Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Sport

VIOLENCE DANS LES STADES ET LES ARÈNES : Le nouveau mal du sport sénégalais

Single Post
VIOLENCE DANS LES STADES ET LES ARÈNES : Le nouveau mal du sport sénégalais

Le sport en général et plus particulièrement le football doit favoriser le développement des capacités physiques, comme la force, la souplesse et la vivacité des réflexes, mais encore celui des qualités morales, telles que la confiance en soi, la volonté, la discipline, le goût de l'effort, la maîtrise de soi, la tolérance et l'altruisme. Les scènes de violence auxquelles nous assistons dans des rencontres de football, du basket-ball ou des combats de lutte n'honorent nullement le sport sénégalais. Ce sport est aujourd’hui confronté de ce fait à un danger mortel : la violence sur le terrain, dans les tribunes et hors des stades qui est un poison pour notre sport. Cette violence dans nos stades, devenue un phénomène récurrent, a atteint des proportions alarmantes et dangereuses. Souvent, ce sont les débordements d'une équipe qui conduisent à des scènes de heurts et d'agressions qui ne se terminent qu'après l'intervention énergique des services de sécurité.

Au Sénégal, la violence dans les stades est un phénomène récurrent. Chaque saison apporte son lot d’incidents dans les enceintes sportives. Bien sûr, soit c’est le football, le basket et la lutte qui font toujours la une. Après une accalmie précaire, qui n’a duré que quelques semaines d’activités dans le mouvement Navétanes, la violence domine l’actualité depuis quelques jours, à travers les graves débordements qui ont émaillé la rencontre Kussum-Diamono. Le stade Demba Diop a été récemment le théâtre de graves excès à la mi-temps. Une scène qui a provoqué des dégâts matériels, des blessures dans les rangs du service d’ordre ainsi que l’arrêt du match. De nouveau, l’Odcav 1 de Dakar a lourdement sanctionné la Zone 1. L’effet dissuasif des sanctions n’a pas pesé au moment où les auteurs des incidents ont décidé de passer à l’acte. Ces graves incidents répétés prouvent, si besoin est, que les sanctions sportives et financières prévues et appliquées dans toute leur rigueur ne résoudront jamais ce problème, tant qu’elles ne seront pas «accompagnées» par d’autres mesures. La violence dans les stades est un phénomène qui nécessite un travail de proximité et de longue haleine pour la juguler. Il faut l’anticiper par des mesures dissuasives. L’Angleterre, qui a été longtemps confrontée au hooliganisme sur son territoire et à l’étranger, a trouvé la parade au bout de nombreuses années de labeur et d’efforts soutenus. Aujourd’hui, les stades britanniques sont devenus des havres de paix où il fait bon regarder un match. La Bulgarie lui a emboîté le pas, il y a deux ans, en criminalisant les insultes, menaces, provocations dans les tribunes. Ce délit, passible d’une peine d’emprisonnement et d’une forte amende financière, a calmé les ardeurs des supporters belliqueux dans les stades bulgares. Cette mesure a le don de faire réfléchir les fauteurs de trouble, parce qu’elle est d’abord dissuasive. Dans nos stades, que ce soit en football, en basket-ball ou en lutte, la violence, on la voit venir et on laisse faire. Avant de passer à l’acte, les casseurs s’échauffent au langage ordurier, sous l’?il impassible du service d’ordre qui ne bronche pas. La violence dans les stades débute toujours par des insultes, obscénités, menaces pour aboutir aux images regrettables que montre ensuite la télévision.
