Ramadan ou pas, les vendeurs d'habits de femmes renouvellent leurs stocks

 A Sandaga, marché situé au centre-ville de Dakar, et aux allées du Centenaire, un marché chinois niché en plein cœur de la capitale sénégalaise, certains commerçants et marchands ambulants interrogés par l'APS comptent faire fi du Ramadan en renouvelant les tendances de cet été pour satisfaire leur clientèle féminine.

‘’Le Ramadan de cette année coïncide avec l’été mais nous ne faisons pas attention au mois de carême en ce qui concerne les modèles que nous proposons’’, dit Ibou, un jeune vendeur d’articles féminins, à Sandaga.


"Je vendais des habits tels que des chemises serrées, des sous-fesses et autres minijupes. Je vais continuer à vendre ces même types d’habits'', déclare Mansour Diop, qui tient une cantine de vêtements au marché Centenaire.


Trouvé en train de trier les hauts et pantalons de même couleur, Mansour Diop indique que ''depuis l'installation de la chaleur à Dakar, les affaires marchent bien''.

''Mais avec le Ramadan, les ventes risquent de connaitre une baisse drastique, car certaines filles changent leur façon de s’habiller le temps du carême'', explique-t-il, ajoutant que le Ramadan risque de ''porter un coup aux bonnes affaires de l'été''.


"Ces derniers jours, les filles venaient acheter des hauts, des minijupes et autres pour aller à la plage mais depuis plus d’une semaine, avec l'annonce du mois béni, elles viennent de moins en moins’’, fait remarquer le jeune vendeur.

Pour son collègue El Hadji Malick Seck, ''le Ramadan ne doit pas être un prétexte pour changer les habitudes de la clientèle qui, à ses yeux, n'est pas composée uniquement de musulmanes''.


"Nous nous continuons à vendre les mêmes articles qui sont en vogue pour l’été car il n'y a pas que les musulmanes, il y a les étrangères, les chrétiennes qui viennent acheter. Donc nous sommes obligés de vendre comme avant ", note El Hadj Malick Seck, vendeur d'habits de femmes.

D'autres commerçants comme Sadio Sarr ont trouvé d'autres astuces pour ne pas voir leur chiffre d'affaires baisser durant le ramadan, un mois où les musulmans s'adonnent à la dévotion et à la ferveur religieuses.

‘’Si on veut faire de bonnes affaires, il faut vendre selon la période. Donc, je vais arrêter les petits hauts et jupes que je vends pour m’orienter vers la vente de foulards. Pour moi, chaque année on doit évoluer en fonction des contextes'', admet Sadio Sarr.


‘’Vous savez, poursuit-il, quand on veut faire du commerce un métier, il faut avoir des astuces et des stratégies pour faire écouler ses produits’’.

‘’Honnêtement je suis musulmane, je jeûne mais je ne compte pas changer mon accoutrement. Je vais me vêtir comme avant parce que je me suis toujours habillée de manière descente’’, fait savoir Aby Ndiaye, une étudiante venue faire du shopping aux Allées du Centenaire.

Même discours chez sa copine, Astou Fall qui indique très fièrement que ‘’ce sont ceux qui s’habillent un peu n’importe comment qui pensent à renouveler leurs garde robe ou à revoir leur tenue avant de sortir’’.


Vêtue d'un Jean serré, petit haut et lunettes de soleil mis en évidence au dessus du front, Awa Diop affirme que le Ramadan est ''un moment béni et tout un chacun doit en profiter''

Elle ajoute qu'elle compte acheter des hauts amples et des foulards pour la prière. ''Je ne mets jamais de greffage durant le carême’’, précise-t-elle.

Même discours pour Aida Ndiaye qui signale déjà qu’elle ne rate aucune prière depuis qu’elle était tout-petite. ‘’Donc, je n'ai aucun problème durant le Ramadan. Seulement j'ai laissé de côté les pantalons serrés que je mettais d’habitude’’.

‘’Même la musique que j’écoutais, je vais l’arrêter car j’ai étendu dire que ce n’est pas bien. Tout cela pour vous dire que je m'efforce d'être pieuse pendant le Ramadan’’, ajoute-t-elle.