Du lutteur Yékini, l’on dira un jour : il a vécu de 1997 à 2011, quatorze ans. Et les images défileront, retraçant la carrière de l’enfant de Joal, invaincu jusqu’en 2008. Il peut faire plus, mais déjà son nom est à jamais lié à l’arène sénégalaise. Quelle que soit l’issue de ses prochains combats. Avec 16 victoires et un nul en 17 sorties, Yékini a déjà serti d’or son parcours de combattant. Face à la presse, hier, aux côtés, notamment, de sa victime et du promoteur Gaston Mbengue, le tombeur de Balla Béye n°2, le 27 juillet dernier, a annoncé sa retraite. Il se donne encore trois ans avant de raccrocher son nguimb. Il aura 39 ans (il est né en 1972). Il lui restera six années pour atteindre l’âge de la retraite du lutteur, mais Yékini tient à partir avant l’heure. Pourquoi cette sortie anticipée ? D’abord, indique-t-il, il n’a plus rien à prouver dans l’arène (‘Je n’ai plus besoin de certains combats, qui manquent d’intérêt’). Ensuite, il dit vouloir donner leurs chances aux jeunes lutteurs de l’écurie Ndakaru dont il est le chef de file incontesté.
Mais 2011, c’est encore loin. D’ici là, Yékini entend poursuivre sa route avec la ferme volonté d’éviter tous les obstacles qui s’y dresseront. ‘Je veux rester invaincu’, a-t-il martelé. Avant de mettre en garde les jeunes qui le défient : ‘Qu’ils se préparent à souffrir face à moi. Je ne leur ferai pas de cadeau. C’est sûr. Pour me battre, il faudra travailler dur et accepter la souffrance.’ Au sujet d’un troisième face-à-face avec Bombardier, Yékini, qui a battu deux fois le Mbourois, n’est pas contre. Seulement, s’empresse-t-il de préciser, le futur promoteur de ce combat devra casquer gros pour l’enrôler. Comme pour dire qu’il n’a rien à gagner dans ce combat. Si ce n’est de l’argent.
Face à la presse, Yékini est aussi revenu sur les relations entre lui et Baboye qu’il a battu trois fois en autant de face-à-face. C’était pour révéler qu’il compte donner le nom de son fils au chef de file Hal Pulaar qu’il n’affrontera pas une quatrième fois. Sans doute porté par cette belle nouvelle, ce dernier s’est montré très en verve. Prenant la parole, il a fait savoir, malgré sa troisième défaite contre Yékini, qu’il n’est pas fini. Il est prêt à faire face à n’importe quel lutteur à l’exception de Modou Lô, un lutteur que Yékini ‘apprécie énormément’.
Abordant son troisième face-à-face avec Yékini, le 27 juillet dernier, l’Ouragan de Pikine a reconnu avoir péché dans sa stratégie : ‘Quand j’ai été ceinturé au milieu de l’enceinte lors du deuxième round, et que je n’arrivais pas à avoir prise, c’est en ce moment que j’ai constaté que c’était fini pour moi.’ Il avait vu juste. Yékini avait, lui aussi, visé juste.
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