Aujourd’hui le fléau est présent et sa progression croissante nécessite une réflexion profonde sur les moyens même d’éradiquer ce comportement nuisible qui s’étend désormais au-delà des stades. Les actes de vandalisme entament une nouvelle étape et les rues deviennent le théâtre d’échauffourées entre supporters, avec tout ce que cela implique en termes d’atteinte à l’ordre public, aux infrastructures et aux biens. L’ampleur du phénomène et ses effets néfastes sur le sport sénégalais ont tout naturellement poussé les responsables à chercher des solutions. Toutefois, la partie la plus désavantagée du phénomène demeure bel et bien les acteurs des clubs et écuries qui font les frais du comportement incorrect de leurs supporters. Plus grave encore est l’atteinte à l’ordre public et le sentiment d’insécurité qui règnent notamment dans les quartiers adjacents aux stades. Cette angoisse est d’autant plus justifiée qu’en plus de la destruction des équipements et des biens, la violence dans les stades a fait plusieurs victimes. Devant ce tournant dangereux, ces actes de vandalisme sont commis par une minorité de fauteurs de trouble qui s’adonnent à des agissements contestables, volontaires ou non, suite à des fautes d’arbitrage ou un acte provocateur d’un joueur, d’un dirigeant ou d’un lutteur. En raison de sa forte médiatisation, la lutte est aussi aujourd’hui la caisse de résonance de la violence sociale. Face aux incidents répétés qui ont lieu sur les stades, les autorités et les principaux responsables fédéraux concernés doivent renforcer l’arsenal répressif et exercer une surveillance accrue contre les groupes dit «à risque» et l’interdiction des stades à tous ceux qui ont des comportements violents à l’extérieur comme à l’intérieur. Un dispositif qui doit impliquer une coopération étroite entre les fédérations, les clubs, les écuries et les responsables des services de police. De son côté, la police s’est engagée à lutter de toutes ses forces contre la violence, qu’elle soit physique ou verbale.
La sécurité est l’affaire de tous. Elle doit mobiliser les énergies des dirigeants et celles de l’ensemble des acteurs institutionnels et sociaux. Cette violence n’épargne personne. Le hooliganisme a connu ses heures les plus sombres dans les années 80, il n’a pas pour autant disparu et peut resurgir à tout moment. Pour lutter contre cette violence, il faut mener une politique de fermeté, comme la répression et la prévention. Prévenir la violence au lieu de la subir n’est pas seulement ?uvre de spécialiste, mais exige l’effort de tous. C’est en effet un devoir civique auquel nul citoyen conscient, nul parent, nul professeur, nul éducateur ne peut se soustraire sans faillir. La violence menace aujourd’hui notre sport, notre société, nos quartiers et les met en péril, car elle risque de devenir le ferment de leur désagrégation.

