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Yérim DIAGNE accuse : La rivalité entre Lamine Ndiaye et Kasperczak est à l’origine de la débâcle des ‘ Lions’

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Yérim DIAGNE accuse : La rivalité entre Lamine Ndiaye et Kasperczak est à l’origine de la débâcle des ‘ Lions’
Le malaise entre Kasperczak et son ancien adjoint devenu son intérimaire à la tête de l’équipe nationale du Sénégal était tel qu’ils ne se parlaient plus en un moment donné. La révélation est du Directeur technique de l'Académie de football Mawade Wade, l’ancien international de football Yérim Diagne qui n’est pas loin d’incriminer cette crise dans la débâcle des ‘Lions’. Or, pour lui, le responsable de ce malentendu entre les entraîneurs n’est personne d’autre que la Fédération sénégalaise de football (Fsf) qui a voulu associer deux rivaux. En effet, ils étaient, d’après Yérim Diagne, les deux seuls candidats à avoir postulé au poste de sélectionneur national. D’où la rivalité qui en est née. Entretien.

Wal Fadjri : Quels enseignements tirez-vous de la 26e édition de la coupe d'Afrique qui vient de prendre fin, avec le sacre de l'Egypte ?

Yérim Diagne : Ce qui me fait plaisir, c'est que c'est le football moderne qui l'a remporté. L'Egypte a incarné ce football moderne, pour avoir produit le meilleur jeu. Et elle a finalement gagné la coupe d'Afrique des nations pour la seconde fois consécutive. Ç'aurait été malheureux si une autre équipe, avec un football plus négatif, avait remporté le trophée. Dans l'ensemble, ça été une coupe d'Afrique très relevée, avec des équipes très futées, prêtes pour jouer une bonne coupe d'Afrique. Et il me semble que, sur le plan athlético-physique, les équipes se tenaient d’assez près. La différence s'est surtout faite sur le plan technico-tactique. Et sur ce point, certaines équipes sont nettement sorties du lot. Je pense notamment à l'Egypte qui a produit un très grand football, à la Côte d'Ivoire bien qu'elle ait faibli lors de ses deux derniers matches en prenant une casquette (8 buts), au Cameroun qui a axé son jeu sur le plan défensif, mais a produit, par moments, un football très efficace avec intelligence. Il y a aussi la Guinée qui nous a gratifié d'un bon football. Je pense également à des équipes qui ne sont pas allées très loin dans la compétition comme l'Afrique du Sud avec qui il faudra beaucoup compter lors de la prochaine coupe d'Afrique en Angola, et surtout pour la coupe du monde qui s'organise chez elle en 2010. Son ambition n'était certes pas de gagner la présente coupe d'Afrique, mais de se préparer pour les échéances futures. Aucune équipe n'a produit un football supérieur à l'Afrique du Sud, à part l'Egypte. Il y a aussi l'Angola qu'il ne fallait pas négliger, parce que revenant fraîchement d'une coupe du monde dont pour se qualifier il faut être costaud. Il ne fallait pas le sous-estimer, parce qu'il a été l'une des merveilles de cette compétition, avec de bonnes individualités très présentes sur les plans physique et athlétique. La Tunisie a aussi produit, par moments, un grand football, mais a déçu finalement. Mais la grosse déception nous est venue du Sénégal qui n'a pas franchi le 1er tour, du Nigeria qui nous avait habitué à un football beaucoup plus fluide, léger et technique. Finalement, c'est l'équipe la mieux organisée, au mental fort, à savoir l'Egypte, qui l'a remporté.

Wal Fadjri : Que dire du coaching africain durant cette Can ?

Yérim Diagne : Le coaching africain a gagné la coupe d'Afrique, par Hassan Shehata qui a battu tous les entraîneurs étrangers se trouvant en face de lui. C'est du tout bon. Hassan Shehata, c'est un grand entraîneur comme d'autres de ses confrères africains, mais il a pu bénéficier aussi d'une équipe presque exceptionnelle à l'heure actuelle. Que l'Egypte ait produit un grand football, ce n'est pas le fait du hasard. Cette performance de Shehata, c'est heureux que ce soit le fait d’un Africain, parce que les décideurs penseront peut-être que les entraîneurs africains, mis dans les mêmes conditions que les entraîneurs expatriés, peuvent aller très loin. Ils sont sortis des mêmes écoles de formation, ils étaient certainement meilleurs qu'eux. Mais le complexe était jusqu’ici le maître mot au moment de faire les choix et de mettre en place des moyens adéquats pour travailler dans de bonnes conditions de performance. Il est temps que les décideurs africains sachent que le football africain se fera par les Africains d'abord. Même si les étrangers doivent venir, ce doit être en tant qu'apport. Mais le football africain sera entretenu, bâti et fortifié par les Africains.

