaya Dia, Souleymane Camara, Boubacar Aw, Makhtar Ndiaye...)
Une pioche gagnante puisque les Lions retrouvent le trophée continental qui accroît sa réputation de ‘'bon œil'' et l'aide au travers de longs périples dans presque tous les continents à participer au choix des stars notamment l'Allemand Dirk Nowitsky et le Canadien Steeve Nash (deux fois élu meilleur joueur au cours des saisons 2005 et 2006).
Ses bons choix aidant, Gallo qui a subi avec ses autres collègues recruteurs les foudres de la presse texane, lorsqu'en 1999, Nowitsky et Nash nouvellement débarqués dans le Texas, peinaient à trouver leur vitesse de croisière, gravit les échelons et devient directeur du recrutement en 2001.
Il est alors engagé auprès de la NBA dans l'organisation de manifestations hors du contient américain, avec le tournoi Basket sans frontières qui est un programme qui allie enseignements des fondamentaux et actions citoyennes et caritatives par les stars de la NBA dans d'autres contrées.
Il enfile également le costume de vice président en charge de relations internationales de son club, depuis deux ans.
A l'entame de ses dix ans de présence au sein de la ligue majeure américaine, la qualification en finale de la NBA des Dallas Mavericks de DeSagana Diop et de Dirk Nowitsky sonnent comme sa première grande victoire dans la meilleure ligue de basket du monde.
Le fondateur de l'Académie de basket implantée au Centre national d'éducation populaire et du sport (CNEPS) de Thiès depuis 2003, pendant de la fondation SEED goûte enfin au bonheur du travail bien accompli en coulisse.
Déjà en 2005, son Académie a participé au sacre de l'US Rail, championne du Sénégal de basket-ball masculin en donnant plusieurs joueuers à la première équipe de l'intérieur du Sénégal à remporter le titre national.
‘C'est une fierté surtout pour moi qui était là en période de vaches maigres, de brandir enfin un trophée'' a-t-il reconnu enthousiaste avant de se projeter vers le futur immédiat.
Devenir le premier Sénégalais non basketteur à enfiler une bague de champion NBA.
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