 

Football, basket et lutte : les trois grands axes du mal

La violence dans les stades est un mal qui développe plus ses germes au niveau du football, de la lutte et du basket. Si le phénomène a pris une ampleur inquiétante dans ces disciplines, c'est en partie dû à leur popularité qui malheureusement profite aux éléments incontrôlés.

Au football, l'élite a connu des scènes de violences. Mais les actes de vandalisme ont été des cas isolés. À une période assez lointaine, il y a eu des événements malheureux, comme lors de la finale de la Coupe du Sénégal 1980 entre la JA et le Casa (voir par ailleurs). Entre-temps, le phénomène s'est estompé.
Mais c’est la mouvance des Navétanes qui remporte la palme à propos de violences. Et au rythme où se déroulent ces films d’horreur, on a le sentiment que c'est parti pour un bail. Car, malgré les nombreuses formules appliquées pour enrayer le fléau, les dirigeants peinent à faire tomber les cerveaux. Il ne se passe pas une saison sans qu’on ne dénombre des cas graves de violences. Et ce ne sont pas les sanctions, allant même jusqu'à la suspension d'une Asc ou d'une Zone, qui découragent les vandales. Bien au contraire. L’on parvient difficilement à les mettre hors d’état de nuire.
D'ailleurs, certains observateurs n'hésitent même pas à symboliser le Navétane par la violence. Chaque fois que l'occasion se présente, les agresseurs se joignent aux rivaux pour combiner des actions exposant les spectateurs à un danger permanent.
Et très récemment, le basket s'est signalé par ce cirque infernal. C'est la salle de basket Marius Ndiaye qui a été très souvent transformée en champ de bataille par les mêmes éléments incontrôlés. Du temps de Alioune Badara Diagne et de Ass Gaye, il n'y avait pas une grande recrudescence de ce fléau. Mais avant que le président Baba Tandian n'arrive au pouvoir, les foyers de tension se sont très développés. Et contrairement au football où on tire sur tout ce qui bouge, au basket, ce sont les arbitres qui sont les principales cibles des éternels mécontents. Très rapidement, des solutions ont été préconisées par la nouvelle équipe dirigeante. Ainsi, en plus du renforcement du service d'ordre, une campagne de sensibilisation a été initiée avec les clubs.
L'autre axe du mal est la lutte avec la prolifération des écuries et des Fans clubs. Le Cng n'ayant pas atteint une forme d'organisation à même de mettre la pression sur les hooligans, le contrôle échappe à tous. Et c'est la porte ouverte aux scènes de violences qui émaillent les fins de combat. Pour dissuader les agresseurs, on oblige les promoteurs à mobiliser un nombre important d'éléments de la sécurité. Il arrive que les pouvoirs s'en mêlent pour renforcer cette sécurité et assurer la quiétude des amateurs.

LUTTE CONTRE LA VIOLENCE : Des mesures préventives pour sensibiliser 

 
Pour luter contre la violence dans les stades, les responsables du pays n’hésitent pas à sévir, et la dernière en date s’est passé à Louga. En effet, le nouveau ministre des Sports Faustin Diatta a menacé de sévir c’était lors du Comité régional de développement sur le sport tenu à Louga. Le nouveau patron des sports y avait demandé à toutes les personnes impliquées dans l’organisation de ce championnat populaire de prendre leurs responsabilités, sinon le Navétane ne se jouera pas dans cette ville où l’existence de la violence a été reconnue. C’était le même cas à Sédhiou, en 2009, lorsque le préfet a menacé de suspendre les Navétanes en cas de récidive. À Dakar, pour la sécurisation du public et des acteurs, les responsables de l’Odcav n’ont pas hésité à suspendre les activités au niveau de la Zone 5 de Ouakam la saison dernière. Le gouverneur avait même sorti un arrêté pour mettre fin aux rencontres avant 19 heures. Un Conseil interministériel sur la violence dans le Navétane a également été présidé par le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et des orientations avaient été données pour que celui-ci soit avant tout envisagé comme un moyen privilégié d’éducation et de formation de l’homme sénégalais, de sa jeunesse en particulier. Or la violence semble s’incruster comme un des éléments de la culture sportive navétane. L’État, à travers les conclusions de ce Conseil interministériel consacré spécifiquement au sujet, a retenu des conclusions qu’il convient de mettre en ?uvre résolument. Le ministère des sports devait y veiller tout particulièrement et interpeller l’ensemble des acteurs à lui rendre compte des dispositions prises. Le ministère des Sports s’attachera à la vulgarisation de ces conclusions par le biais de ces différents services. Un volet très important lié à la prévention et à la sensibilisation contre la violence et ses conséquences, dans les programmes d’activités a été prôné. À ce titre, il avait été demandé de faire du fair-play un cheval de bataille en lui octroyant une reconnaissance de haute portée dans l’attribution des sanctions positives, mais aussi de renforcer la présence des services de l’ordre pour la sécurité des pratiquants et des non pratiquants, de contrôler les entrées surtout lors des derbies (fouille systématique). En revanche, il fallait sanctionner administrativement toute personne fautive, voire I’Asc. Ester éventuellement en justice compte tenu de la gravité de la faute. Il serait possible d’envisager de former au sein du mouvement Navétanes des «stadiers» qui vont s’organiser en comité de sécurité pour venir en appoint aux forces de l’ordre.