‘Nos joueurs ne sont pas plus mauvais que ceux qui étaient en compétition durant cette Can 2008. Mais c'est au niveau de l'encadrement, de l'environnement de l’équipe nationale, de sa gestion que les autres nations nous dament le pion’.

Wal Fadjri : Et le football sénégalais dans tout cela ?

Yérim Diagne : Les gens commencent à faire de l'amalgame en voulant nous faire comprendre qu'il n'y a pas que la fédération qui a eu tort dans cette campagne du Ghana. Non ! Nous ne nous situons pas à ce niveau. Nous disons qu'il faut refaire notre football. Et si l'équipe nationale du Sénégal ne marche plus, c'est que ceux qui l'administrent, le gèrent et dirigent notre football ne sont pas à la hauteur. Qu'on ne vienne pas nous dire que nos footballeurs professionnels sont plus nuls que les autres. C'est faux ! Ils ne sont pas plus mauvais que ceux qui étaient en compétition durant cette Can 2008. Mais c'est au niveau de l'encadrement, de l'environnement de l’équipe nationale, de sa gestion que les autres nations nous dament le pion. Qui est chargé de gérer ce football ? C'est la Fédération sénégalaise de football (Fsf). C'est elle qui nous a emmené un entraîneur étranger, c'est elle qui a créé les conditions d'un malentendu entre les deux coaches de l'équipe nationale du Sénégal. Les gens ne le disent pas, mais nous savons ce qui s'est passé entre les deux entraîneurs (Henri Kasperczak et Lamine Ndiaye, Ndlr) qui postulaient au poste de sélectionneur de cette équipe nationale du Sénégal. La vérité finira par éclater. Les deux entraîneurs n'étaient pas d'accord sur beaucoup de choses. Et c'était normal, parce que leurs relations de travail ont été biaisées dès le départ par les responsables de la Fédération sénégalaise de football (Fsf). Nous savons que ceux qui postulaient au poste d'entraîneur national du Sénégal n'étaient que ces deux techniciens. Lamine Ndiaye postulait au même titre que Henri Kasperczak à ce poste. Il ne fallait pas les coupler, dès l'instant que c'étaient deux concurrents pour un même poste. Il fallait prendre l'un et délaisser l'autre. Il ne fallait pas les associer, parce que c'étaient des rivaux. Par conséquent, tout le monde savait que cette paire ne pouvait pas être efficace. Nous savons comment cela s’est terminé, et ça, c'est l'œuvre de la fédération qui a voulu une solution de facilité.

Wal Fadjri : Voulez-vous dire que le clash est venu de cette rivalité ?

Yérim Diagne : Effectivement, le clash est venu du malentendu entre les deux entraîneurs. Puisque les langues commencent à se délier - et ça, ce ne sont pas des rumeurs qui les distillent- on sait maintenant que les deux entraîneurs ne se parlaient plus en un moment donné. Nous sommes au courant de ce malaise entre Lamine Ndiaye et Henri Kasperczak qui est à l’origine de l’échec de l’équipe nationale du Sénégal. Et la Fédération sénégalaise de football a laissé faire. Il s’y ajoute que le football local ne marche plus. Il faut donc balayer, nettoyer à la direction du football, emmener de nouveaux hommes capables de refaire ce football en lambeaux. Des hommes qui ont un vécu et sont propres, d'une probité morale reconnue, qui connaissent le football et la gestion du football. Voilà ce qu'il faut dire et non sortir des sornettes selon lesquelles tout le monde est responsable. Non ! Tout le monde ne peut pas être responsable. C'est la Fédération sénégalaise de football qui est seule responsable de cette déliquescence de notre football, qu'elle a fini d'installer dans la nullité et la morosité. Qu'on ne vienne pas chercher un bouc-émissaire. Il faut avoir le courage de rendre le tablier pendant qu'il est encore temps. C'est ça respecter le peuple sénégalais, être responsable.

 



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