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56 ans après son exécution, Moustapha Lô réhabilité par sa famille

Auteur: Absa HANE et Moussa MBODJ

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56 ans après son exécution, Moustapha Lô réhabilité par sa famille

Un livre pour relater, donner sa part de vérité de l'histoire du "Jour fatidique". L'exécution de Moustapha Lô est ici racontée par son frère Abdoulaye Lô, 56 ans après, qui à l'époque des faits n'avait que 15 ans. La cérémonie de dédicace a eu lieu, ce dimanche 01 octobre à Sébikotane, commune ou le père de Moustapha Lô, El Hadj Talla Lô a élu demeure après le décès de El Hadj Malick Sy.  Elle a enregistré la présence des enfants de celui qui fut la deuxième personne à avoir subi la peine de mort au Sénégal.
Un livre de 135 pages pour "enfin faire le deuil de Moustapha Lô" pour reprendre les mots de Seynabou Lo, fille du célèbre condamné à mort. Celle qui a avoué n’avoir pas pu terminer le livre a transmis au grand public les remerciements de ses frères et sœurs qui s’étaient emmurés dans le silence depuis la mort de leur père.  Seynabou Lo a surtout relevé l’importance du rappel des origines de Moustapha Lô afin de démontrer que son père était loin d’être un délinquant. En effet, Moustapha est issu de la grande famille religieuse des Kane de Kaolack. Ses humanités, ce dernier les a faites à Tivaouane. Dans la ville de Maodo, Moustapha Lô a appris le Coran et les sciences y afférentes.
Moustapha Lô était aussi lié par le sang à la famille Sy. Il était aussi un proche collaborateur de Serigne Cheikh Tidiane Sy. Aux débuts des années 60 alors que Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Maktoum tenait le poste d’ambassadeur au Caire, il avait fait de son cousin germain, Moustapha Lô, son premier secrétaire. Les deux hommes ont aussi formé un parti politique.
La tentative de meurtre et la peine capitale
L’auteur du livre « Le jour fatidique » souligne surtout dans son ouvrage la rapidité avec laquelle Moustapha Lô a été jugé, condamné puis exécuté. Le tout en 100 jours. Petit rappel des faits.
Le 22 mars 1967, le président Léopold Sédar Senghor assiste à la prière de Tabaski depuis une tribune dressée pour l’occasion. À la fin de la prière, un homme, pistolet à la main, surgit et tente un tir qui ne partira jamais. Moustapha Lô, puisque c’est de lui qu’il s'agit, est automatiquement appréhendé et conduit au commissariat central de Dakar avant d’être interné à la prison civile de Dakar (actuelle Maison d’Arrêt de Correction de Rebeuss). Reconnu coupable de tentative d’assassinat, il est condamné à la peine capitale le 15 juin 1967. Moustapha Lô sera exécuté le 29 juin de la même année. 12 coups de fusil selon la famille…
La nouvelle de l’exécution, l’auteur du livre l'a appris au téléphone alors que son interlocuteur lui chargeait de transmettre l’information à ses parents. Le fils aîné d’El Hadj Tall lo devient ainsi la deuxième personne à avoir subi la peine capitale après Abdou Ndafakhé Faye, accusé d’avoir tué le député Demba Diop. 
Jusqu’au moment fatidique, Moustapha Lô a toujours affirmé ne pas avoir eu l’intention de tuer Senghor. Au-delà de la fin tragique, Abdoulaye Lô a mis en exergue la dignité dont a fait montre son frère qui selon lui n’a jamais demandé clémence. Il a aussi souligné la résilience de la fratrie qui venait de perdre son aîné. A travers son livre, Abdoulaye Lô livre sa part de vérité et laisse à l’Etat le soin d’apprécier l’opportunité de la révision du procès de Moustapha Lô.
Auteur: Absa HANE et Moussa MBODJ

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