Quelques violents incidents ayant marqué le sport sénégalais

La violence dans le sport est devenue récurrente. Et l’on est tenté de dire au Sénégal : sport rime désormais avec violence. En effet, après la saison de basket qui a été marquée par de nombreux incidents ainsi que les combats de lutte, c’est au tour des navétanes de prendre le relais la semaine dernière, lors du match Kussum-Diamono qui a été émaillé d’incidents d’une rare violence. D’ailleurs, le Championnat populaire communément appelé Navétane est suspendu au niveau de la Zone 1. Retour sur cette nouvelle forme de violence urbaine qui ne dit pas son nom, car même les quartiers ne sont pas laissés en rade par les fauteurs de trouble.


La violence est toujours présente dans le sport Sénégalais. En effet, les affrontements entre supporters et éléments de la sécurité sont devenus banals dans les stades qui doivent pourtant réunir et unir les gens, et non le contraire. Malheureusement, les fauteurs de trouble ne l’ont pas compris, eux qui, pour un rien, mettent les stades sens dessus dessous. Aucune discipline n’est épargnée, aucune équipe, pas même l’équipe nationale. Le 11 octobre 2008, des scènes de violence ont éclaté après le nul que le Sénégal avait concédé face à la Gambie lors de la dernière journée du premier tour des éliminatoires combinées Can Mondial 2010. Un nul synonyme d’élimination pour les «Lions» du Sénégal. Les supporters mécontents du résultat avaient bombardé les joueurs de pierres ; les éléments du Groupement mobile d’intervention avaient réagi, usant de gaz lacrymogènes. Le siège de la Fédération avait été saccagé par une foule en colère. Des manifestants n’avaient pas hésité à incendier des minibus si bien que les quartiers qui se trouvaient à proximité du stade avaient fait les frais de cette élimination prématurée des «Lions». Les joueurs de l’équipe nationale étaient restés bloqués dans les vestiaires avant de regagner l’hôtel dans des voitures banalisées.
Au niveau du Championnat national populaire communément appelé Navétane, la violence est la chose la plus partagée. Des scènes de violences qui parfois tournent au drame. En effet, on se souvient encore de ce match navétane organisé le 14 septembre 2007 dans la Communauté rurale de Sessène avec des échauffourées qui avaient fait une mort et deux blessés. Le même cas s’est presque produit en 2007 lors de la finale départementale de Dakar entre Niary Tally et Xandalou. Une finale entachée de violences. Même scénario à Pikine lors de la finale Téranga - Diacksao 2 disputée au stade Amadou Barry. Une finale qui s’est terminée dans la bestialité avec à la clé des pneus brûlés et des agressions. Il faut assimiler ce phénomène dans les stades à une nouvelle forme de violence urbaine qui ne dit pas son nom, car les scènes ne n’arrêtent plus aux stades. Une violence aveugle a opposé pendant des jours deux Asc de Rufisque : Lébougui et JAD qui partagent le même quartier Dangou. En 2008, ces deux équipes les plus titrées du département, qui avaient eu un contentieux, l’avaient prolongé dans le quartier. Et pendant plus d’une semaine, pensionnaires et sympathisants n’osaient traverser la zone de l’autre. Pour éradiquer ce mal, les responsables du Mouvement navétane de Rufisque avaient été obligés d’intervenir pour les séparer définitivement. À Yoff également, au niveau de la Zone 6, toutes les rencontres entre Ndeugnane et Ndénatte sont presque toujours émaillées d’incidents au stade et dans le quartier. À Ouakam, la Zone 5 a été suspendue suite aux violents incidents de la saison dernière. Des cas similaires ont marqué le sport sénégalais dans son ensemble : rencontres de football aux matches de basket, sans compter les combats de lutte. Qui ne se souvient pas de cette tragédie de 1989 au stade Iba Mar Diop, lors du match Asc Santhiaba - Asc Sandial ? Une rencontre qui avait occasionné la mort de la dame Victorine Nassalane. Le club de la Médina fut suspendu et son joueur radié à vie avant d’être gracié en 1991. Plusieurs scènes de violences se sont produites au cours des matches de navétanes. Toutefois, il faut souligner que ce phénomène n’est pas l’apanage du Mouvement Navétane, car on le voit aussi dans d’autres disciplines sportives, surtout dans l’élite.
La finale de la Coupe du Sénégal JA Casa, remportée par la vieille Dame, avait entraîné des échauffourées sous le regard impuissant de Abdou Diouf, Premier ministre à l’époque. Le basket aussi va s’illustrer avec JA-Douanes qui a valu une radiation à un joueur de la Jeanne d’Arc de Dakar. Il y a aussi Bopp-Us Gorée, Duc-Bopp et j’en passe. La liste est loin d’être exhaustive. La lutte a pris le relais avec l’émergence de supporters de types nouveaux, notamment les Fans clubs. Les combats Bruce Lee-Aliou Mané, Bathie Séras-Papa Sow, Modou Lô-Balla Gaye 2 et tant d’autres sont de parfaites illustrations de cette violence qui a gagné l’arène. Des supporters n’hésitent pas à semer le trouble dans les stades et aux abords, pendant plusieurs heures, détruisant des voitures et brisant des devantures de magasins, avant que les forces de sécurité n'interviennent pour mettre un terme à ces comportements. Un enthousiasme excessif des supporters qui conduit souvent à des confrontations, des blessures et à la détérioration des installations sportives.

 

DÉGÂTS COLLATÉRAUX DE LA VIOLENCE AU SPORT : Les riverains des stades Demba Diop vivent la psychose

La violence dans les stades cause des misères aux riverains des stades Demba Diop et Iba Mar Diop. En effet, entre jets de pierres, bâches déchirées, toitures effondrées, agressions, voitures saccagées, vitres brisées, les supporters incontrôlés ont installé un climat de terreur.


Le Navétane a repris avec ses charmes, ses «xons», ses joies, ses couleurs mais aussi et surtout sa violence. Sur ce point précis, ce ne sont pas les riverains des stades Demba Diop et Iba Mar Diop qui diront le contraire. Lamine, vendeur de café Touba en face du stade Demba Diop de nous narrer sa mésaventure. «Une fois, des supporters en colère m'ont pris mon gaz et mon thermos; depuis lors, je plie bagages dès qu'il y a un début d'échauffourées, surtout si c'est la Zone 1 qui joue». Bachir, vendeur de matériel électronique dans une cantine du stade renchérit: «c'est vraiment atroce, on ne peut plus travailler. À 16 heures, je suis obligé de fermer boutique sinon, avec les jets de pierres, je risque gros avec mon matériel ultrasensible». La Zone 1 qui fait l'objet d'une sanction après les deux dernières sorties de Xandalou, Diamono et Kussum, est au centre des débats. A cet effet, se plaignant de la rencontre Khandalou-Kussum, Abdoulaye, tapissier, déplore: «Des supporters qui, ne pouvant pas se payer un ticket, ont escaladé nos murs pour pénétrer dans l'enceinte du stade, ont saccagé ma porte, vous voyez, elle ne se ferme plus, je suis obligé d'utiliser une chaîne pour la fermer correctement». Pire, «toutes nos bâches sont aussi déchirées et pour ce qui est des grenades lacrymogènes, n’en parlons même pas. Ce que nous vivons est vraiment infernal». Il n'y a pas que le navétane puisque selon Assane Diakhaté, vendeur de cosmétiques, prêt-à-porter, télévisions et ordinateurs, il y a une insécurité dans toutes les manifestations organisées à Demba Diop. «Avant-hier, après ‘Oscar des vacances’, des agresseurs ont dépouillé des femmes de tous leurs biens», nous apprend-il. Pour dissuader les fauteurs de trouble, Ousmane de nous dire que son patron a pris toutes ses dispositions pour sauver ses biens. «Lorsqu'il s'agit d'un derby, on ferme tôt et mon patron surveille la boutique, sa machette à la main. Déjà, lors de Diamono-Kussum, un type armé de coupe-coupe semait la zizanie, ici». La Brioche Dorée, une boulangerie placée en face du stade sur l’avenue Bourguiba, après avoir subi les foudres de supporters en furie, a pris ses dispositions cette fois. «A partir de 19 heures, on éteint la lumière, on n’ouvre qu'une seule porte et le fast-food est à moitié fermé. De plus, tout le personnel sort et se place devant nos locaux avec comme instruction de ne jamais répondre aux provocations», nous dit Mohamed Diop Fall, vigile à la Brioche Dorée Sicap. L'atelier de Dongo Gningue garde jusqu'à présent les stigmates du navétane de l'année dernière. En effet, «l'année dernière, ma toiture s'est effondrée et vous voyez mon voisin, il n'a plus de bâches. Tout cela, c'est la faute de voyous qui escaladent nos murs. Le navétane n'a aucune utilité pour nous et pourtant, c'est nous qui en payons les pots cassés». Tapha Faye, gérant d'une quincaillerie tout juste à côté du stade prie même pour qu'on transfère le navétane ailleurs.
Les populations des Sicap ne sont pas mieux loties que ces commerçants : «dès qu'il y a match, je place ma voiture dans le garage sinon des bandits vont me la saccager, de plus, on se barricade avec toute la famille dans la maison, mais cela ne les empêche pas de nous jeter des pierres», martèle Moussa Fall, un père de famille. Mayoro, un riverain, quant à lui, revient sur la rencontre Diamono-Kussum qu'il juge explosive car le sol était rempli de balles à blanc. «J'en ai même chez moi comme souvenir». Cependant, il regrette l'attitude des policiers qui ne les protègent pas assez, selon lui.
«Après leurs altercations avec les policiers, les supporters sont entrés dans les quartiers de la Sicap pour semer le trouble. On n’a pas dormi ce jour-là, entre les insultes, les cris.… La Sicap, durant le navétane, c'est vraiment l'antre du diable», se plaignent les Sicapois.
Demba Diop n'a pas à lui seul l'apanage de la violence dans la mesure où à Iba Mar Diop aussi, les riverains vivent le même calvaire. Modou Kara, gérant d'une boutique de prêt-à-porter, en face du stade, révèle : «Une pierre a déjà cassé ma vitre et une autre a failli me fracasser le crâne, n'eût été le ventilateur placé devant moi. Donc, depuis lors, on chronomètre les matchs. À 15 minutes de la fin, on ferme». Khadim Sèye, vendeur de chargeurs, écouteurs et pochettes s'inscrit dans la même veine : «je me réfugie dans la maison en face dès que j'entends les supporters se défouler».

 

Amédine SY - Youssouph BADJI & Dié BA (Stagiaire)
 



3 Commentaires

  1. Auteur

    Hjfddddddddddddd

    En Novembre, 2010 (13:41 PM)
     :sn:  :down:  :up:  :tala-sylla:  :dedet:  :haha:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">   :sad:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">   :?:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/khelou.gif" alt=":khelou:">   :love:  :cry:  :cry:  :cry:  :cry:  :cry:  :cry:  :cry:  :cry:  :hun:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/cool.gif" alt=":cool:">  :):):)  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/khelou.gif" alt=":khelou:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/khelou.gif" alt=":khelou:">  
    Top Banner
  2. Auteur

    Aminata Lo

    En Avril, 2014 (15:02 PM)
      <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">   :sad:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">   :haha:  :haha:  :dedet:  :sn:  :down:  :tala-sylla: :) :-D   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/cool.gif" alt=":cool:">   :hun:  :cry:  :love:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/khelou.gif" alt=":khelou:">   :?:  :?: 
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (14:55 PM)
    "Une politique repressive et ou preventive ferme" cordialement!
    {comment_ads}

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email